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Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.”

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Mabdahut Ys

Pirate sur le Némésis

Identité

  • Race : Sirène
  • Âge : 31 ans
  • Orientation sexuelle : pansexuelle
  • Situation personnelle : en couple
  • Nationalité : Apatride

Points de caractéristiques

  • Physique :
  • Agilité :
  • Force :
  • Endurance :
  • (Techno)magie :
  • Mana :
  • Puissance :
  • Contrôle :

Compétences [3/3 slots]

Sa magie est liée aux abysses, ou elle est née, ou elle a appris à contrôler cette magie et la folie qui peut en résulter.

Créature des abysses :
(compétence raciale )Peut modifier son apparence de sirène à humaine, mais choisir également de conserver certains éléments. Sa ligne latérale par exemple. Ys possède des déchirures aux flancs lui permettant une conscience aiguë de son milieu, elles lui indiquent ce qui se trouve dans un large rayon dans l'eau, cette compétence se retrouve lorsqu'elle est sur terre, mais à moindre niveau, les inclinaisons du vent lui permettent de détecter une présence ou d'avoir une connaissance plus précise d'un lieu sur une vingtaine de mètre. L'apparition de son photophore provoque chez les esprits les moins résistants un affaiblissement intellectuel, l'esprit capturé par la lumière, ils perdent toute volonté. Sur terre elle n'a bien entendu pas la fluidité qu'elle a sous l'eau, elle se souvent frustré par cette forme qu'elle juge balourde et fragile, ce qu'elle n'est pas dans son milieu naturel.

Fluide hydrothermal :
(magie des abysses) A la manière d'un mont hydrothermal, Ys peut projeter un fluide noir s'élevant à la température de 350° celsius, aveuglant, brûlant et suffocant, à cette température il devient aussi efficace sous l'eau qu'au dehors. A forte concentration, il lui sort comme des jets brûlants des mains. Ce sont des attaques qui lui demandent de l'énergie, ces puissants jets ne dépassent par les 30 secondes continues d'utilisations, voilà pourquoi elle les utilise majoritairement sous forme de sphères brumeuses. Elles ne sont cependant pas illimitées, une dizaine toutes les vingt minutes environ. Composés de gaz dissous, ce fluide provoque une anoxie, une absence d'oxygène, ainsi lorsqu'une certaine quantitée est répandue dans une zone (notamment après utilisation des jets) son évaporation rend progressivement celle-ci irrespirable. Y compris pour elle-même.

Horreur des abysses :
(magie des abysses) Cette magie fait perturbe les perceptions des victimes l'environnement devient sombre et étouffant. Une pression semble s'exercer sur lui, il peut avoir du mal à se déplacer, avoir du mal à respirer, cela peut aller jusqu'à provoquer des hallucinations. La peur primordiale du noir et de ce qui s'y cache perturbe les réactions, créer un état de panique. Ce sortilège se concentre sur un périmètre réduit d'une dizaine de mètre et s'évapore si elle s'éloigne.

Physique

En tant que sirène Ys a une peau pâle très blanche, à la chair élastique sous laquelle apparait nettement des veines rouges, ses membres sont élancés. Ses bras longs se terminent par des mains semi palmées aux ongles pointues, de sous ses bras pend comme une dentelle une membrane translucides faites de picots, cette même membrane se retrouve sur ses flancs et protège ses lignes latérales, sortes de déchirures qui lui offre une perception parfaite de son environnement même dans un noir complet. Les membranes luisent de jolies couleurs lorsqu'elle approche la surface, ce qui contraste d'une façon dérangeante avec son apparence certains qualifieraient facilement de monstrueuses. Elle possède également une photophore incrusté au dessus de sa poitrine. Il lui permet d’attirer ses proies et créer chez ses adversaires un effet d’hébétement. Sa longue queue lui fait atteindre les deux mètres soixante d’envergure, elle se termine également par cette même membrane.
De longs cheveux carmins flottent autour de son visage pointu transpercé par ses yeux d’un gris uniforme. Ils semblent aveugles mais il n’en est rien. Elle n’a pas de nez à proprement parlé, mais un bombée léger et deux fines narines, ses lèvres minces sont d’un rouge pâle et s’ouvrent sur une rangée de dents effilées.  

Elle a choisi son apparence humaine en ce qu’elle songe être les canons de beauté de ceux de la surface : une lourde, longue et ondulée chevelure noire, un visage sculpté aux pommettes hautes et à la mâchoire fière. Des yeux clairs, un petit nez et une bouche rosée et charnue rendue gourmande par la présence d’un grain de beauté en dessous de la commissure gauche. Son corps est souple, fin et ne mesure plus qu’un mètre soixante douze. Elle s’habille de noir et de blanc, des tenues ouvragées et renforcées lui conférant une allure guerrière. L'apparence fait beaucoup pour elle, en effet, son enveloppe humaine est peu puissante, voir même assez faiblarde. Son allure et sa prestance sont les atouts sur lesquels elle compte pour dissuader les ennemis.

Caractère

Ys est existentialiste, rien n’a vraiment de valeur, ou tout à la même, alors pourquoi se soucier d’apporter une hierarchie entre les choses, du bulot au roi. Elle a abandonné toute notion de moralité, les valeurs, les principes n’ont pas de raison d’être dans un monde aussi absurde. Parler de moralité est hypocrite, chacun à la sienne alors elle n’en a pas. Définir le bien et le mal, y apposer une barrière entre les deux alors que souvent, ils se confondent. Pour la plupart des gens, leur définition de la morale se heurte de toute façon, au moindre exemple. Tuer c’est mal, sauf si c’est pour se défendre. Voler c’est mal, sauf si on a faim. Frapper quelqu’un c’est mal, sauf s’il l’a vraiment cherché. L’absurdité même du concept le fait doucement sourire. Les personnes chez qui elles sont trop marqués, et qui tenterait de lui faire comprendre leur bien fondé, ne recevrait que du sarcasme ou moquerie.
Elle est narquoise certes, mais pas cruelle, pas sciemment en tout cas. Elle s’exprime le plus souvent comme si rien n’était vraiment sérieux, avec une nonchalance affectée. Cette attitude peut agacer ou séduire, terroriser aussi parfois, son nom y aide, son navire et son capitaine également. Elle traite tout le monde de la même façon, du mousse, au gouverneur. La différence sociale est pour elle une plaisanterie de mauvais goût. Elle se fout de savoir qui est important, ou qui ne l’est pas.
La notion de divertissement est très importante chez elle, elle ne sait pas s’ennuyer. Pourtant c’est important de savoir s’ennuyer. L’ennuie l’a fait invariablement sombrer dans une mélancolie qui ne mène à rien de bon. Un ennui prolongé, lui fait irrémédiablement prendre de mauvaises décisions, elle est tout à fait capable d’entrer ainsi sciemment en conflit avec un groupe, juste avoir de quoi s’occuper par la suite, juste pour sortir de sa léthargie et des questions qui dévorent son esprit sur sa propre existence. Elle n’éprouve pas l’empathie, si c’était le cas elle aurait pu être quelqu’un de bien. Mais elle ne l’est pas. Elle en est en tout cas si persuadée qu’elle arrive à en convaincre le monde. Elle veut s’amuser, pour ne pas penser, pour oublier la folie qui la ronge, cette folie intrinsèquement liée à l'absurdité de son existence, à l'absurdité d'être née dans le noir pour propager la lumière, à l'absurdité de la corruption de deux de sa race et du savoir qu'elle porte. Alors elle se concentre sur l’éphémère plaisir d’une ivresse délicieuse, d’une étreinte passionnée, d’un combat remporté, du sang qui se dilue doucement dans l’eau attirant d’autres prédateurs.

Histoire


1-L’expédition était enfin prête, Arronax s’était surpassé cette fois et le très émérite professeur Peaslee en frétillait d’impatience. Le submersible Njörd prit la mer en 391. A l'origine il s'agissait d'un détournement des véhicules d'atlantys, un renforcement magique lui permettant d'explorer bien plus loin sous l'océan. Son idée avait suscité de mesquines moqueries. En effet, rechercher dans les fosses marines profondes des cristaux primordiaux était une mission suicide, au mieux. S'aventurer si loin dans un prototype magique, sans secours possible, tout en reposant ses cartes et son savoir sur de vieilles légendes cryptiques était tout à fait propices aux moqueries. De nombreuses légendes faisaient en effet états de cités englouties et des relevés indiquaient d’étranges données en quelques endroits. Appuyé par sur des sources fantasques et sur des données scientifiques incertaines ils avaient tout de même levé des fonds et le Njörd possédait en son coeur un cristal permettant une immersion dans les abysses.
L’idée des abysses, de l’obscurité et d’Obscural avait rebuté parmi les plus courageux et ne l’entouraient qu’une équipe réduite. Ils étaient sept à s’enfoncer dans ce projet avec des fantasmes de gloire et des rêves au sujet de ce qu’ils découvriraient.

Ils étaient tout d’abord enthousiasmée par la faune marine, le sieur Arronax prenait consciencieusement des notes, à l’aide de combinaisons rattachées au vaisseau munies de cristaux modestes, ils firent quelques relevés. De nouvelles algues aux propriétés encore inconnues récoltées. Cependant, à mesure que la lumière s’amenuisait l’ambiance se fit plus lourde, plus pesante et lorsque les hublots ne  montrèrent plus qu’un noir complet les premières dissensions se firent dans l’équipe. Certains voulaient remonter arguant que leur lumière n’était pas assez puissante et en effet l’obscurité était si opaque que le phare n’illuminait qu’à une dizaine de mètres devant eux et ils avaient du ralentir considérablement leur vitesse pour ne pas risquer de heurter le relief, parfois passait dans le rayon un poisson étranger, Arronax avait relevé la présence de lumière chez ses créatures et une morphologie particulière, il était de tous le plus calme. Peaslee était fébrile  et tous étaient agités par des rêves étranges pendant leurs heures de sommeil. Ils avaient arrêté d’utiliser des mots comme jour ou nuit, ici cela n’avait plus aucun sens.

Les cauchemars de Peaslee lui montraient une cité sans nulle autre pareil, faites de piques acérées démesurément hauts, sans aspérités dans lesquels brillaient de petites lueurs hypnotiques. Tout semblait vide, il se voyait déambuler dans l’improbable cité au centre de laquelle un puits semblait descendre jusqu’au centre de la terre, sur ce puits étaient incrustés des glyphes inconnues et du fond de puits résonnait un chant indicible. Peaslee se réveillait en sueur, le regard hanté, comme il n’en parlait pas, il ne sut pas que chacun des membres de l’équipage faisait des rêves semblables. Les rares interactions se finissaient en disputes. A l’aube de la quatrième semaine ils aperçurent au loin quelques lumières, Arronax exprima sans certitude que cela pouvait être quelques poissons bioluminescent. Les lumière formait une sorte de constellation, un ciel étoilé apaisant leurs âmes tourmentés, le Njord prit cette direction. Le trajet leur parut interminable et lorsque le faisceau balaya une première surface taillée chacun eut un frisson. Il n’y avait aucune excitation, seulement l’angoisse et l’impatience. Puis des silhouettes se détachèrent, décharnées, rachitiques, c’était au bout d’impensables appendices ou bien incrusté dans une chair d’un rouge vif que brillaient des photophores. Elles demeuraient statiques leur regard immense, clair, dénué de pupilles paraissait aveugle pourtant ils se sentaient dévisagés. L’horreur se disputait avec la fascination, les créatures des abysses étirèrent leurs bras dans un signe d’approche.

extrait du journal du professeur Arronax

A Y'ha-nthlei, la reine avait les attributs des méduses, ses lumières éclairaient la salle du trône. Cette société des abysses s’était construite en fonction des capacités de chacun. Les sirènes rouges possédaient une peau carapacée et des lames de pierres volcaniques qui était la matière primordiale de cette cité, ils mettaient semble t-il en déroute les memphrés qui disaient-ils ne s’aventuraient plus sur leur territoire. Ils étaient les gardes communs, ceux possédant des attributs de pieuvres faisaient partie de la garde rapprochée de la royauté. Quelques rares sirènes étaient blêmes et possédaient un rôle religieux. Toutes étaient monstrueuses, toutes étaient fascinantes.
Nos hôtes ne semblaient pas hostiles, mais ils étaient oppressants. Ils semblaient se demander quoi faire de nous et leur verdict me terrifie. Nous ne quittions pas le Njörd, nous ignorions si notre équipement supporterait la pression et si nos hôtes ne nous tuerait pas sur le champ.


2- Parmi les habitants des abysses, il était clair qu’il était hors de questions que ces gens de la surface remontent et ne rapportent leur existence. Ils n’étaient pas les seuls habitants des abysses mais cette cité ne serait pas l’une de leur colonie. La plupart craignait les hauteurs de l’océan, la plupart ne pouvait physiquement pas remonter très haut, de cette situation avait naturellement jaillit crainte et haine. Seule Dahut présentait de l’intérêt pour ces étrangers.
Elle et ses sœurs étaient les prêtresses du dessous, les gardiennes de la caverne du fond des âges. Elles y naissaient et y procréaient pour s’imprégner de la puissance de la sphère. Elles entraient dans la caverne par le puits, trou béant dans le fond, dans cette caverne une structure inhumaine soutenait une sphère, sorte de monolithe noir, cristal corrompu du fond des eaux, sous celui-ci trois vieilles psalmodiaient. C’est de là que provenait la mélopée effroyable, ce qui tenait éloigné les prédateurs.

Dahut avait une fille, Ys qui aurait la même vie qu’elle avait. L’esprit gangrené par la démence de devoir dévorer les sœurs devenues folles pour récupérer leur magie. Mais soudain flottait étrangement cette coquille d’habitants du dessus. Une coquille qui sentait la magie, une coquille qui  serait broyé s’ils retiraient le cristal qui l’alimentait. Moins de 24heure après leur arrivée, ils demandèrent l’autorisation de sortir, ils tremblaient dans leurs lourdes combinaisons, chacune d’elle aussi équipée d’un cristal, ils avançaient lentement soulevant à chaque pas un nuage de neige marine. L’un d’eux posaient beaucoup de questions auxquelles nous n’avions pas de réponses, il n’y avait ici nulle historien et le langage des runes n’étaient lues que par les anciennes.

Celui qui posait trop de question sur leur magie mourra le premier, à peine eut-il contempler la sphère, les vieilles lui arrachèrent le cordon qui le liait à sa coquille, elles éventrèrent de leurs doigts noueux la combinaison et le dévorèrent. Dahut comme les autres s’attaquèrent au reste de l’équipage n’épargnant que le savant et l’entraînant vers les hauteurs de la caverne, elles le traînèrent dans leur sillage pendant ce qui lui sembla des heures, jusqu’à ce qu’il atteigne la surface, mais il n’y avait nulle soleil pour l’accueillir, seulement un plafond de cette même roche dont était construite toute la cité, Arronax songeant sans se tromper qu’il était dans les tréfonds d’un volcan éteins, le lieu était ouvragé et d’autres runes parcouraient les murs. Il entendit alors pour la première fois la voix de l’une des sirènes, une voix grave profonde.

« Nous veillerons tour à tour sur toi, il y a longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles de l’extérieur »

Dahut sortie de l’eau, à mesure qu’elle s’en extirpait, sa peau prit une teinte rosée et ses cheveux couleurs de sang séchés devinrent d’un joli roux. Elle avait l’allure d’une femme de la surface et traversa la salle pour se vêtir d’une cape noire. Le lieu était meublé, c’était une zone intermédiaire, les sirènes des abysses n’étaient pas aussi isolées qu’elles le semblaient.
Arronax demeura comme hébété quelques jours durant. Concentrant tous ses efforts pour conserver sa santé mentale et ne pas se laisser sombrer dans l’horreur absolu. Des cavités avaient été prévu dans la caverne pour allumer de petits feux et ceux-ci jetaient un éclairage tremblant sur les eaux noires, sur la roche polie et sur sa geôlière mutique.  Le temps s’écoulait excessivement longuement, ponctué par l’arrivée de poissons pour le nourrir. L’une des vieilles émergea finalement mais resta aux abords de la rive sans jamais en sortir, Arronax doutait même que cette créature le pouvait. Elle lui posa des questions de sa voix grinçante, des questions sur la politique, des questions précises qui démontraient une certaine connaissance des enjeux qui se tramaient. Dès que lui souhaitait poser une question la vieille le coupait sèchement, puis repartait.

C’était Dahut qui était là le plus souvent et ils se mirent à échanger quelques mots, puis quelques phrases. Dahut était curieuse, elle ne dépassait que rarement les limites de la caverne et ne voyait le monde que par les ombres qui voulaient bien s’y projeter. Arronax trouva une interlocutrice à l’intérêt prudent, il ne comprenait toujours pas quel était son rôle et pourquoi il n’avait pas été dévoré avec les autres ou bien après s’il avait des questions.
Parfois remontait à la surface la jeune Ys dont l’apparence humaine était encore incertaine. Elle apprenait la magie avec les anciennes, elle apprenait les runes et les textes. C’était un privilège qui n’enchantait guère sa mère.

« Les élues terminent folles, plus vite que nous autres. Le savoir des anciennes est interdit, expliqua t-elle un jour
- Pourquoi ne pas avoir refusé ?
- Pour quelle alternative ? Qui a t-il d’autre à faire ici ? Demanda t-elle d’une voix éteinte
- L’océan est vaste, il y a des cités plus ….
- Plus quoi ? Tu parles d’Atlantys, le lieu des sirènes présentables, harnachées aux territoires de la surface. Nous sommes des créatures de l’obscurité, nous n’avons rien à faire dans la lumière. »

C’était la conversation la plus longue qu’il avait eu avec la sirène. Une conversation amère mais sincère.

« Comment connaissez-vous le dessus ? 
-Tu poses trop de question surfacien. »

Il négocia cependant d’obtenir quelques affaires restées dans le Njörd, ainsi il su que celui-ci était toujours en état. Après plusieurs autres séances de questions, il comprit que les anciennes s’intéressaient à la technomagie. Il délivra quelques informations minimes, afin de rallonger son utilité et son espérance de vie. Il utilisait son temps libre pour compléter ses notes, réaliser des croquis, se concentrer sur quelque chose qui n’était pas sa situation actuelle.

3- Aujourd’hui maman est partie. Ou peut-être hier je ne sais pas. Elle m’a laissé un message sur la rive. « Partie avec Arronax. Le monde est grand. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

La sortie de la caverne n’est pas si loin et elle m’a laissé de quoi la retrouver. Mais je n’ai pas transmis cela aux anciennes. Ainsi je pourrai un jour les rejoindre, marcher dans la lumière.  Pour le moment, c’est un peu comme si maman était encore là. Pour le moment j’ai encore à apprendre. Les anciennes me laisseront sortir, elle ne pourront pas m’en empêcher, je ferai parti de celles qui sortent, celles en contact avec le monde extérieur. J’apprends à contrôler ma magie, j’utilise les monts pour ça, il y faisait très chaud aux alentours, ça a toujours été mon lieu préféré.  Je les imite, j’apprends. Je m’intéresse au langage aussi, je suis studieuse. Les textes me fascinent, ce qu’ils décrivent s’imprègnent dans mon esprit. Je ne suis pas la seule à apprendre, il y a toujours quelques candidates. Deux ont déjà perdue l’esprit, avant on donnait les corps au serpent du fond des mers mais même lui à quitter les abysses. Je le sais parce que je l’ai lu.

Les textes sont de plus en plus anciens. Les mots deviennent du poison, les textes incantatoires. Les anciennes blâment mon stoïcisme. Je ne voulais pas qu’elle m’aide, je manquais de temps pour m’intéresser à ce qui ne m’intéressait pas. Les horreurs m’ennuyaient, j’observais mes consœurs se planter leurs ongles dans le visage, regarder avec effroi la sphère. On se fait toujours des idées exagérées de ce qu’on ne connaît pas. Elle m’effrayait moins maintenant, je comprenais la corruption intimement.

La sphère n’avait pas toujours été noire et nous n’avions pas toujours vécu ainsi. Nos lumières étaient autrefois plus éclatantes et créaient une barrière contre l’obscurité totale. Notre barrière s’amenuisait, la corruption était venu du roi fou du dessus. Nous avions oublié tout cela, les anciennes étaient devenues folles et la royauté n’avait plus aucun pouvoir. Elles me reprochèrent de ne pas devenir folle. Elles ont déclaré que j’étais une aberration. Comment cette qualité pouvait être vue comme une charge ? Comme je ne déraisonnais pas, j’étais devenue une abomination. J’avais peine à croire à leur réalité. J’imaginais maintenant distinctement notre cité éclairé des milles lumières d’une vie riche et foisonnante, je visualisais aussi les combats qui faisaient rages, la fatigue des guerriers et la corruption louée qui avait libéré de leur charge les apôtres. Plutôt la folie que la lutte. Nous n’étions plus que des vestiges damnés.

Parfois revenait le traitre. C’est comme ça que les blanches le nommaient, il allait à la surface et revenait, il donnait des informations que personne ne vérifiait. Il m’observait quelques fois, il me parlait, il me demanda une fois si je voulais partir d’ici. Je n’en avais pas le droit mais j’ai répondu que ça m’était égal et que nous pourrions le faire s’il le voulait. Je lui ai dit que mon existence n’avait aucune importance mais que s’il le désirait il pouvait faire en sorte qu’elle en ait.

4- La maisonnette était vide quand on est arrivée. Ni ma mère, ni le surfacien n’étaient présents. Le lieu avait été saccagé, impossible de savoir si c’était postérieur ou antérieur à leur départ. Marlow savait ou elle était, ou elle aurait dû être en tout cas. Nous avions quitté les abysses, non sans complication et personne n’imaginait que je survivrais là haut. Pas par moi-même, ils imaginaient tous que Marlow m’aurait déjà vendu au plus offrant. Je n’étais qu’une gamine et ma connaissance était trop théorique. Elle avait rejoint le lieu de leur fuite, sa mère y avait caché leur localisation.
Je marchais le long de la marée sans prêter attention aux vagues salées qui venaient baigner mes bottes. C’était étrange de se tenir ainsi, fermement ancrée dans le sol. Mes yeux ne quittaient pas des yeux l’alignement désordonné d’algues et de morceaux de bois comme s’ils pouvaient me délivrer quelques messages. La marée commençait à redescendre et les vagues implorantes relâchaient leur emprise sur la terre.

A l’opposé, des deux mâts mouillaient dans la baie, j’entendais le brouhaha du port portée par le vent et ressentais la présence d’individus non loin derrière nous. Ils étaient là depuis quelques minutes, j’ignorais de qui il pouvait s’agir mais soupçonnait qu’ils ne soient pas indifférent à la situation. J’avais déjà concentré sa magie, dans sa main une sphère brumeuse tournoyait lorsqu’elle se tourna. Ses adversaires brandissaient déjà leurs épées. C’était des esclavagistes, ils cherchaient l’enfant bâtard de Dahut et Arronax. Si j’ignorais tout de leur vie je n’étais pas particulièrement choquée par l’annonce d’un frère ou d’une sœur hybride. Je connaissais les sorts réservés généralement aux hybrides et ils n’étaient jamais enviables. Nourrir Alrun ou terminer dans entre les griffes d’un marchand de chair, se voir déposséder de tout droit. Rageuse, le premier sentiment qui m’agitait vraiment, je fis face, du haut de mes seize ans. De mes projections brûlantes j’en tuais deux. Les autres rendus furieux, assoiffé de vengeance ne lésinèrent pas. Je me battais maladroitement à la surface après avoir essoufflée ma ressource magique, je récupérai une épée trop lourde et que je ne savais pas manier. Je rendais les coups, autant que possible, puis agacée par ma lourdeur, je montrais les dents. Des dents redevenues tranchantes qui déchiquetèrent la main qui tentait de se poser sur ma bouche.

Sans piste et sans rien, je n’avais plus que Marlow qui venait par son habileté de me sauver la vie. Pendant que je m’échinais maladroitement il avait tué le reste de nos adversaires. Marlow me dit qu’il était un pirate et que je pourrai le suivre. Je haussais les épaules.

5-De toutes les personnes présentes, seule Ys ne cherchait rien. Elle n’attendait rien et c’était une vérité qui s’appliquait à chaque domaine de sa vie. Adossée contre le bastingage, les bras croisés autour de sa maigre silhouette, ses cheveux retombant devant son visage figé. Elle attend. Tout le monde le regarde, Marlow, tout le monde la regarde, il est à ce moment précis tout à fait irrésistible, la lueur de ses yeux embrase l’assemblée. Le soleil tombe sur ses épaules. Elle aimerait qu’ils partent tous mais ils écoutent leur capitaine, leur tout nouveau capitaine, depuis que la tête du dernier est tombée.

Il s’est passé tellement de temps, elle a accumulé tellement de colère. L’indifférence des abysses lui manque et en même temps elle se nourrit du tumulte qui agite finalement son âme. Elle a fini par se rendre à Atlantys, elle a fouiné, chercher des traces de sa mère et elle les a trouvé. Sa mère s’est ôtée la vie alors que sa fille servait de nourriture au serpent blanc. Elle n’aura jamais connu sa sœur, elle n’avait rien et ses aspirations infantiles d’une famille s’était tout à fait évanouie.

Le discours est finalement terminé, Marlow s’approche et pose sa main lourde de bagues sur son épaule. Ils étaient en vie et ce n’était pas un pari qu’elle aurait fait. Ils sont rare les gestes d’affection qu’ils se permettent en public, sans se cacher de leur relation, ils ne l’étalent pas. Trop conscients que c’est une faiblesse dans leur position. Ils observent la ligne d’horizon, c’est son ambition à lui qui la porte elle. Marlow il veut marquer l’histoire, il est obsédé par cela, elle veut juste se battre et ne pas appartenir à l’une des sociétés pré-établies, corrompues et hypocrites.

Ils quittent le pont ensemble. Les bras de Marlow s’enroulent autour de sa taille. Elle se dit qu’il l’aime mieux qu’elle ne l’aime. Elle l’enlace et bientôt il ne voit plus rien juste du noir, du blanc, du bleu violacé, il ouvre sa bouche pour respirer et elle la cueille. Tout part dans le flou prodigieux d’elle, qui s’offre et se reprend. Il lui dit des mots rares, elle les capture.

Ils avaient eu mille fois mille raison de se déchirer, mais restaient soudés, indissociables, leurs noms étaient collés dans les histoires. Dans les périodes de crise, elle avait eu des propositions pour rejoindre d’autres équipages, elle avait décliné.

6- Ils ont probablement été trop ambitieux, ils ont énervé la mauvaise personne, une personne assez puissante pour mener un assaut. Assez puissante pour que le Walrus ne soit plus qu’une épave. Un boulet de canon a déchiré le pont, elle a basculé dans les eaux agitées.

A son réveil, elle était seule sur un tapis de coraux, quelques cadavres que les poissons avaient commencé à manger gisaient ça et là. Aucune trace de Marlow. Elle est remontée à la surface regagnant la terre à la recherche de survivants, à la recherche d’histoires et de rumeurs. Marlow avait été pendu, c’est ce qu’on lui assurait. Elle ne haïssait pas encore ce monde-ci, pas autant que son monde, elle se mit à le faire. Changer le monde est une tâche immense et un fardeau bien lourd à porter. Un seul être ne peut y suffire, pas davantage qu'une année. Elle ne rêve pas de conquête, elle rêve de destruction. Elle n’avait jamais compris les ambitions de Marlow, elle décida de les absorber. En son nom. Elle rejoignit la Némésis, l’offre lui avait déjà été faite et elle éprouvait une certaine fascination pour Maria leur capitaine, elle la respectait. Et elle ne respectait plus grand-chose.

Maria était impitoyable et infatigable, Ys avait soif de sang et le besoin viscérale de batailles glorieuses. Elle est taciturne et revêche cela ne l’empêche pas de faire ses preuves. Elle confond sa colère et sa tristesse, sa rage et son deuil. Et puis un soir, comme si cette grande colère l’avait purgé du mal , vidée d’espoir, face à une nuit chargée d’étoiles, elle se ré-ouvrit à la tendre indifférence du monde. Elle éprouvait ce vide, cette absurdité même de l’existence qui lui paraissait si évidente dans les abysses et qu’elle avait égaré à la surface. Elle prit conscience qu’elle avait été heureuse un temps, qu’elle ne l’avait pas même réalisé et qu’il ne tenait probablement qu’à elle de goûter cela une fois encore. Pour qu’elle le retrouve, il ne lui restait qu’à souhaiter que le jour ou elle serait exécutée, de la même façon que Marlow le fut, le public s’étouffe dans ses cris de haine.

Elle s’apaisa et n’en devint que plus redoutable. Le temps s’écoula ainsi, entre quête et saccage, jusqu’à ce que surgit des enfers ne réapparaissent Marlow. Bien vivant. Et sa présence l’agressa, l’agaça, elle la pesait parce qu’elle s’était faite à son absence. Elle dit de partir, de la laisser. Il raisonnait, alors quelque chose a crevé en elle, elle a hurlé, elle l’a insulté, l’a attrapé par le col et déversait sur lui, le fond de cœur confondant la colère et la joie. Elle avait été sûr de sa vie, parce qu’elle avait été sûr de sa mort, elle tenait cette vérité et s’était reconstruite dessus et maintenant ses nouvelles fondations flanchaient. Elle avait pris des décisions et pas d’autres et elle réalisait que c’était comme si elle avait attendu cette minute, cette petite aube que sa présence levait ou elle serait justifiée. Et plus rien n’avait d’importance, il était revenu. Du fin fond d’un avenir éteins, pendant toute cette existence absurde, le souffle obscur des abysses remontait. Qu’importait finalement qu’il fut mort et son amour, les destins importants qu’on élit, puisque leur destin, le leur défiait tout. Comprenait-il ? Les privilèges du monde n’existaient pas et pour personne. Le souffle de la folie qui ne l’avait pas atteint dans les abysses remonta ce jour là. La fragilisant et la renforçant toute à la fois, instable et convaincue par l’absurdité même de l’existence.

Profil

  • Pseudo : Bosie#3864
  • Âge : 29
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  • Personnage de l'avatar :artwork, concept art sirènes par Aaron McBride / Yennefer De Vengerberg The Witcher ▬ Ys Mabdahut
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Copyright ©️ Maître du Jeu de Lost Kingdom
Ma douce, ma tendre, ma terrible et ravageuse Bosie Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 3622086245

Te voir ici, c'est un peu comme un appel au kidnapping Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 943054502
Bienvenue Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 1786526449

Ton perso a l'air génial, t'as déjà noyé ta première victime dans l'admiration
Bienvenuuuue !
Quel plaisir de voir une sirène Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 416246685

Je te souhaite un bon courage pour la suite de ta fiche :D
Surtout une sirène des abysses Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 416246685 Va nous falloir un lien je pense ! Et je plussoie le choix d´avatar ! Bon courage pour ta fiche ;)
Yennefer + Sirène ... je t'épouse Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 3622086245
BIENVENUE !

Bienvenue sur le forum, j'espère que tu te plaira parmi nous Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 635802493 n'hésites pas a contacter le staff par MP si tu as des questions!

C'est chouette comme concept une sirène abyssale!
Bienvenue! Par contre je suis désolé de dire que l'Abysse te regarde, toujours...
Bienvenue parmi nous \o\
Bosie Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 3622086245

Trop la hype que tu fasses une sirène et que tu nous rejoignes !

Bon courage pour ta fiche, je suis impatient de lire ça !
Merci à tous ! Ce forum est incroyablement riche j'ai très hâte de pouvoir commencer à rp !

et pour le lien Jor je pense qu'il est indispensable !

Edit : j'aurai besoin d'un délai pour ma fiche !
Fiche enfin terminée !

merci d'avance !

Bienvenue sur le forum, j'espère que tu te plaira parmi nous Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 635802493 On passe lire et valider ta fiche au plus vite !
C'est dans la boîte !
Félicitation, te voilà officiellement validé ! lance des paillettes et des petits chats

TEMPS FORTS Ҩ Un concept vraiment sympa ! Une sirène des abysses, c'est tellement cool ** Ta façon d'écrire permet en plus de bien visualiser l'univers que tu as inventé ... bref, un plaisir à lire.

REMARQUES Ҩ Pas grand chose pour être honnête. J'espère que tu feras bon usage de Yennefer car c'est l'amour de ma vie Ys Mabdahut - “The abyss doesn't stare back. It winks.” 3622086245

Sur ces mots, je te redirige vers la fiche personnage obligatoire afin de conserver une trace de ton évolution. Bon courage pour la suite !