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Lost Kingdom  :: Nueva :: La Capitale - Lelanaserine, cité des sages

Face to Face - Solthia / Faun

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I see you
with Solthia & Faun

L'éclat des lames était remplacé par la force du bois. La fureur bestiale d'un combat acharné devenu danse magistrale d'une lame libérée, dont la précision fendait l'air, dont le tranchant sifflait doucement. L'homme aux cheveux blancs passait son sabre lentement, contre le prince de la feinte qui repoussait vaillamment, offrant aux spectateurs une drôle d'illusion, celle qu'il menait la danse, et ne se laissait pas guider. Venue un peu plus tôt, ton regard s'évinçait. La force de ton cousin ne résidait que dans la ruse, et la justesse de ses mouvements, qui semblaient toujours frapper au mauvais endroit. Mais ton paternel savait le contrer, il suffisait d'attendre.

Les planches de bois n'étaient plus si neuves, si bien que leur pas les faisaient grincer. Parfois la musique se mêlait au duel, et un sourire féroce ornait tes lippes, quand le regard inquiet finissait par perler dans les yeux du cousin. Erreur d'un fatal, tu t'attendais à la fin, mais dans son élan, il parvint à son but, et le morceau de bois toucha la prise du vieux maître, qui lâcha son arme, et leva les bras. J'ai perdu celui là, je te l'accorde. _ Bah. Il faut bien que je gagne un peu mon oncle... Que tu ne prennes pas la grosse tête.
Tu souris.

C'était un dojo calme. Quelque peu vieilli par les années passant, mais il restait agréable, une passion étant ancrée dans l'enceinte de ces murs, qui pouvait faire pousser un mince sourire, même dans les instants sombres. Tes instants sombres. Rien de tel que le spectacle ou la pratique. Que le doux fracas d'une arme contre une autre. Que les muscles de tout un corps travaillant de concert dans un mouvement fluide, rude, rapide. Que le frisson d'un adversaire prêt à parer chacun des coups, contre attaquer sur chaque mouvement ou esquiver avec beauté une ruse parfaite. Un régal. Pour le corps. Pour l'esprit. Une quiétude presque parfaite. Certains avaient leur sanctuaire. D'autres se changeaient les idées dans une promenade, une action, un loisir. Le tien était ici. Ton lieu de prédilection.
Faun ! Descends donc, c'est à ton tour. _ J'arrive !

Ta tenue troquée contre le vêtement d'entraînement. Une sorte de kimono, un pantalon bordeau et ample, une veste de la même couleur, fermée par une ceinture de couleur noire. Un symbole, le logo du dojo, une étoile brisée d'une lame. Normalement. C'était tellement stylisé. On aurait pu voir un tout autre symbole avec des yeux différents. Pieds nus, ta chevelure blanche attachée, ce fut avec un duo de sabres de bois que tu t'élanças contre ton père, faisant valser ton corps contre les tourments qu'il t'infligeait, les postures qu'il t'imposait, les situations qu'il te montrait, et l'entraînement qu'il te faisait. Un coup d'estoc. Suivi d'un circulaire. Force en avant, pieds fermes, et parade rapide contre ta contre attaque droite. Ton épée gauche tenait son sabre, et l'autre bougeait vers sa tête, tandis que ton erreur fut à ta jambe, la gauche qui tenta un déséquilibre et t'amena rapidement à terre. Ton corps roula et esquiva, la "mort" évitée tu reprenais. Durant un long moment. Une joie lisible sur tes lèvres enchantée, malgré la sueur s'accumulant et la longueur du duel. Une fin finalement. Tes bois en tenailles, son bout tapant la poitrine, tu échouais malheureusement, mais un sourire sur ton visage, et une fatigue lisible sur ton corps, tandis que tu reprenais ton souffle.
Et ton autre cousin arriva.
Il te désigna la direction de la porte.
Quelqu'un pour toi. _ Qui ? _ Nonus. Pas Faun, mais Nonus. _ Je te demandais surtout qui veut me voir... _ Oh... Qu'est-ce que j'en sais ?
Tu soupiras. Fin de l'entraînement. Tes armes de fortune reposées, tes pas te menèrent à la visite imprévue.

electric bird.



Une force tranquille. C’est de cette manière que j’aimais bien me décrire. Quelqu’un capable de bouger des montagnes sans bouger le petit doigt. C’est une métaphore bien évidemment, mais elle représente bien la définition de la volonté selon mon opinion. Depuis ma naissance, mon seul but n’avait été que l’amélioration de la vie des mortels, qu’importent les coûts. Mon objectif m’avait toujours été très clair, les moyens à utiliser beaucoup moins. J’ai toujours su que l’adaptation était une qualité non-négligeable quant à l’accomplissement d’une volonté. Qu’il fallait aussi posséder un fort pragmatisme et accepter de souvent mettre ses sentiments de côtés, pouvant affecter subjectivement la raison et, en conséquence, la volonté. C’est ainsi que je vivais et que je continuais d’agir dans ce monde chaotique aux prises avec toutes sortes de maux. Mais je devais me faire une raison : seules, mes actions n’allaient pas avoir de sens. Ce dont j’avais le plus besoin, c’était des alliés, tout simplement.

Des personnes hautement placées dans leur hiérarchie, des gens du peuple, des érudits, des soldats, et cætera. Tous ayant la même flamme brûlant au fond de leur corps. C’était pour cette raison que je voyageais dans les diverses nations. Et, cette fois-ci, en particulier, je me trouvais à Nueva. J’ai toujours eu un profond respect pour cette nation qui avait combattu le temps et les âges, qui avait survécu à l’effondrement de Fhaedren et qui parvenait à se maintenir hors du conflit qui semblait pourtant déchirer le monde en deux. À cause de ma longue sieste, je ne connaissais plus les différents membres du conseil. J’avais toujours fait en sorte de garder un lien avec ces derniers avant le début de mon sommeil, afin de garder un œil sur les affaires politiques de l’oligarchie. Et mettre de côté de possibles alliés pour avoir un léger contrôle sur la nation n’était pas une chose que je pouvais laisser tomber, pas en ces temps.

Je m’étais donc renseigné, première étape de n'importe quelle bonne recherche. Je voulais mettre le plus de chance de mon côté, donc je n’hésitais pas à prendre mon temps pour agir. Un des sages attira plus mon attention que les autres. Une certaine Faun Ferreira, occupant le siège numéro neuf du conseil. De ce que j’en avais entendu, c’était une progressiste, plutôt bien appréciée du peuple. J’étais curieuse la concernant. Alors je décidai d’organiser une rencontre. Enfin, organiser est un grand mot dans ce cas précis. Disons simplement que je lui ai rendu une petite visite surprise. J’avais réussi à apprendre qu’elle se rendait régulièrement dans un vieux dojo pour s’entraîner auprès de sa famille. Je m’y présentai donc, prétextant vouloir voir la sage Nonus.

On me fit attendre dans la cour devant l’entrée du dojo. C’était un endroit incroyablement paisible, seulement troublé par le bruit des chocs causés par les échanges martiaux à l’intérieur. Finalement, on me prévint que Nonus allait me recevoir. Quand je la vis, je fus surprise par son apparence. Une magnifique jouvencelle dont le visage me laissait pourtant lire d’innombrable expérience de vie. Une beauté aux longs cheveux de platine, mais avec un regard d’acier. Je ne pouvais rester de marbre devant une sculpture pareil. Je pliai légèrement le dos en me présentant :
- Mon nom est Solthia Herentia, prêtresse de la Volonté, chère sage Nonus. Je suis honorée de faire votre rencontre. J’aurais souhaité m’entretenir avec vous. Faire votre connaissance. Je suis persuadée que nous avons beaucoup à apprendre l’une de l’autre
I see you
with Solthia & Faun

Lorsque tes pas t'amenèrent dehors, le plancher un brin plus sombre et usé qu'en l'intérieur calme, à cause de la pluie et des intempéries qui survenaient par moments, tes pieds sentirent la fraîcheur de l'extérieur tandis que ton regard d'un bleu rafraîchissant venait se coller sur le visage de l'étrangère, bien habillée et très polie qui n'hésita pas un moment avant de s'incliner respectueusement. Tu fis de même.
Elle se présenta comme étant prêtresse de la Volonté, et tu compris aisément qui était cette Volonté. Si tu ne te souvenais que peu souvent des différents faux dieux, "nouveaux" parmi les êtres nés de l'essence divine, à les en croire, il était néanmoins évident que leur appellation relevait d'une vertue, la Volonté en faisant partie. Mais c'était son titre qui retint le plus ton attention. Elle se disait "prêtresse" de la Volonté, mais seulement de la Volonté. Et ta curiosité te fit te demander si les autres seraphs recevaient son amour et sa foi, ou si seul l'être dans son titre avait droit à ces égards.

Enchantée, Dame Herentia. Je suis Faun Ferreira. Il me semble que vous connaissez déjà mon titre vu que vous m'avez demandée. Aussi dois-je vous exprimer ma surprise de vous trouver à la porte du dojo de l'étoile brisée, mais rassurez vous, cela n'altère en rien mon hospitalité. Entrez je vous prie, ne restez pas au devant de la porte. Surtout si vous voulez vous entretenir avec moi.

Oratrice. Comme tes pairs. Sage était forcement capable de s'exprimer avec les mots justes, diplomatiques ou respectueux, forts ou rusés. Être Sage n'avait rien de commun avec l'Empereur d'Ellgard, pays aux mille tourments, qui avait un jour obscurci ta vie, ou avec le Roi d'Akantha, pays de ta défaite qui il y avait trente six ans, t'avais vue partir, renoncer à ton rang de chevalier. Quant à Mearian, seule l'élection du Pape semblait pouvoir ressembler au suffrage de Nueva, mais ce n'était qu'un collège de sept âmes guerrières qui choisissait là-bas, tandis qu'en tes terres natales, le peuple entier élisait. Aussi il etait bon de savoir s'exprimer. Parler de ses projets, parler de sa raison, parler des changements ou de la direction que pourrait prendre le pays une fois élue.
Ainsi Solthia fut-elle invitée. Le dojo accueillant, montrait dès la fin du couloir latéral de l'entrée, la fameuse salle dans laquelle ton pere venait de te défaire. Les affaires de Nonus et du Conseil ne relevant en rien de ta famille, ils s'étaient remis à l'entraînement, ton plus jeune cousin (celui t'ayant avertie) étant désormais sous le joug de ton pere. Sur le côté de cette salle, derrière le mur ne refermant pas complètement l'endroit du spectacle, se trouvait l'escalier que tu fis emprunter à la prêtresse. Le silence pouvait lui sembler étrange, d'ailleurs, mais il etait naturel de ne pas élever la voix lorsque deux danseurs se battaient en duel. Une fois l'escalier terminé, la droite menait à un couloir dont un côté montrait en contrebas les deux guerriers, la gauche passait sur un autre couloir dont les fenêtres laissaient passer la lumière naturelle, et dont le bois lumineux rappelait celui des arbres de la cour, derrière le dojo, visible depuis votre position. Cour qui servait d'entraînement.
À la fin de ce couloir, ton bureau. Détaché du reste, il etait l'ancien de ton pere, maître du dojo, qui avait récupéré ton ancien bureau à l'opposé. Car il etait nécessaire à un Sage de pouvoir se concentrer sans les bruits cinglants d'un combat frappant.

Enfin, une fois dans le bureau, une pièce rectangulaire et ouverte par quelques vitres, emplie de livres et surtout de documents, dont le mobilier, ce bureau en chêne, laissait trois sièges devant, un derrière, le tien etant derrière, c'était évident, tu t'adressas à elle : Asseyez vous je vous en prie. Voulez vous un peu de thé ? Près de la fenêtre principale se trouvait une petite table avec un service à thé. Autour, de chaque côté de cette table, de chaque côté de la fenêtre, rangés dans leurs fourreaux eux même accrochés aux murs, tes quatre sabres.
Une fois le thé servi - il etait déjà prêt, normalement pour toi apres ton combat -, tu trouvas place sur ton fauteuil, et ton regard se perdit sur le visage de la représentante de l'ordre. Ce n'était pas la première fois que tu t'entretenais avec un membre des astres, tu avais même une discussion épistolaire avec le Pape Jorgën Vorticera ces temps ci, sur la situation des esclaves en Mearian. Tu avais aussi dans tes relations, une privilégiée avec l'Archmagister Sirius. Aussi tu n'étais pas si désemparée que cela, mais la prise au dépourvu restait réelle.
Bien. Nous pouvons commencer je crois. Donc... Dites moi... Que vient faire une disciple de la Volonté dans ce dojo ? De quoi voulez vous vous entretenir avec moi ?
Il n'y avait aucune agressivité dans ta voix. Elle pouvait paraître froide mais elle ne l'était pas non plus. Elle semblait juste... trop officielle pour une rencontre en dehors des regards.
C'était troublant d'ailleurs.

electric bird.