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Ils prospèrent dans le noir et le froid | Dionaea des Marais

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Les Marais de la grande forêt de Nueva ;
septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Sombre et lugubre ce sont des mots qui sont souvent associés aux marais. La Corriveau les imaginaient ainsi, elle qui ne les avait vu que dans les gravures des livres, des histoires, légendes d'horreurs, la réalité vorace est fort triste en comparaison. Il n'y a pas cette sensation de mort, de fantôme, angoissante, terrifiante. A moins qu'elle soit présente, mais indéchiffrable pour les yeux de la spectre. Bien trop habituée à cette sensation qui la façonne depuis des centaines d'années.

C'était la première fois qu'elle accompagnait Cyrus, son époux, dans l'un de ses voyages, Dahlia n'avait qu'un seul rôle, celui de jouer l'épouse, sensible et discrète, au verbe agréable et aux doigts capable d'égayer les oreilles. Mais il était hors de question qu'elle reste journée durant tout son séjour dans les pas de son époux, elle s'éclipsait pour découvrir des jardins, augmenter sa collection d'insectes et de scarabées, peut-être ramener une plante originaire de ce pays inconnu, même s'il était fort probable qu'elle se meurt durant le voyage retour, au mieux, ou qu'elle se fane dans la terre aride, au pire.

Accompagnée d'un de ses serviteurs asservit à la mort, la spectre marchait le long des rivages, ses bottillons se plantant dans la tourbe fraîche, sa robe de marche noire se plantant parfois entre des branchages, elle aux couleurs du deuil, noir et col blanc. Il ne manquait que la crêpe, pour l'imaginer en veuvage. Son visage assombrit par les pans d'un chapeau, et ses yeux encerclés de verre rond fumée. Il n'y avait qu'une rose rouge écarlate épinglé à sa poitrine qui apportait de la couleur à sa tenue sombre. Rigide comme à chaque fois, qui semble peu adapté à déambuler dans ses lieux, corseté sans folie pour se mouvoir tout de même. Dahlia ne mettait pas la main en première, elle laissait cela à son serviteur, sans être pour autant délicate et hypocondriaque.

「Crépitement.
Bruits.
Qui frémit.
Sur les rives.
Des marécages.」

Il n'y a pas besoin de lui offrir un mot. De son esprit adroit, elle envoi son serviteur, et chaperon, voir d'où venait le bruit, découvrir la drôle de créature qui sommeil ici. Qui est là ? S'aventure-t-elle, sans crainte. La Corriveau enlève l'une de ses mitaines noire, qui découvre son alliance et la naissance de sa  chemise blanche aux manches brodées.

「Un monstre.
Rugira-t-il ?
Une légende.
Contera-t-elle ?
Ou le silence implacable.」









    Une dame de la grande ville, assurémment. Dionaea s’y rendait souvent pour ses fonctions, trouvait qu’il y régnait une douce odeur de nourriture mais, depuis de nombreuses années, une fragrance plus industrielles se faisait de plus en plus épaisse. Cela lui déplaisait. Rien n’égalait la solitude de son marais, l’odeur humide et le son doux de ceux qui l’habitaient.

    Mais survint une perturbation. Dionaea, agressive mais pas idiote, demeurait en silence et écoutait. Le rythme des pas inconnus, les petits rongeurs qui se déplacent, les oiseaux qui chialent. La dryade ferma les yeux, se concentra. L’air ne portait pas la douceur de sa lune ni l’agilité innée des peuples nueviens. Du revers de sa main blanche elle essuya une goutte fiévreuse sur son front puis se mit en marche vers la source du fracas.

    Vint une grande dame, maladroite, accompagnée d’un homme possédant une drôle de démarche. Dionaea demeura tapie parmi la verdure, les buissons offrant un camouflage naturel a ses airs bruns et verdâtres. Le spectre est diaphane, invisible. Elle se fondait parfaitement dans ce paysage qu’elle connaissait depuis des centaines d’années. Outrée, elle grimaçait en voyant les traces de petits talons dans la terre boueuse des marais. Qui était aussi fou pour s’aventurer dans ces bois hanté. Les clairières et les fleurs plus au sud n’étaient-elles pas suffisantes ?

    Une sensation d’être suivie, une branche qui craquait puis un serviteur qui s’éloignait, s’adonnait à la curieuse recherche de l’observatrice. Quand l’homme passa près d’elle, Dionaea se redressa sur sa longueur, regardant son dos à découvert. Précipitamment, elle lève sa jambe et lui assène un coup dans le dos pour le faire tomber. Quel être mou, froid, venait de chuter dans la tourbe. Elle le regarder s’enliser tout juste suffisamment pour l’empêcher de se relever avec aisance. Tout juste pour qu’il ait à batailler pour se remettre sur ses pieds.

    Aussitôt, elle se tourna dans la direction de la grande dame. Elles étaient toutes à l’opposée : Ses vêtements serrés, ses cheveux bien coiffés, de petits bouts de métal qui ornaient ses oreilles et ses doigts. Le terrain difficile de la tourbe ne la ralentissaient pas, alors que ses longues jambes la menaient jusqu’à l’intruse. Elle attrapa le bras blanc de la femme avec fermeté, mais délicatesse. Ses pieds veinés de bleu s’arrêtèrent près, très bien de ses bottines et ses yeux sans couleurs la fixaient avec sévérité.

    “Tu es perdue.”

    Pas une question, une affirmation. La grande dame était loin, trop loin. Dionaea relâcha son poignet en la repoussant puis recula de quelques pas, la regardant avec un air dur.
     



Les Marais de la grande forêt de Nueva ;
septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Si ses croyances n'étaient pas aussi obtus, la spectre pourrait associer ces bruits, ces actions et cet être qui se présente ainsi, sans ménagement pour un être mystique. Elle n'avait pas besoin de jeter un coup d'oeil à sa création de chair et de sang, sans un souffle de vie, pour savoir ce qu'il lui était arrivé. Elle le savait, aussi simplement que lorsqu'on lit les pages fraichement encrée d'un journal. Il n'y a aucune douleur, aucune transmission de sentiments, juste des informations froides. Cette chose humide et humaine pourrait le faire couler au fond de l'océan, elle n'en resentirait aucune émotion, juste un désagrément à l'idée de devoir se procurer un nouveau corps, et son porte-feuille en serait alléger une fois de plus.

Un regard s'adresse au corps simplet qui se redresse de la tourbe, condécendance qui se lit dans ses yeux. Ses mêmes pupilles sombres qui se baisse sur cette main humide, à la chair flétrie par le temps passé dans l'eau. La même qui se picte d'herbe fraîche, et d'éclat de tourbe, se collant, sur cette chair qui se veine, semblable à la sienne, mais d'une manière différente à la fois. Si Dahlia avait le teint de craie d'une belle malade, en face d'elle se trouvait un être féminin, qui avait des reflets semblable à une olive, surnaturel, pour le commun des mortels.

「Mais.
Qui est humaine.
Et.
Qui est surnaturel.
Dans l'histoire ?
Peut-être.
Personne.
Peut-être.
Tout le monde.」

Voici que sa manche est humide. Elle n'aime guère cela. On la repousse, mais elle ne tombe pas, elle semble être fragile à l'article de la maladie, pourtant ce n'est pas le cas. Elle sort de son riticule qui pend le long de son poignet, un mouchoir blanc brodé par ses soins de ses initales. Aucunement. Sa voix est aussi dur, que puisse être le regard de l'autre.

Elle nettoie les saletées et l'humidité qui c'est installé sur sa veste sombre, heureuse que la dentelle blanche n'est pas été sujet à ses assauts. Elle ne sait si l'eau stagnante des marais aurait laissé une trâce ou non sur le tissu. Elle ne peut défaire ce qui a été fait, mais amener à ce que cela se voit moins, oui et elle s'évertuait à cela. Si vous étiez humaine, vous seriez celle qui ce serait perdu, pied nus s'enfonçant dans la tourbe et gellant votre sang. De savoir qu'elle n'était pas humaine était une déduction simple. Elle possédait des caractéristiques spécifiques que n'avaient pas les humains, même ceux aux corps décharnés et déformés que l'on pouvait trouver dans des cirques de monstres ou des maisons de lunatique. Cette résistance au froid humide, et ce teint de peau, qui est plus proche d'un corps qui à sombrer dans l'eau, y est resté pour voir ses poumons être noyé et sa peau devenir visquieuse et abîmé, avec cette teinte si proche du vert.

Le corps s'est sorti de sa prison, sale comme un poux, l'odeur du marais s'inscrirait dans sa chair pour les jours à venir certainement. La Corriveau recule d'un pas, n'a pas envie qu'il s'approche d'elle, il obéit et stop. L'air morgne et vide, les yeux vitreux, comme un mort. Quand à moi je suis au bon endroit... Conviait-elle en ne terminant pas sa phrase, les yeux rivés sur une branche, bien derrière l'étrange créature. Des ailes crépitent, elle vient de voir, une merveille lépidoptères, inconnue, semble-t-il. Sourire d'envie se lit dans son regard.






    Sale humaine. Dionaea plisse les yeux et fronce le nez. Ses bras malingres pendaient le long de son corps et sa posture droite montrait son aise à se déplacer dans ce lieu hostile. La grande dame parle et la Sage Quartus écoute ses mots. Il lui faudra donc la tourmenter jusqu’à ce qu’elle fuit les marais… ou la faire s’y enfoncer jusqu’à ce que sa robe soit trop lourde à porter, qu’elle se perde accidentellement. La dryade regarde le mort qui se relève. Elle comprend qu’il n’est pas ordinaire, que la grande dame possède d’étranges serviteurs.

    Dionaea lève une main dans la direction de l’inconnue vêtue de noir et clame “Les humains sont stupides et lorsqu’ils entrent dans les marais ils y trouvent la mort.”
    Une menace, un fait ? La spectre ne s’approche pas de la dame, mais tourne autour. La regarde de bas en haut, sa robe ajustée et ses cheveux coiffés, mais pour encore combien de temps ?

    Comme si la Sage n’était qu’une extension de la nature, de ses branches rassurantes ou sa douce tourbe, une créature au corps mince et aux ailes transparentes se pose sur son épaule. Le petit être se promène sans gène sur la dryade au corps d’all’ombra, se faufilant entre les décorations de ce que l’on peut appeler des vêtements; une robe faite de longs pans de tissu dont la couleur, déteinte, avait adoptée les teint des marécages.

    La dryade se retourne pour suivre le regard de la grande dame. Ses yeux vitreux se lèvent mais voient bien trop de choses. Ses feuilles qui font un son apaisant, le papillon qui tente tant bien que mal de se camoufler dans l’écorce épaisse de l’arbre, l’oiseau perché sur sa branche, bien plus haut, qui épie la scène. “Que cherches-tu ?” Parle celle à la drôle de voix, inhumaine, mystique. Dionaea arrête ses pas devant la dame qui, tout comme elle, a volé le corps d’une innocente pour pouvoir perdurer. Heureusement, néanmoins, les spectres se cachent aisément aux yeux de tous -ou presque-. Leur crime demeure silencieux, inconnu. “Si tu vas trop loin tu te blessera. Et si le pire devait arriver, ton âme n’aura personne à qui se raccrocher.” Et son corps irait rejoindre les autres malheureux qui avaient péris dans les marécages au fil des siècles, les hommes qui s’étaient enlisés, blessés, assoiffés. Des accidents.

Les Marais de la grande forêt de Nueva ;
septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Il est bon de savoir que les hommes ne sont pas doter de l'omniscience des dieux, La Corriveau ne le supporterait pas, de voir de vulgaire être à peine immortel, scander au monde entier qu'ils sont d'essence divine. Lorsque les Seraphs l'ont fait, son sang n'avait fait qu'un tour, se promettant de les faire chutter de son pied d'estal. Au mieux, ils étaient des créatures étranges et magiques, elle en était une, à qui on avait adresser même une légende qui doit être oublié à l'heure actuelle. En était-il de même pour la femme éthérée devant elle, une légende des terres du nord de Nueva. C'est pour cela que je ne suis pas seule et que la mort m'accompagne. Défiance qui répond à une autre jumelle.

La bête qu'elle observait, vener de se perdre dans des feuillages épais et vert du marécage. Il n'y avait plus que son interlocutrice à observer, à critiquer mentalement. Si elle pouvait se comparer à une grande dame, malgré ses vêtements démodée d'au moins dix ans, l'éthérée semblait provenir de la genêse elle-même. Sans une once du pudeur à la chair maladive qui se dévoile et goûte le long du sentier.

La Corriveau tend le cou, passe sa tête par dessus son épaule, ses yeux se rivent sur ce corps malingre qui se mouve avec aisance. Elle ne sait ce qui peut arriver, elle ne prédit point l'avenir ou le destin de chacun. Juste des hypothèses, l'âme immortel a un corps mortel et au vu de l'agressivité de la femme se faire attaquer à son tour n'en était pas moins sur. Cela n'a pas d'importance. Juste pour elle et sa collection.

「Beauté.
Ephémère.
Mortelle.
Aux ailes soyeuses.
Aux racines gourmandes.」

Quant cette voix inhumaine glissa le mot âme dans sa palabre à mi-chemin entre la menace et l'admonesation, la spectre se raidit. Questions fusant dans son esprit, se demandant s'il s'agissait d'une indication générale ou adressé à elle-même. Est-ce que sa propre légende avait fini par se conter au dela des temps et des terres, laissait-elle entrapercevoir qu'elle était un spectre. Elle n'avait pas de réponse. Personne ? Sa bouche s'arrondit. Pourtant, je vois quelqu'un. Mettait-elle en garde, de la même façon. Cherchant à découvrir si sa condition avait été un temps soit peu étiré à l'ombre des marais. D i s t i n c t e m e n t. Chaque des syllabes étaient séparé, mise en valeur par rapport à la précédente.

La spectre ne sous-entendait rien, juste chercher à comprendre. Les contes et les histoires ne sont dangereux que pour ceux qui y croient. Après tout, on les réservait aux enfants pour apprendre à être respectueux et leur inculquer des valeurs. Mais adulte, cela n'était plus qu'une histoire parmi tant d'autre, irréelle. Parfois. Dahlia était une histoire dangereuse, mais croyait-elle en d'autre histoire dangereuse ? Personne ne sait. Peut-être elle même n'a pas la réponse au bout de temps de siècles.






        La mort l’accompagne. Quelle drôle d’humaine. Les traits de Dionaea sont tendus, d’un naturel sévère, elle juge silencieusement celle qui se tient devant elle sans sourciller. Un esprit fort qui ne sombre pas dans la panique ni la colère, qui ne la menace pas ni ne tente de s’enfuir. Une curieuse personne. Dionaea veut lui arracher ses jupes, ses atours encombrants et pliés avec trop de précision. Les marécages ne sont pas un endroit où l’on se pavane, où l’on se montre avec orgueil et vanité.

        “Personne” Termine la dryade, regardant fixement l’égarée de ses yeux blancs et dépourvus de pupilles.

        Elle fait un pas, puis deux, en direction de l’intruse. Ses pieds noircis de terre, bleus de froid glissent vers elle, lentement. Sa démarche ne paraît parait pas aussi agressive que sa bouche pincée, méfiante. Dionaea apprécie les histoires et les contes. Ou du moins elle les appréciait lorsqu’elle était encore vivante. Des récits sur les peuples d’autres terres, la beauté du nord, la sauvagerie du sud. Elle n’était que curiosité avant que des hommes viennent détruire les forêts.

        “Mais les histoires ont chacune leurs origines. Il faut du jugement pour les démystifier mais ne pas y croire est…” Un froncement de sourcils, un regard derrière la grande dame. “...De l’ignorance”

        Le spectre s’arrête à une distance de bras de la femme accompagnée par la mort. Elle tente de la déchiffrer, de découvrir autre chose que de jolies parures et des mots dépourvus de peur chez elle qui troue le sol à coup de talons. Ses yeux s’agrandissent légèrement pour voir l’essaim de moustiques s’approcher. Ils aiment les bonnes odeurs, les fragrances de la ville. Cela les attire, leur promette de la nourriture. Dionaea les observe se mettre à tournoyer autour du serviteur et de la dame. Se poser sur un pan de tissu noir, s’y promener, s’envoler pour atterrir ailleurs.

        “L’on raconte que ceux qui insultent la forêt n’en ressortent pas intacts. Ne pas y croire t’assure-t’il une immunité contre ce qui pourrait t’arriver ici ?”

Les Marais de la grande forêt de Nueva ;
septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Personne. Drôle de réponse pour beaucoup de personnes, mais remplie de symbolique. Dahlia baisse le menton, il n'y a personne, s'il n'y a pas âme qui vive pour percevoir la scène et crier au loup si quelqu'un venait à disparaître. D'un claquement de doigt. Tout peut s'arrêter. Mais ça serait dommage de mettre un terme à des vies qui semblent être si vieille, qu'elle pourrait appartenir à la genèse.

L'arrête de son nez ce pince, en voyant ce corps s'avancer dans sa direction. De ses deux pervenches, ont ne seraient dire réellement qui est la plus entêter ou la plus agressive des deux. Semblable dans les grandes lignes, mais avec de subtiles différences, qui signifait beaucoup. Sourire carnassier se dessine sur les lèvres de la spectre. Je n'ai jamais dis que c'était mon point de vue. Elle est une légende après tout. Celle que l'on conte aux filles qui se dévergondes, s'éloignant du destin qu'on leur idéalise.

「Les histoires.
De Dahlia.
Sont.
Toujours.
Reliées à la mort.
Sans être.
Tout le temps.
Négatives.」

Ses doigts fins grossis par des gans couvert de deux bagues serrent avec tant de véhémence ce mouchoir à ses initiales, que sous la couche de cuir, se trouve des phalanges blanchis. Il y a plus de répulsion contre l'éthérée que les moustiques qui se posent sur sa robe. Drôle de bête qui pourrait venir à la piquer, sucer son sang, inscrire leur passage de leur baiser étrange, elle ne cillerait guère.

Ses bras tombent le long de son corps. On dit également que des monstres prennent des corps de chair et laisse sur leur passage de sombres marques dans les cœurs. Sont-elles tout aussi irréelle que celle qui disent qu'il y a des monstre tapis dans le noir prêt à se jeter sur une jeune pucelle ? Elle sait que non. La Corriveau est l'une d'entre-elle.

De sa main droite, la spectre attrape l'un des moustiques, un geste lent, mais rapide pour que la bête ne s'envole pas. Elle fait croire qu'elle serre ce poing si minuscule qu'est le sien, en comparaison de celui d'un homme. Mais il y a des supercheries, qui font croire aux mensonges. La belle dame laisse présager que la bête est morte, alors qu'elle sent la vie bourdonner contre ses doigts et se frapper contre sa chair blanche. Nul ignorance n'a lieu ici. Vous comme moi savons ce qu'il y a savoir. Elle tend la main, en direction de l'all'ombra, l'ouvre, et laisse le moustique s'envoler.

Une défiance ce lit dans ses yeux sombres comme la nuit. Votre histoire ce lit sur vous, bien plus que la mienne. Mystique ? Certainement. Originale, peut-être moins, que ce qu'il peut y laisser présager. Mais manquer de respect à la forêt n'était dans les plans de la spectre.






      Dionaea ne crie pas sur tous les toits sont origines spectrales. Elle la dissimule, même, derrière mousses et feuillages, à l’ombre. L’on met ses drôles de mots sur le compte de son grand âge et ses pouvoirs se justifient par la nature magique de l’all’ombra. Peu savent depuis combien de temps elle erre dans la forêt, à quel point celle-ci put la changer, autant mentalement que physiquement. Les marécages, à l’instar des jolies clairières et des prés, renferment un plus sombre paysage, une aura inquiétante qui, aujourd’hui, se reflète sur un corps qui n’est pas le sien.

      “Tapis dans le noir ou la lumière, les monstres se cachent partout.” Dionaea lève la main et retire de son visage blême un insecte rougeoyant venu s’y poser. “Prennent toute les formes, même celle d’une jeune pucelle.”

      La dryade n’accorde pas d’importance à la si louée pureté des jeunes filles. Elle prie pour leur liberté, leur choix. Elle se bat pour que les hommes ne viennent pas arracher aux fillettes nueviennes leurs décisions, leur intimité. Les étrangers croient que tout leur est dû, ou que tout peut l’être s’ils bataillent suffisamment fort. Dionaea observe l’insecte, intact mais perturbé, prisonnier un temps qui pour lui fut sans doute une éternité, s’envoler, reprendre ses repères.

      L’esprit marécageux baisse les yeux, observe son propre corps. Qu’était-il possible de lire ? Son attachement à ce lieu si laid, humide ? Sa haine contre les étrangers, son désir de les laisser mourir à la guerre, sous les épées et les canons ? Sait-elle qu’il y a autant d’amour et de haine s’exprimant par ses lèvres bleues ? Dionaea sourit. Elle ignore si la Grande Dame fait preuve d’insolence du à un quelconque rang ou si son courage impétueux est réellement dû à un mystère qui pourrait les lier mais, de manière lente et contrôlée, elle tend la main vers l’inconnue.

      “Sage Quartus Dionaea, enchantée.” Est-ce que cela aussi, l’intruse a pu le lire sur elle ?

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septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Il n'est pas a douté que les différences qui composés la spectre et l'éthérée sont présente, il n'y avait qu'à jeter un coup d'oeil à leur visu. Pourtant, il n'était pas à douter que parmit tout ces éléments, il n'était à douter qu'il pouvait y avoir des ressemblance chez les deux femmes. Non pas physiques, mais certainement morale. Qui sait, parfois les idées les plus divergentes se trouve un miroir semblable.

Un sourire se dessine sur ses lippes, fin et possèdent une certaine duplicitée, tout comme ce qui compose La Corriveau. Peut-être sommes-nous deux monstres qui se rencontrent. Elle s'humecte les lèvres. Après s'être caché. A moins que nous sommes seulement des femmes. Comme si les femmes étaient à elles seules les monstres qui tapissent le monde.

L'air poisseux des marécages étaient bien plus agréable que celui d'une ville, même l'eau stagnante qui pouvait y cacher un poisson mort ou deux était plus attreyante que celui d'une machine de métal comme on pouvait trouver à Ellgard. Dahlia était à mit chemin, entre un monde végétal et de métal, au moins, elle pouvait dire que le métal qu'elle aimait était fait de rouage et de crans qui s'emboite naturellement ensemble, dans une belle symphonie. Contrairement à ces scientifiques qui se prennent pour des mères et des dieux créant des machines ressemblantes aux hommes mais sans âme.

Observant la main tendue, humide et à la peau frippée à cause d'avoir passer tant de temps dans l'eau, La Corriveau ne peut connaître la durée exacte. Mais tant la fusion entre le corps humain et la nature est puissant, cela devait remonter à un bout de temps.

「Qu'attends.
Donc.
L'inconnue ?」

Des paroles se font entendre. Une certaine surprise se fait percevoir sur son visage, durant une fraction de seconde. Elle ne s'attendait pas à une présentation, tant les manières de l'éthérée sont irréelle. Prenant son mouchoir en main, elle lui répondit, en lui serrant la main. Dahlia de Corriveau. Elle soupira avant de continuer. De Castelmore, enchantée de même. Toutefois, utiliser le nom de son époux ne l'enchantait guère.  

La spectre avait beau à son habitude d'utiliser seulement son nom de famille, mais face à une représentante du pouvoir de Nueva, utiliser le nom de son époux, et par l'association d'une des familles des ducs ardents d'Akantha. Cela pouvait aider. Je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un ici, encore moins l'un des dix sages de Nueva. Récupérant sa main et son mouchoir maintenant humide, elle marquait une pause. C'est inhabituel. Comme tant d'autre chose.






      Seulement des femmes ou la rencontre de deux monstres. Dionaea ne répond pas aux palabres de l’humaine, le silence parle de lui-même. Peut-être la dryade est elle-même une créature répugnante digne des histoires qui font peur, mais les véritables monstres de ses contes à elle sont les humains, les hommes qui détruisent tout, les hommes qui ne pensent qu’à eux. Ils amènent le feu et le métal et tous deux sont ennemis de la forêt. Heureusement, les arbres repousseront toujours, les fleurs sont éternelles mais les humains, eux, dépérissent et disparaissent.

      Sa main tendue est fine, ses doigts longs aux jointures rougies tiennent presque avec difficulté vers la grande dame. Les all’ombra possèdent un corps bien faible pour la volonté sauvage de Dionaea. L’intruse répond et la Sage resserre sa maigre prise sur la main enveloppée de soie. De Corriveau. De Castelmore. Ces noms tintent au creux de son esprit et ne lui inspirent pas la confiance. Corriveau, Castelmore, cela sonne comme le feu, la destruction. Dionaea, silencieusement, juge la dame. De Castelmore l’oblige a rapidement ramener sa main contre elle, avec que de Corriveau elle la serrait poliment. Néanmoins, le second nom lui offre une certaine immunité. La voilà, la si Grande Dame, protégée par un patronyme humain.

      “Je vis ici depuis des centaines d’années, mais c’est la première fois que je vois un Castelmore errer dans les marécages.” Elle attrape ses mains dans son dos, adopte une posture moins agressive, moins prête à se jeter au cou de la femme. Elle possède une identité pleine de mystères, couvertes d’histoires mais plus que ses patronymes, Dionaea retient son prénom. Dahlia. Jolie Chrysanthème. “Que fait une fleur de la contrée du feu perdue dans les marais ?” Perdue. Encore ce mot. Si la Sage regarde de chaque côté, il n’y a aucune civilisation visible. Aucun chemin. De la tourbe et des arbres serrés partout autour d’elle. Perdue.

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C'est un drôle de rictus qui se dessine sur ses lippes légèrement coloré, presque aussi claire que sa chair. Dahlia être une jolie fleur, c'était un doux euphémisme, peut-être que son corps maladive pouvait être considéré comme beau, pourtant son âme, tenait plus d'une fleur toxique voir mortelle. Il y a une certaine envie lorsqu'elle se présente plus que centenaire, rester tant de temps dans un même et unique corps avait une certaine fascination, mais en même temps de la terreur. Elle ne savait quoi choisir, humaine ou s'aventurer dans le corps d'une autre race. Chose que dans sa mémoire, elle n'eut jamais la chance d'expérimenter, tant la vie des hommes était courte, contrairement à ce qu'elle était maintenant, une spectre.

Ses traits se marquent dans leur sourire, comissure des lèvres dressées d'un côté de ses lippes. Cela est fort impressionnant et intimidant de devoir être ambassadeur, en quelque sorte, des Castelmore. La Corriveau incline légèrement le menton vers le sol. Il y a des drôleries dans ses propos qui font que ce sourire reste grisé sur ses lippes. La sepectre n'est pas une femme des déserts, elle venait elle-même des terres humides et agréables de Fheadren, là où poussaient les plantes qui n'existe plus. Faune et flore decimer par des hommes aveuglés par de faux dieux et s'armant de métals et de rouages.

「Êtres vivants.
Qui tournent.
Le dos.
A la terre.
Aux dieux.
Pour embrasser.
La science.」

Un regard rapide se pose sur le mouchoir monogramme à ses initiales. La blancheur du tissu c'est teinté de différentes couleurs, ivoire, verdâtre et sombre, identique aux couleurs du marais et au tissus humide. Profiter de la flore et faune sauvage de Nueva durant mon voyage. Elle n'a pas besoin de mentir, cela est la réalité. Et je dois avouer que je suis moi-même une amatrice d'entomologie et de la flore. Ses doigts malingres replient le tissus en plusieurs morceaux, l'emprisonnant dans la paume de sa main. Nueva est une réserve naturelle, tellement impressionnante et riche. Que cela fait rêver n'importe quel amateur de la nature. Elle embrasse du regard le paysage qui l'entoure, marais et arbres serrés les entours, comme une prison vivant, qui semble respirer comme des poumons.

La couverture qu'offre les feuilles des arbres cachent admirablement bien le ciel et son soleil qui est haut dans le ciel. Laissant des rayons percer et réchauffer le sol humide, sous un angle bien précis, où à des horaires succinctes. J'en fais partie et vous ? Curieuse de voir quelqu'un qui vit dans des marécages, jusqu'à se fondre dans eux, si parfaitement, tel une créature mythologique.









      Ambassadeur. Et pourtant, Dionaea regarde la femme comme si elle n’est qu’une simple humaine. Sans titre, sans chevalier pour la secourir. La dryade, fermée à l’immigration, n’est pas celle qui communique avec les habitants de l’extérieur de Nueva. Ses manières ne s’adaptent pas à son interlocuteur, elle est sévère, droite et fière. On lui reproche un certain manque de charisme, mais Dionaea n’est qu’une honnête Sage. Honnête, contrairement à d’autres qui ne savent pas ce qu’ils font, qui sont trop jeunes, qui ont triché.

      “Tu n’as pas à l’être, si tu n’en as pas envie.”

      Dionaea n’impose pas de rôle, outre celui de meurtrier aux hommes qui détruisent les forêts. Elle a peu d’ami, peu de confident. Les commérages ne font pas parti de ses passe-temps et humilié une femme encore moins. Dahlia est libre tant que sa liberté ne dépasse pas celle de la nature.

      Elle plisse les yeux, suspicieuse “Les hommes amateurs viennent avec des armes, détruisent les arbres et abattent la faune.” Des chasseurs, des hommes qui abattent tout sur leur passage. Ils éliminent les mères, écrasent les jeunes espèces. La Grande Dame, néanmoins, ne semble pas cultiver une fascination pour les animaux. Les insectes sont rois des marais, elle est belle et bien au bon endroit. Dionaea tente de mettre en pratique les paroles de sa douce. Elle ferme une seconde les yeux. Pas que du mauvais.

      “Rien.” Ou presque. Dionaea vit dans les marais, elle y passe de nombreuses heures, rejoignant la ville que lorsque c’est nécessaire. La solitude fait partie de son quotidien et, contrairement à ce que l’on pourrait dire, elle ne passe pas ses journées à planter des arbres. Parfois, étendue sur une surface de mousse claire, elle remplit ses tâches de Sage. Dionaea contemple et haït. Elle surveille, parfois protège.

      “Il y a ici des plantes qui tuent de petits animaux pour se nourrir. Sont-ce là tes intérêts ou préfères-tu les jolis lys ?” Sorcière ou princesse.



Les Marais de la grande forêt de Nueva ;
septembre de l'an de terreur quatre cent dix-sept

Il y a dans ses paroles quelque chose qui fait sourire de mélancolie La Corriveau. Ne pas l'être, si on n'en a pas envie. Elle se perd, le regard rivé vers la cime des arbres, suivant les rayons de soleils qui transperce l'épais feuillage. Les deux femmes, n'ont pas la même vision de la vie, pour la spectre sa nouvelle existence, si longue, presque semblable à un être mythologique, n'est qu'un cadeau de son dieu Obscural, pour tenter de le sauver et le délivrer de sa prison. Il y a de la mélancolie dans ses yeux si sombre, presque noir, comme une nuit sans lune. Ce ne sont pas amateurs alors. Ils ont d'autres noms et d'autres attentions, ce ne sont pas les siennes, elle qui est une simple collectionneuse.

「Drôle de mots.
Rien.
De quoi ?
De tout.
Ou.
L'absence.」

Dahlia ramenait son regard vers le sage du conseil du pays. Inhabituelle des us et coutumes de cette région et de ce pays, savoir obtenu seulement dans les livres, elle bat des cils. Rien ? Elle se demandait bien à quoi ce rien faisait allusion. A une conversation qu'elles ont eut et dont elle ne comprend pas le sens, où bien il s'agit d'une pensée formulé à mi-voix, comme celle qu'ont les vieux esprits qui se perdent dans les rouages de leur tête. Excusez-moi je n'ai pas compris. Légère inclinaison du menton.

Une simple indication, même sans prononcé, ni imaginé, difficile à expliquer, tant il est difficile parfois de mettre des mots sur des sentiments ou des émotions. Le cadavre qui se tient auprès d'elle commence à bouger, des mouvements erratique comme sa condition, ne prenant pas conscience de l'augmentation de son poids par la tourbe humide qui lui colle à la peau. Il enlève à grand geste cette substance qui s’infiltre dans sa chair, il aura l'odeur du marais des jours durant. Dommage. Elle aurait préféré une odeur de jungle. Ni l'un ni l'autre. Elle réfléchit, index le long de ses lèvres. L'une comme l'autre ont leurs charmes. Mais je préfère les fleurs qui possède une duplicité cachée. Belle à l'extérieur, ténébreuse à l'intérieur. Ni sorcière, ni princesse. Druidesse. Comme elle, mortelle. Mais elle cache ses mots, les poisons ne sont pas à crier au grands jours, tout comme les petits messages de sa vieille amie, Madame Ardelean. Toutefois, aujourd'hui je suis venu voir les plantes qui tuent des petits animaux. Reprenait-elle ses mots. Curieuse.