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Lost Kingdom  :: Ellgard :: La Capitale - Keivere, citée des Sciences

Tout est parti d'une agression / PV Lya Harsh

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Roxane marchait dans les rues de Keivere. Elle avait sa cape couleur rouge bordeaux, recouvrant la robe bleue qu'elle portait ainsi que ses cheveux et une grande partie de son visage. La jeune femme (si on pouvait dire qu'elle était jeune avec sa centaine d'années) ne craignait pas tellement qu'on voit qu'elle était une all'ombra. Non. Roxane était bien plus inquiète que sa famille la retrouve. Elle ne voulait plus jamais en entendre parler.

Il faisait jour depuis assez peu de temps. C'était un éclatant début de matinée. Le ciel était dégagé et présageait une journée avec un beau temps. Tant mieux. Bien souvent, l'humeur de Roxane était un peu influencée par le temps. C'était un peu bête mais une belle journée la rendait de bonne humeur.

Roxane marchait et marchait encore. Elle se rendait à l'autre bout de la capitale, bien loin de sa petite librairie. Elle sortait assez peu de sa boutique et de chez elle. Ce genre de moments étaient si rares qu'elle s'en délectait et les appréciait en les savourant. En effet, Roxane se ne voyait pas marcher sans but dans les rues de Keivere ou dans les alentours de la capitale. Elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle préférait rester chez elle à bouquiner. Et puis, elle n'avait personne à aller voir. Roxane avait peur de se lier avec les personnes qu'elle rencontrait par crainte d'être déçue et, également, puisqu'elle n'avait jamais été vraiment sociable. Elle avait déjà fait des rencontres sympathiques parmi les clients qui venaient lui acheter des livres... Mais elle n'avait jamais eu envie de devenir plus qu'une connaissance avec ces personnes.
Par moment, Roxane se demandait si quelque chose clochait avec elle. Il fallait dire qu'en se dissimulant sous sa cape, elle n'était pas la personne la plus avenante qu'on puisse croiser.

Roxane arriva à sa destination: un immense immeuble. La femme regarda les noms des habitants, cherchant celui de la personne qu'elle était venue voir. Ah ! Le voilà!  Roxane avait fait tout ce chemin pour livrer un livre qu'on lui avait commandé. Elle ne l'avait pas en réserve quand la personne était venue dans sa boutique. Après avoir donné son colis, Roxane commença son chemin inverse dans les rues de Keivere.

Les douces lumières orangées du début de matinée n'étaient plus là. Le Soleil était, à présent, plus haut dans le ciel. En regardant vers celui-ci avec un petit sourire naïf mais heureux de ce beau temps, Roxane heurta un poteau servant à mettre de la lumière, la nuit. Elle émit un petit glapissement de douleur et se frotta le front.

"Qui a eu l'imbécile d'idée de mettre cette chose ici!"
grogna-t-elle.

La maladresse était assez fréquente chez elle. Quand elle se trouvait chez elle, les jours où elle ne faisait rien tomber étaient rares. Roxane était pourtant petite. Elle n'atteignait même pas 1m60. De ce fait, les gros obstacles, elle devrait les voir facilement! Et bien non. Elle arrivait toujours à se cogner ou heurter, parfois, quelque chose par inadvertance.
Elle n'était pas une grande aventurière... En fait, elle n'était pas du tout aventurière. Elle n'avait connu, dans sa vie, que Keivere et ses alentours. Elle ne connaissait le reste du monde qu'à travers cartes et livres. C'était sa façon de voyager. Un problème de Roxane: elle n'osait rien. Elle aurait bien besoin qu'on la pousse à faire quelque chose d'autre de sa vie qu'à rester une plante verte. Oui, vous avez bien lu: une plante verte. C'était une comparaison tout à fait approprier. En 100 ans d'existence, elle avait vécu moins de choses que les femmes et hommes de 20 ans. C'était... pathétique et décevant.

Alors qu'elle était presque arrivée à sa librairie adorée, Roxane fit face à un événement tout à fait inattendu. Un homme, visiblement, alcoolisé se dirigea dans sa direction. Il avait dû passer ne nuit blanche à boire vu l'allure déplorable qu'il avait. Par automatisme, Roxane accéléra le pas pour partir.  Elle avait, malheureusement, eut ce réflexe trop tard. L'homme lui attrapa le bras, l'obligeant à s'arrêter.

"La p'tite dame aurait-elle pas une p'tite pièce ?


Roxane n'avait pas pris d'argent sur elle. Pourquoi l'aurait-elle fait? Elle n'avait aucune course à faire et elle n'était sortie que pour apporter un livre.

-Non, désolé.

Elle tenta de partir mais l'homme raffermit sa prise sur son bras.

-C'est pas bien de mentir, p'tite dame!"
dit-il avec colère.

L'homme se mit alors à l'insulter en employant des jurons que Roxane n'avait encore jamais entendu. Il la poussa de façon assez violente et elle en perdit l'équilibre. La panique s'empara d'elle. Elle n'était pas dans une rue très fréquenté et elle ne voyait personne pour l'aider. Elle ne savait pas comment réagir face à cet ivrogne. L'homme continuait de l'insulter et, plus généralement, il critiquait les femmes.
Sortant des bas quartiers où elle s’était plus ou moins établie, Lya s’aventura dans les vastes boulevards de la capitale. Les citoyens lambdas trouvaient peut-être ces larges rues plus accueillantes que les venelles étroites des quartiers pauvres, mais la lycan ne se sentait toujours pas à l’aise au milieu de tout ces immeubles gigantesques, illuminés de façon grotesque. Toute cette technologie inutile lui donnait la nausée. Et il y avait toute cette foule, dans laquelle elle tâchait de se frayer un chemin sans se faire piétiner. Elle n’hésitait pas à jouer des coudes et à lancer des regards noirs à ceux qui lui barraient la route, s’attirant ainsi des coups d’oeil interloqués. Lya n’était pas une citadine, son accoutrement et ses manières le montraient bien. Elle détestait se faire reluquer de la sorte, mais elle s’efforçait de ne pas réagir avec agressivité. Elle ne devait pas s’attirer d’ennuis, ce n’était pas le moment. Elle était toujours en train d’enquêter sur la Résistance et l’armée impériale, afin de déterminer quel camp elle allait choisir pour offrir ses services, et se retrouver en prison pour bagarre de rue n’était pas dans ses plans. Pour l’heure, elle avait rassemblé des informations intéressantes mais cela ne lui suffisait pas. Si son choix s’affinait, elle allait avoir besoin d’un peu plus pour être absolument sûre d’elle. Prendre une décision sans avoir absolument toutes les cartes en main ne lui irait pas.

Ainsi, la jeune femme se rendait dans un quartier qu’on lui avait indiqué comme contenir quelques indics de la Résistance, qui pourraient l’éclairer sur certains points. Il ne s’agissait que de rumeurs cependant, elle pouvait toute aussi bien avoir fait ce chemin pour rien et repartir bredouille. Mais les échos dans l’ombre étaient visiblement la caractéristiques principales de cette Résistance. Là où l’armée impériale hurlait ses slogans à chaque coins de rue, il était difficile d’y échapper. Cela ressemblait plus à une propagande qu’à de la communication, mais est-ce que cela intéressait la lycan ? Elle n’avait pas de combat idéologique à mener, elle avait été clair avec elle-même là dessus. Les nécessiteux et les marginaux n’était pas son problème, elle n’avait pas pour vocation de les aider. Certes, elle se reconnaissait plus en eux par moment, mais elle était venue à la capitale pour son ambition personnelle, pas pour devenir une héroïne. Elle ne mettrait pas en danger ses objectifs pour une cause perdue d’avance qui plus est. Avec tout ce qu’elle avait pu récupérer comme information, elle avait comprit une chose : la Résistance allait très vite se faire écraser par l’armée impériale. Le choix du camp allait donc être vit fait.

Certains verraient Lya comme une opportuniste, et s’était sans doute vrai, après tout. Mais quelle importance ? Choisir le camp du gagnant n’était pas malhonnête, c’était tout simplement pragmatique. Perdue dans ses pensées, le regard de la lycan fut alors attiré par un éclair rouge qui sortait d’un immeuble, juste devant elle. Elle plissa les yeux, se reconnectant à la réalité et au monde qui l’entourait. Elle avait beaucoup marché, elle se trouvait à présent au milieu de nombreux grands bâtiments qui proposaient divers service. Elle n’était pas loin de son objectif. Elle était sur le point de bifurquer lorsqu’un beuglement attira son attention. Elle tourna la tête, pour repérer de nouveau l’éclair rouge, qui se faisait interpeller par un loubard à l’air patibulaire. Lya s’immobilisa, reconnaissant sous la cape écarlates les traits d’une jeune femme. La lycan grimaça. Depuis qu’elle était arrivée à la capitale, elle avait remarqué que les hommes prenaient un malin plaisir à l’apostropher avec des propos vulgaires et obscènes, ce qui avait le don de la rendre folle. Celui-ci semblait plutôt vouloir détrousser ce chaperon rouge, mais lorsqu’il reprit la parole, son ton était des plus agressif. Il lui attrapa le bras, et continua de vociférer.

Se glissant derrière lui comme une ombre, la lycan lui attrapa le bras et le tordit d’un geste sec dans son dos, lui arrachant un gémissement de douleur. Il tomba à genou, sous le regard chargé de mépris de Lya, qui le maintenant toujours. Elle lui attrapa la gorge et le regarda avec une froideur de glace.

- Tu ferai mieux de dégager avant que je me fâche.

Ses yeux luisaient d’un éclat mauvais. Elle ne devait pas se transformer au milieu de la capitale, cela serait sans doute malvenue. Le loubard la regarda d’un air affolé, il n’était qu’une petite frappe ridicule. Dès qu’il fit libéré de l’emprise de la demoiselle, il se releva, et décampa sans demander son reste. La jeune fille le regarda partir et leva les yeux au ciel. Décidément, les humains étaient des êtres pitoyables, elle en cesserait jamais de s’en étonner. Elle se tourna vers la femme vêtue de rouge, et lui demanda d’un ton un peu rude, fidèle à elle-même :

- Ça va ? Faut pas se laisser faire par les types dans son genre. Ce sont des molosses qui savent mieux aboyer que mordre.

Lya se demanda ce qui lui avait prit d’intervenir. Elle ne connaissait pas cette petite dame, elle aurait très bien pu la laisser se débrouiller. Elle l’avait déjà dit : elle n’était pas ici pour jouer les justicières. Pourtant, être une femme impliquait une certaine solidarité, elle ne pouvait le nier. Laisser une semblable se faire agresser, ce n’était pas dans ses cordes.
Avant qu'elle ne s'en prenne  à l'homme qui l'importunait, Roxane n'avait pas remarquer qu'il y avait quelqu'un. Elle avait été étonnée qu'on vienne l'aider, et encore plus, que cela soit par une femme. Keivere était remplie de surprises, parfois. Qu'une femme se fasse aborder au beau milieu d'une rue par un homme n'était pas quelque chose de rare. C'était même triste de voir que cette pratique se faisait de plus en plus. L'homme s'en était prise à elle car elle paraissait être une cible facile à détrousser. Et il n'avait pas tord. Roxane aurait pu utiliser, éventuellement, sa magie pour s'en sortir mais elle n'y avait pas penser et elle évitait de s'en servir.

Roxane regarda la jeune femme qui venait de l'aider. Le capuchon de sa cape était tombée en arrière dévoilant ses cheveux argentés et son visage. Sa peau laiteuse, la couleur de ses yeux et celle de cheveux... formait un contraste saisissant avec la couleur de sa cape.

"Merci"
, articula Roxane.

Roxane en profita pour observer la jeune femme qui venait de l'aider. Aussitôt Roxane put en déduire plusieurs choses sur elle. Cette femme, au vu de ses vêtements, n'était pas une grande habituée des villes. Elle avait dû grandir dans un village ou quelque chose comme ça. Ses habits disaient exactement la même choses. Elle détonnait dans le paysage urbain. Elle était singulière à travers cette jungle qu'était la ville. On devait forcément la remarquer quand on croisait son chemin. Autre chose que Roxane avait remarqué chez elle... sa force. Elle avait une force impressionnante pour avoir pu tenir l'homme à la gorge de cette façon. Et puis, d'un certain côté, elle ne devait pas aimé qu'on s'en prenne aux plus faibles.. ou alors, de la solidarité féminine? Ou la jeune femme n'aimait pas l'injustice? Qu'est-ce qu'une personne comme elle était bien venue faire à Keivere?

Roxane n'était pas très douée pour engager les conversations... surtout avec des inconnus. Quand elle percuta que le capuchon de sa cape était tombé, d'un geste naturel, elle rabattit ce dernier sur sa tête. Le gros problème de cette capuche était que le champ de vision de Roxane était amoindri.

"Cet homme était un rustre..
, tenta-elle pour engager une conversation.  

Décidément, ce n'était pas brillant! Roxane avait bien des progrès à faire. Elle se reprit:

-Je me nomme Roxane.


D'un geste amical, Roxane tendit une main vers sa sauveuse inconnue afin de lui serrer la main. Elle essaya d'accompagner ce geste d'un sourire amical. Roxane ne souriait pas souvent. Elle souriait quand elle lisait un livre mais cela lui venait naturellement. Sourire pour paraître amicale et par courtoisie... C'était une autre histoire.

Roxane se sentait redevable... un peu comme si elle avait une petite dette envers elle. Comment pourrait-elle la remerciait de l'avoir aider à se débarrasser de cet homme?
La fille vêtu de rouge semblait particulièrement affectée par ce qu’il venait de se passer. La capuche de sa cape était tombée de sa tête, dévoilant une longue chevelure d’argent et un visage cristallin. Pas le genre de faciès que l’on voyait beaucoup, de là d’où elle venait. Lya avait elle-même des traits assez enfantin, et sa taille n’aidait en rien, mais elle avait toujours une expression dure, très différente de celle du chaperon rouge. Cette dernière n’avait en tous cas pas l’air très débrouillarde, sans doute n’était-elle pas habituée à se promener seule. Avec son air un peu précieux, la lycan se demanda si elle n’était pas une sorte de noble ou d’érudite, du genre à vivre dans dans une belle maison entourée de vase en porcelaine ou autres objets parfaitement inutiles. Pas du type à aller se bagarrer dans les tavernes le soir en tous cas, voilà qui était sûr. Elle semblait s’être un peu remise de ses émotions, et bredouilla :

- Merci.

Cela ne répondait pas vraiment à sa question. La jeune fille haussa un sourcil, se demandant si elle avait effrayée la demoiselle avec sa démonstration de force. Mettre en déroute un ivrogne n’était pas vraiment le genre de chose dont elle était spécialement fière, n’importe qui aurait pu faire de même. Vivement, la frêle demoiselle remit sa capuche sur sa tête, comme si elle venait de réaliser qu’elle ne s’y trouvait plus. Encore une fois, Lya plissa les yeux, interpellée. Cette fille… Avait-elle quelque chose à cacher ? Ce mystère attisait sa curiosité. Elle ne se mêlait généralement pas des histoires des autres, mais son instinct et tous ses sens lui soufflaient qu’elle n’était pas face à une humaine ordinaire. Son odeur était un peu particulière, la lycan n’en avait jamais sentit de telle. Elle aurait bien humé plus profondément, mais son interlocutrice aurait trouvé cela étrange, de la voir renifler intensément dans sa direction. Elle se contenta donc de la regarder attentivement, cherchant un indice. Quel secret dissimulait-elle sous cette capuche ? Son interrogation fut interrompu par les présentations de la jeune fille.

- Cet homme était un rustre… Je me nomme Roxane.

Elle lui tendit la main, geste qui étonnait toujours un peu Lya. Elle la serra néanmoins, respectant les traditions des humains, tâchant de se montrer moins méfiante et hésitante que la première fois qu’elle avait du esquisser ce geste. La lycan voyait bien que la fameuse Roxane tentait de se montrer aimable, de faire la conversation, mais elle ignorait comment y réagir. En temps normal elle aurait simplement tourné les talons et aurait continué sa route, mais le comportement du chaperon rouge l’intriguait. Une inconnue de frêle apparence qui cachait son visage, ce n’était pas commun. Etait-elle une elfe ? Elle n’en avait pas les oreilles. Une créature magique alors ? Sans doute. La puma se présenta à son tour, accompagnant ses paroles d’un haussement d’épaule.

- Lya. Et pas de soucis, faut pas bien se serrer les coudes.

Puis, après une petite hésitation, elle décida de demander en toute simplicité :

- Pourquoi tu cache ton visage ? T’es une sorte de criminelle recherchée ?

Elle esquissa malgré elle un sourire, devant l’ironie de la situation. En effet, cette petite dame toute fragile n’avait pas l’allure d’une voleuse, mais après tout les apparences pouvaient être trompeuses. Lya avait elle-même l’air plutôt frêle, elle cachait assez bien sa force derrière un physique presque enfantin.
Roxane avait toujours eu cette apparence frêle et fragile. Quand elle voyait son reflet dans un miroir, elle avait tendance à se comparé à une poupée de porcelaine. Bien entendu, elle était moins fragile qu'un tel objet, et puis, elle savait, au fond d'elle-même, qu'elle était bien plus forte que son apparence ne le laissait croire. D'ailleurs, cela l'effrayait. C'était pour cette raison, entre autre, qu'elle n'utilisait quasiment pas sa magie. Elle craignait son contrôle ne lui échappe. C'était idiot puisque cela n'était jamais arrivé... Quoiqu'elle congelait parfois sa couverture par inadvertance dans son sommeil. Elle secoua légèrement la tête pour chasser ces idées de sa tête.

Roxane se demanda si son interlocutrice était une humaine. Sa force était quand même impressionnante... Et la manière dont elle était habillée! On aurait plus dit une femme de la campagne ou une chasseresse. En tout cas, elle n'avait pas l'air d'avoir de l'animosité envers elle.

La femme en face d'elle lui serra la main. Elle se nommait Lya. C'était un très jolie prénom pensa Roxane.

"Oui, il faut se serrer les coudes, répéta Roxane comme pour faire écho à la phrase que venait de dire Lya.

- Pourquoi tu caches ton visage ? T’es une sorte de criminelle recherchée ?

Cette simple petite question fit voler un vent de panique en Roxane. Elle tenta de garder un visage parfaitement calme et neutre. Elle eut, toutefois, une petit rire nerveux.

-N'importe quoi. Simplement, je n'aime pas vraiment la couleur de mes cheveux.

Roxane avait sorti la première excuse qui lui était venue en tête.Celle-ci était parfaitement idiote. Si elle n'aimait pas sa couleur de cheveux, elle n'aurait qu'à en changer en faisant une couleur. C'était aussi simple que cela.

C'était déconcertant de voir comment une personne pouvait la percer à jour aussi facilement. C'en était même effrayant. Lya ne la connaissait pas et avait dit cela sans aucune arrière pensée. Cependant, maintenant, Roxane était crispée. Et cela devait se voir.

En réalité, Lya n'était pas si loin de la vérité. Bien sûr que Roxane n'était pas une criminelle. Quel crime aurait-elle pu commettre? A la limite, elle aurait pu voler un livre... Et encore! Elle n'aurait pas osé, respectant trop les livres. Roxane était ce qu'on pouvait appeler une bonne poire. Malgré ses 100 ans d'existence, elle avait une vie terriblement banale et monotone.

Mais elle cachait, en effet, son visage. Parce qu'elle avait une couleur de cheveux singulière et qu'elle ressemblait trop à une poupée, certes, pour ressembler réellement à une humaine lambda mais aussi parce qu'elle se cachait de sa famille. Elle ne savait pas si Nathaniel Ruby la cherchait toujours après 15 ans... Mais si c'était le cas... elle ne préférait courir aucun risque. Après tout, il avait eu pour projet de la vendre comme esclave. C'était loin d'être anodin.

-J'habite près d'ici. Je vous offre une tasse de café? Un thé? Ou autre chose... pour vous remercier. "


Cela ne lui ressemblait pas d'inviter des gens chez elle. Surtout des personnes qu'elle ne connaissait que depuis quelques minutes. Mais elle se sentait redevable envers Lya. Et puis, c'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour elle.
La lycan sentait le regard de son interlocutrice la détaillait, tout comme elle-même essayait de percer à jour ses secrets. Voilà bien pourquoi Lya n’aimait pas la capitale : personne ne jouait franc jeu ici. Tous le monde parlait à mot couvert, de façon dissimulé. La franchise et l’honnêteté ne semblait pas avoir leur place ici, et cela crispait la jeune fille. Elle devait s’habituer à cette attitude générale, elle était de toute manière assez douée pour observer en silence, mais elle n’aimait guère se faire dévisager. C’était pourtant monnaie courante à Keivere, malheureusement.  

- Oui, il faut se serrer les coudes.

La puma ne pu s’empêcher de se demander si d’autres partageaient bel et bien ce point de vu, dans ces rues si vastes et pourtant si froides. Lya ne s’était en effet jamais sentie aussi seule que noyée dans la foule, un sentiment étrange pour elle qui avait grandit dans un petit village où tous le monde se connaissait de la naissance à la mort. Ici, personne ne semblait se connaître, et chacun s’observait avec une certaine défiance. La question presque moqueuse de la lycan n’eut pas vraiment la réaction attendue. Même si Roxane esquissa un sourire, elle sembla se crisper sensiblement, comme si l’interrogation l’avait dérangé. Il n’en fallu pas plus pour attiser une nouvelle fois la curiosité de la lycan. Cette fille cachait quelque chose, elle en était désormais convaincue. Son sixième sens était en alerte, lui signalant que quelque chose clochait.

- N'importe quoi. Simplement, je n'aime pas vraiment la couleur de mes cheveux.

Lya haussa un sourcil. Même la demoiselle ne semblait pas croire à ce qu’elle venait de dire, et son expression un peu gêné la trahissait. La lycan garda le silence, observant avec attention son interlocutrice, tâchant de sonder son expression à moitié dissimulé derrière sa capuche. Elle aurait pu tout aussi tourner les talons et se concentrer sur son objectif, mais ce mystère l’accaparait à présent bien plus. Lorsque la puma avait une idée en tête, il était difficile de la faire s’intéresser à autre chose. Et aujourd’hui, elle avait très envie de découvrir ce que dissimulait cette fille derrière cette prudence extrême. L’idée traversa Lya qu’il puisse s’agir d’un séraph, mais elle n’avait aucune idée de l’apparence de ces choses. Soit disant divinité, elle pouvait très bien prendre des formes humaines, comme les lycans. Elle n’avait cependant aucune preuve de ce qu’elle avançait, et c’était un peu précipité. Roxane était peut-être simplement une petite bourgeoise timide, et cela n’allait pas plus loin.

- J'habite près d'ici. Je vous offre une tasse de café? Un thé? Ou autre chose... pour vous remercier.

Une proposition plutôt surprenante, que Lya aurait refusé en d’autres circonstances. Boire une tasse de thé avec une inconnue avec comme simple but de bavasser n’était pas vraiment dans son top 10 d’activité préférées, il fallait le reconnaître. Cependant, si elle désirait vraiment en apprendre plus sur le secret de son interlocutrice, accepter était une bonne idée. La lycan hésita un bref instant, songeant à son objectif d’enquêter sur la Résistance, et poussa un soupir intérieur. Si elle refusait de suivre Roxane, elle ne pourrait cesser d’y penser toute la journée et cela la rendrait folle. Si elle voulait avoir l’esprit tranquille, elle n’avait pas le choix.

- Pourquoi pas ? Si t’as une bière je préférerai par contre.

Elle esquissa une petite moue moqueuse. Le thé n’était pas sa boisson préféré, c’était de l’eau avec un vague goût. Lya préférait nettement les boissons plus piquantes - et alcoolisées. Elle eu un petit mouvement de menton, laissant Roxane prendre les devants.

- Je te suis.

Guère bavarde, la lycan gardait ses questions pour plus tard. Elle voulait en savoir plus, mais interroger frontalement son interlocutrice ne semblait pas très bien fonctionner. Elle allait donc devoir trouver un autre moyen de parvenir à en apprendre plus, d’une façon plus subtile, ce qui n’était pas sa spécialité.



Tout est parti d'une agression

Roxane se sentait un peu coupable. Elle n'aimait pas qu'on la dévisage et c'était ce qu'elle venait de faire avec Lya. Elle avait espéré qu'elle n'avait offensé la jeune femme qui lui faisait face.

Et puis, après la question posée en rigolant de la lycan, les rôles s'étaient inversés. A présent, c'était Lya qui dévisageait Roxane. Cette dernière n'était pas des plus observatrice mais elle savait qu'elle avait échoué à mentir quand elle avait parlé de la couleur de ses cheveux. Lya avait dû remarquer qu'elle mentait sans problème. Il faut dire que Roxane, déjà peu habituée à parler aux autres, était encore moins habituée à mentir. Un instant, elle se dit qu'elle devrait apprendre à mentir... Un instant uniquement cette pensée traversa son esprit avant de disparaître. A quoi bon cela lui servirait dans sa vie de tous les jours? Depuis qu'elle s'était enfuie du manoir familial, au final, elle n'avait eu aucun problème. Cela faisait 15 ans que Roxane vivait la vie la plus paisible qui soit. Peut-être même un peu trop paisible! La all'ombra avait su se montrer extrêmement discrète depuis qu'elle était partie. Les seuls moment où sa vie avait pu paraître un peu moins monotone, c'était quand elle avait écho d'affrontement entre l'Empire et la Résistance. Du haut de sa petite centaine d'existence, elle avait l'impression que les choses n'avançaient pas réellement. Elle avait l'impression que cette confrontation avait toujours existé et continuerait  éternellement. Jusqu'à maintenant, Roxane avait toujours su se tenir très loin des conflits. Toutefois, si elle devait prendre parti, le choix lui semblerait particulièrement difficile.

Très vite, Roxane regretta légèrement d'avoir invité Lya. Cette dernière avait comprit qu'elle avait menti et Roxane n'était pas aveugle. Elle avait bien remarqué qu'elle avait attisé très probablement la curiosité de son interlocutrice par son étrange comportement. Malheureusement, il serait fort impoli de sa part de retirer l'offre qu'elle venait de faire... Surtout quand elle entendit la réponse de Lya:

"Pourquoi pas ? Si t’as une bière je préférerai par contre." 

Et bien, à présent, Roxane n'avait plus le choix. Elle tenta d'adresser à Lya un sourire amical qui était surtout crispé. Niveau sociabilité, Roxane avait beaucoup de progrès à faire.... C'était le problème quand on avait vécu une centaine d'année sans réellement parler à des gens...

Il arrivait à Roxane de regretter la vie qu'elle menait. Elle avait une espérance de vie si longue.... Elle pouvait se permettre tellement de choses... de voyager éternellement... Et non.. Les seuls voyages qu'elle effectué de manière physique c'était pour aller se chercher à manger ou livrer des livres. Quelles aventures palpitantes! Et sinon, elle voyager à travers les livres qu'elle lisait... Mais c'était bien différent que d'aller soi-même dans des endroits qui lui étaient inconnus.

Après que Lya lui ait dit qu'elle la suivait, Roxane partit en direction de chez elle. Elle marchait devant Lya dans un silence impressionnant. Roxane avait l'esprit occupé. Elle n'avait pas de bière chez elle. Elle buvait très rarement de l'alcool. En 100 ans, jamais Roxane n'avait été ivre. Trop sage? Probablement.

Les deux femmes passèrent devant une petite épicerie. Roxane cessa de marcher et regarda en direction du petit magasin. C'était là, en général, qu'elle faisait toutes ses courses.

"Attendez-moi quelques instants.


Puis, Roxane rentra dans le magasin. Elle ne ressortit quelques minutes plus tard avec un pack de bières.

-Je n'en avais pas chez moi. Maintenant, c'est le cas, dit-elle en souriant un peu sous sa cape.

Puis, la all'ombra reprit sa marche jusqu'à chez elle. Elle ouvrit la porte et laissa entrer Lya. Le rez-de-chaussé de la maison dans laquelle vivait Roxane, elle l'avait aménagé pour en faire une librairie. Elle monta donc un escalier, avec Lya, pour arriver dans l'espace où elle vivait.
Roxane était loin de vivre dans un endroit insalubre. La maison était saine et elle l'avait décoré à son goût... Comprenez ici que vous aviez des étagères remplis de livres un peu partout ainsi que des plantes posées un peu partout. Il y avait une salle de bain et une chambre qui était séparées de la salle de vie. Dans cette dernière, que Lya pouvait découvrir, il y avait un petit coin cuisine, puis, un peu plus loin, une table basse avec autour, un canapé et deux fauteuils. Cette pièce ressemblait un peu à une jungle de livres et de plantes.

-N'hésitez pas à vous asseoir."

Roxane se rendit dans le petit coin cuisine pour venir chercher deux verres qu'elle posa, ensuite, sur la table basse avec les bières.
 

codage par Roxane Ruby