Marcis & Cérès
La guerre avait été évitée, un soulagement certain s'il en était, malheureusement leur petite tentative de ralliement de la petite noblesse ne semblait pas avoir eu un grand impact dans cette décision et pour couronner le tout les retombées commerciales possibles semblaient loin d'être ce qu'ils avaient pu espérer de la part de leurs invités. Il ne restait que quelques jours maintenant avant de quitter cette terre corrompue à la foi des seraphs et la dryade ne comptait pas passer ces derniers instants enfermée à ressasser l'échec qu'avait été leur tentative de manœuvre au sein des négociations, si elle avait beaucoup entendue parler de la capitale Akanthienne et avait une connaissance solide du pays elle n'y avait pourtant encore jamais mis les pieds avant cette menace, la faute à son passé d’Hermite vraisemblablement, mais elle comptait bien rattraper ses lacunes et profiter du peu de temps qui lui resté sur place.
Si l'on pouvait dire une chose sur ce pays c'est que malgré son monde d'apparat et de faux semblant, la présence de Tertius dans la foule ne passait pas pour autant inaperçue, en total décalage avec cette mode infâme de froufou et autres rubans infâmes. La dryade à la peau d'un vert pastel vêtue tel ces statues antiques d'une longue robe blanche et aux poignets et oreilles couverts de bijoux d'argent attirait les regards tantôt surpris, tantôt suspicieux parmi la foule qu'elle traversait. Ce qu'elle cherchait ? Elle ne le savait pas vraiment, elle errait tout simplement, observant l'architecture et les bâtiments tout en se gardant de lâcher à qui voulait bien l'entendre une prière à Terraris, Akantha était aliénée aux seraphs et l'ancienne religion n'y était plus tolérée, afficher sa prêtrise aurait pu s'avérer dramatique pour leurs relations diplomatiques et malheureusement elle ne pouvait se le permettre, Nueva avait besoin d'alliés et Akantha était le seul acceptable sur la liste.
Un soupire lasse au détour d'une ruelle avant que la prêtresse ne se fige en plein mouvement, son regard céruléen se focalisant sur l'objet de sa surprise. A quelques mètres d'elles se dressaient les ruines de ce qui semblait être un ancien temple, si vraisemblablement ce dernier était alloué aux seraphs en son temps, son architecture n'en restait pas moins un symbole de la magnificence et de la prouesse dont était capable l'esprit humain. Une démarche aussi gracieuse qu'assurée alors qu'elle reprend sa route sans se soucier du monde l'entourant, sa soif de connaissance et sa curiosité avaient été titiller, elle voulait pénétrer en ces lieux du passé. Elle le devait.
Les mains délicates s'appuient sur les immenses portes de bois attaqué par le temps, une poussé qui ne les fait même pas ciller, un soupire alors qu'elle s'arrête pour observer avec recul la bâtisse. Un une petite allée envahie de plantes sauvages contournait le temple par la gauche et c'est sans aucune hésitation qu'elle s'y engouffre à la recherche d'une autre entrée, entrée qu'elle finit par trouver en une petite porte de bois pourrie, plus faible, mais toujours verrouillée face à sa force trop frêle, un échec de plus pour alimenter sa frustration. Personne ne semblait la remarquer où l'observer à l’abri d'un faible muret de pierre, il n'en fallait pas davantage pour qu'elle passe à une option beaucoup moins conventionnelle.
Une profonde inspiration alors que les yeux céruléens se ferment sous la concentration, que dans les profondeurs de la terre sur laquelle elle se trouvait elle n'établisse la connexion avec les racines de la végétation l'entourant, une décharge de magie alors que derrière elle ne grandissent deux arbustes à moitié rabougris à une vitesse fulgurante avant de foncer comme s'ils étaient vivant vers la porte qui vole en éclat sous le choc de l'écorce. Les arbustes devenus vénérables se redressant en une forme conventionnel après leur œuvre achevé alors que la magie reflue et disparait sans pour autant perdre leur nouvel éclat plein de vivacité. Un sourire satisfait alors que les yeux s'ouvrent à nouveau face à l'entrée désormais libérée, elle n'avait jamais été de ses femmes pour le "non" était une réponse acceptable.
Bebebe