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Entre lumières et ténèbres murmure l’Équinoxe d’automne

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SILVERNIGHT, SEIRAFINA ELENOR
IDENTITÉ
RACE ▬ Vampire supérieur
AGE ▬ Elle approche de ses 283 ans.
ORIENTATION SEXUELLE ▬ Demisexuelle.
SITUATION PERSONNELLE ▬ Sans intérêt.
NATIONALITÉ ▬ Elle est Akanthienne, mais réside actuellement à Nueva
FACTION ▬ Mage Noir
MÉTIER ▬ Chercheuse sous le masque d’une riche commerçante.


MAGIE ET COMPÉTENCES
PHYSIQUE
❯ agilité ♠️ ○ ○ ○ ○
❯ force ♠️ ○ ○ ○ ○
❯ endurance ○ ○ ○ ○ ○
(TECHNO)MAGIE
❯ mana ♠️ ♠️ ♠️ ○ ○
❯ puissance ♠️ ♠️ ♠️ ○ ○
❯ contrôle ♠️ ♠️ ♠️ ♠️
La moisson terminée, elle prépare l’arrivée de l’hiver. Transition douce entre la chaleur d’été et le froid de l’hiver. Elle est la représentation de l’automne. En tant qu’Équinoxe d’automne, Seirafina a reçu une variante du pouvoir de mort qu’elle surnomme La Léthargie d’Automne. Autrement dit, la magie de Seirafina se concentre autour du sommeil. L’automne possède un visage de mort, au bout duquel se profile une renaissance. C’est le moment de s’endormir pour ne se réveiller qu’au printemps. Dans l’épuisement, dans le sommeil, dans la léthargie, Seirafina retrouve la vie. Elle sème le sommeil sur son passage et n’en devient que plus vivante. Ce pouvoir est la bénédiction de Terraris, elle en est convaincue.  

Refrain d’Automne
Je suis désolation. Je suis la fin de l’abondance. Par la beauté des couleurs, je calme l’angoisse d’une mort certaine. Tout s’éteint pour laisser place à l’hiver. Et je prépare sa venue. Je lui trace un chemin. Un peu de plaisir en ces journées d’automne pour mieux endormir l’effrayante vérité qu’apporte ma présence. La froideur, les premiers flocons. Je chasse les animaux à leur terrier ; je retourne les feuilles à la terre. J’inonde le sol de rosée gelée et j’attends patiemment. L’hiver arrive, je murmure. Je les alarme de la misère. Je ne suis ni triste ni heureuse. Je suis la fin de l’abondance. Je suis désolation.



1. Aura d’épuisement.  
Depuis sa naissance, Seirafina a toujours eu cette aura épuisante qui l’entourait. L’aura gruge lentement l’énergie des gens qui l’entoure, leur donnant la soudaine envie de s’endormir. Les personnes les moins endurantes auront de la difficulté à résister à la tentation, alors que les autres sentiront les effets de la fatigue plus tard à force de rester à proximité de la vampire. L’aura mène les gens à une fatigue dépressive, un désintérêt à faire quoi que ce soit autre que dormir. D’abord très lentement, la fatigue devient de plus en plus urgente lorsqu’on reste longuement aux côtés de Seirafina. De son côté, la vampire reçoit cette énergie et cela la revitalise en quelque sorte. Plus les gens sont épuisés autour d’elle, moins elle a besoin de s’allonger.

Elle apprend à la contrôler avec le temps. Elle peut maintenant facilement réduire la distance de l’aura afin qu’elle n’atteigne presque personne, ou au contraire la laisser prendre sa place. Elle peut la diriger facilement d’un côté à l’autre de son corps, la concentrant par exemple devant elle dans un combat. Normalement, l’aura ne lui coûte aucun mana dans les quelques mètres l’entourant. Pour étendre sa portée cependant, cela lui demandera un effort magique et une meilleure concentration.


2. Hibernation.  
Seirafina a la capacité de plonger les gens dans un profond sommeil en ralentissant leur métabolisme, comme dans le cas d’une hibernation. Pour se faire, elle n’a qu’à poser la paume de sa main sur le front de sa victime. Cette compétence ne lui prend pas beaucoup de mana et elle peut donc l’utiliser régulièrement. La personne endormie peut être réveillée si elle se retrouve en position de déséquilibre. Le sursaut la réveillera, mais une fatigue lourde restera durant plusieurs heures dans les membres de la victime. Si elle reste endormie, le temps de son sommeil varie selon l’endurance de la personne et la puissance que Seirafina a utilisée dans son sortilège. En moyenne, une personne peut facilement rester endormie durant 24h. Plus Seirafina accorde de puissance à l’hibernation, moins elle peut l’utiliser à répétition, car le mana vient en conséquence. Plus elle l’utilise sur une grande majorité de gens, moins longtemps l’hibernation durera, car le sort s’en trouve peu puissant.  


3. Invocation d’Ombre.  
Seirafina peut invoquer une Ombre de mort qui a deux fonctions. La première ne peut s’exécuter qu’à une condition : Seirafina doit avoir, à proximité, une personne en hibernation par son propre pouvoir. Dans ce cas, l’Ombre est invoquée pour lier la vie de Seirafina à celle de la personne endormie. Chaque heure passée dans le sommeil par la victime ajoute une année de vie à Seirafina. L’échange d’énergie vitale se fait grâce à l’ombre qui enveloppe l’âme de la proie.  

Plus en détail, Seirafina ne peut se lier qu’à une personne à la fois. Si cette personne est tuée durant la liaison, Seirafina ressentira la douleur de la blessure sans pour autant l’avoir physiquement. Réveiller une personne liée en hibernation est possible, mais très difficile et dangereux. La personne réveillée se retrouve dans une paralysie du sommeil causé par l’Ombre. Seirafina ressent alors la panique de la victime et une douleur vive, comme si son intérieur se tordait jusqu’à ce qu’elle annule l’invocation. Si la personne liée est réveillée et que l’invocation n’est pas achevée à temps, la victime peut perdre la vie asphyxiée. Si l’heure n’est pas achevée avant la mort de la victime, Seirafina perd l’accès à cette énergie. Cette habileté lui permet de se protéger de la vieillesse uniquement. Garder ce lien actif lui coute énormément en mana et en concentration. Elle ne peut donc pas se permettre d’utiliser d’autres sortilèges au même moment. Pour mettre fin à l’invocation, Seirafina doit retourner auprès de la victime et révoquer l’invocation. Cela prend quelques secondes, mais elle se doit d’être à proximité de l’Ombre invoquée.  

Si aucune personne n’est en hibernation lors de l’invocation, l’Ombre a la possibilité d’aider Seirafina en immobilisant une personne, glissant une fatigue dans ses muscles, les rendant inutilisables. Cependant, l’invocation lui coute encore beaucoup en mana dans le laps de temps où elle est présente. Dès la disparition de l’Ombre, la personne retrouve l’utilisation de ses membres instantanément.  
PHYSIQUE
Sa chevelure est sombre, presque noire. Mi-longs, épais et libres, ses cheveux rappellent parfois les arbres dénudés de feuilles qui s’endorment pour l’hiver. Écorce sombre, après les couleurs, se préparant pour la longue nuit à affronter. Son regard est coloré d’un gris changeant. Il est habituellement très pâle tel un ciel pluvieux de novembre. Cependant, une ombre orageuse passe parfois y faire un tour lorsqu’elle est la proie de ses faiblesses. Lorsque ses pupilles s’assombrissent, il faut comprendre que l’appel du sang se fait plus fort.

Sa peau est si blanche qu’elle rappelle l’allure d’un malade endormi. En contraste avec sa chevelure foncée, la blancheur n’en est que plus flagrante. Mais sans être aveuglante, car Seirafina reste un être de ténèbres, vivant dans les couleurs du crépuscule. Et cette peau ne rencontre que très rarement le soleil. Fragile sous les rayons de l’astre du jour, elle garde sa porcelaine à l’abri. Robe longue cachant ses jambes, cape protégeant ses épaules, bottes pour les longues heures de marche et gants pour empêcher de soleil de brûler ses fines mains.

Corps svelte et apparence chétive, elle semble de faible constitution. Il est facile de la penser malade ou fragile, incapable de se défendre. Mais ce ne sont que des illusions données par son corps frêle. Ni sportive ni casse-cou, son apparence le rend bien. Mais ne pas s’y tromper, car elle va chercher l’énergie chez les autres qui l’entoure. Et à ce moment, les rôles s’inversent.  

Charismatique et attirante, Seirafina le doit à son vampirisme. Son regard fascine, sa beauté se remarque. Elle est dotée d’une prestance noble. Ayant grandi dans la richesse et les apparences, il serait étonnant que ce soit différent. Elle ne considère pas ces traits comme importants, mais elle ne peut empêcher le regard des autres de la dévisager. La vampire est une beauté de marbre. Inaccessible et froide. Elle ne fait pas du tout ses 283 ans. Elle tient le dépérissement et la vieillesse bien loin.

Son apparence rappelle par moment la noblesse akanthienne, entretenue et riche. Robes et bijoux font partie de sa garde-robe. Et si ce n’est rien de bien extravagant, elle se montre toujours présentable et soignée. C’est une habitude qu’elle ne change pas. Elle a vite appris que les apparences étaient une clé à détenir. Même si elle n’est pas de celle à s’en servir chaque heure du jour et de la nuit, elle préfère se montrer fière et dominante dans de beaux habits. Sa palette de couleur se trouve dans les tons sombres, elle a toujours préféré se ranger du côté de l’ombre. Une allure classique et propre qu’elle a toujours préférée à l’excentricité de certains.

Seirafina est marquée par l’Équinoxe. Une tache de naissance prend place sur son omoplate droite. Représentant un cercle séparé d’une ligne en son centre, un côté est d’une couleur foncée, l’autre de la couleur naturelle de sa peau, elle le reconnaît comme le signe de l’équilibre entre lumières et ténèbres. Le signe des Équinoxes. Elle ne peut s’empêcher de s’interroger ; le printemps a-t-il cette même tache sur sa peau ?

Le reste de sa peau est presque parfait, mis à part cette fine cicatrice qui barre son cou, longeant sa colonne vertébrale. La plupart du temps cachée sous ses cheveux, elle ne se voit pas. Mais ceux ayant eu la chance de l’apercevoir en reste surprise. Blessée il y a très longtemps lors d’une de ses pertes de contrôles, elle en reste marquée. La cicatrice qui rappelle la plaie ressemble étrangement à une liane de feuille, étampée sur sa peau, sans jamais pouvoir disparaitre. Étrange cicatrice que voilà.

Très souvent, la vampire se promène un livre à la main. Il est même plutôt rare de la voir les mains vides d’un recueil poussiéreux. Si ce n’est pas un bouquin dans lequel elle cherche des secrets, ce sera son journal personnel qui ne la quitte jamais. Toujours accroché à sa ceinture, elle y note la moindre de ses découvertes. Avec les années, elle a cumulé plusieurs carnets emplis de son écriture et ceux-ci sont à l’abri dans sa chambre. Elle n’est pas bien effrayée que quelqu’un les y trouve, car ils sont codés par une méthode qui lui est propre, empêchant quiconque d’y lire ses informations.
CARACTERE
Qu’est-ce que l’automne ? Cette saison de transition entre les canicules de l’été et les grands froids de l’hiver. Nous pensons aux couleurs qui ne durent qu’un temps, à la pluie qui domine le ciel, aux premiers flocons qui caressent le bout du nez. Fin de la moisson, début de la misère. L’automne est une saison calme. C’est l’heure de la migration et de l’hibernation. La terre s’endort. La léthargie domine. Entre lumières et ténèbres se présente l’Éqinoxe. L’équilibre se maintient. Et le cycle continue.

Si Seirafina est une incarnation, elle n’en reste pas moins une entité à part entière. S’il est impossible de nier sa liaison à sa saison, elle a tout de même évolué dans ce monde et ses racines mortelles la rendent vulnérables. Elle est la proie de ses faiblesses, ressent les émotions et est poussée par envie et besoin. Elle est un corps. Elle est une âme. Elle est bien réelle. Sans cesse attirée par son Printemps disparu, elle recherche la vie dans la mort. L’énergie dans la fatigue. Elle est vouée au calme et à la somnolence. Si elle apprécie cette tranquillité, elle ne peut s’empêcher de regarder avec envie l’énergie du printemps.

Calme et tranquille, la vampire est à l’image de sa saison. Le sommeil qu’elle sème autour d’elle ainsi que son habitude à prendre son temps donne l’impression qu’une lenteur la suit où qu’elle aille. Des mouvements doux et gracieux, sans hâte. Elle n’aime pas se presser inutilement. La vieillesse n’étant pas un objet d’effroi pour la demoiselle, elle ne ressent pas ce besoin de saisir toutes les expériences au cœur du moment. La patience est l’une de ses vertus. Elle fait souvent preuve de sang-froid et se montre peu susceptible.

Froide et distante, elle n’entretient pas de profonde relation avec autrui. Elle s’intéresse très rarement à leurs problèmes et se contente de garder son masque en place. Elle évite de se laisser approcher trop facilement, préférant travailler seule et se concentrer sur son but. Elle se montre inaccessible. Consciente de ce mur qu’elle érige, elle espère décourager les autres de l’importuner. Elle parle peu lorsqu’elle considère une discussion inutile. Elle se complaît dans le silence et forcer la parole arrive à lui faire perdre patience. Malgré tout, elle n’est pas fermée au point de refuser la discussion sur ses sujets préférés. Il faut simplement savoir l’appréhender et l’intriguer dès le commencement.  

Débrouillarde et intelligente, elle n’a pas besoin de s’appuyer sur autrui pour survivre. Avec un peu de réflexion, elle est convaincue de pouvoir sans sortir sans problème. Elle ne s’empêche pas de se servir de ceux qui sont utiles, ou bien de requérir un peu d’aide lorsque nécessaire. Elle connait ses limites, ce qu’elle peut accomplir par elle-même et ce qui demande ce qu’elle ne possède pas encore. Elle considère qu’accepter l’aide dont elle a besoin n’est pas une faiblesse, mais simplement une opportunité qu’il serait idiot de refuser. Elle ne suppliera pas et évitera les compromis désagréables.

Déterminée et tenace, elle ne laissera personne l’empêcher d’atteindre son but. En tant qu’Équinoxe, rien ne lui importe plus que son objectif. Elle s’y consacre corps et âme. La persévérance est l’une de ses grandes qualités, disons-le. Elle n’abandonne pas facilement une fois qu’elle a une idée en tête. Elle est intraitable sur certains sujets et s’accroche fermement à ses opinions. Il peut paraître difficile de débattre avec l’Équinoxe. Elle a ses croyances et sa façon bien à elle de voir ce monde qui l’entoure. Elle se montre peu encline à écouter ce que les autres ont à en dire. Bien qu’il n’y ait aucun mal à essayer, c’est parfois comme parler à un mur.

Loyale et fidèle, Seirafina n’est pas de celle qui déserte après avoir donné sa parole. Une fois un accord scellé, elle mène à bien sa part du marché. Lorsqu’elle accorde sa confiance et sa loyauté à quelqu’un, elle s’attend à recevoir la même chose en retour. Ce n’est cependant pas chose facile d’obtenir la confiance de l’Équinoxe. Elle se tient loin, remet en question et examine le dévouement de ceux qui lui font face. Lorsqu’elle considère un groupe comme digne de son attention et de sa présence, elle se montrera présente et impliquée. La trahison est difficilement pardonnable pour la vampire. Elle lui laisse un goût amer au fond de la bouche.

Rat de bibliothèque, il est bien rare de la voir avec autre chose qu’un livre à la main. Elle passe ses journées le nez dans ses bouquins ou dans un livre de comptes. Il y a beaucoup à apprendre et à découvrir. Les livres détiennent le passé et le présent, les pensées et les hypothèses. Ils se souviennent de ce que la mémoire oublie. Par mots, cartes ou dessins, ils présentent des perspectives du monde. Si la vieillesse ne lui pose aucun problème, elle se demande tout de même si elle pourra un jour lire toutes les œuvres de ce bas monde. Seirafina valut la connaissance et le savoir. Elle accorde une grande importance à la magie et la puissance. Et ses bouquins lui offrent ce qu’elle désire, satisfont son besoin de connaissance.

Seirafina est encore jeune pousse lorsqu’on la compare aux autres saisons. Pourtant, elle doit être celle qui en sait le plus. Elle connait les solstices. Elle sait que son printemps est présent quelque part sur cette terre, son opposé, son complément. Prisonnier d’un corps comme le sien. Liés, mais séparés tout à la fois. L’Équinoxe d’automne est la dernière incarnation à avoir pris forme. Pourtant, elle en connait bien plus qu’elle ne le laisse paraître. Elle a toujours su qu’elle n’appartenait pas à ce monde de la même façon que le reste de ces âmes mortelles. Elle existe avec l’automne et elle est liée aux saisons plus qu’à sa propre famille. Malgré toutes ses attaches mortelles, elle ressent sa connexion au cycle plus profondément que toutes autres choses.

Ce qu’elle ignore, c’est ce qu’elle fait réellement ici-bas. Elle s’est questionnée. Elle a cherché. Et elle en est venue à la conclusion qu’elle devait protéger l’équilibre des saisons. En tant qu’Équinoxe, elle est transition. Le passage du jour à la nuit. Le crépuscule. Elle permet de balancer les forces. Elle se doit de continuer. L’idée bien ancrée dans son esprit, elle devient obsédée par cet équilibre. Cela devient la seule chose qui lui importe réellement.

Si Seirafina se considère importante, quasi indispensable, et bénie des dieux, elle n’en reste pas moins la proie de ses propres démons. Elle ne peut empêcher son corps de réagir à ce monde. Née vampire, elle doit apprendre à contrôler ses désirs et sa soif dès qu’elle est confrontée au sang. Ce qui est tâche ardue pour l’Équinoxe. L’envie de planter ses crocs dans la chair d’une victime lui démange dès qu’elle est en contact avec l’odeur abondante de sang frais. Elle tente de se montrer le plus neutre possible malgré tout et de ne pas laisser cette faiblesse paraître sur son visage.
HISTOIRE
Qu’est-ce qui importait le plus ?
Paraître heureux, satisfait. Dominer par un sourire. Se tenir droit et fier. Être envié. Ce qui importait était les apparences. Ne jamais perdre pied. Ne jamais laisser la moindre faiblesse apparaitre. Une fois les portes fermées, une fois les rideaux tirés, la réalité pouvait reprendre son cours. Mais seulement lorsqu’ils détenaient la certitude qu’aucun regard indiscret ne se trouvait dans les parages. Mme Silvernight était une femme fière et il était hors de question qu’une seule faiblesse franchisse le pas de sa porte d’entrée. Elle voulait, elle devait, avoir le contrôle sur le moindre événement dans sa vie et dans sa maison. Rien ne pouvait être laissé au hasard. Elle calculait. Elle s’assurait de posséder l’avantage avant d’attaquer. Au creux de sa main, elle tenait les clés de sa cage, ainsi que celles des membres qui composaient cette famille. Mme Silvernight était une femme ambitieuse. Arrogante. Elle savait ce qu’elle voulait pour elle, pour sa famille, et elle allait l’obtenir. D’une façon, ou d’une autre. Née parmi la noblesse, elle ne serait jamais moins que cela. Elle avait suivi le chemin tracé pour elle. Celui-ci la guidait exactement où elle voulait se rendre : tout près de la royauté d’Akantha. Il lui restait encore quelques marches à gravir pour être véritable membre de la cour des cendres, mais cela ne saurait trop attendre. Elle aspirait en vérité au titre de duchesse et tirait les ficelles pour s’approcher du sommet. Un sourire à la fois. Ses enfants seraient les pions de son jeu. Elle les glisserait habilement là où elle voulait qu’il soit et elle pourrait enfin faire partie des grandes familles. Peut-être à ce moment serait-elle satisfaite ? Ce qu’elle voulait, c’était qu’on la regarde et qu’on l’envie. Qu’on la jalouse. Être un centre d’attention lorsqu’elle entrait dans une pièce. Elle n’aspirait pas au pouvoir, mais souhaitait avoir la possibilité de se tenir fièrement auprès des ducs et duchesses de ce royaume. À ce moment, son orgueil pourrait l’étouffer et elle mourrait heureuse.

Tout ce qu’elle faisait était dans son propre intérêt. Et dans celui de ses enfants, bien évidemment. Car qui ne voulait pas être au centre de l’attention ? La première née fut Seirafina. Les premières années, Mme Silvernight fut comblée d’avoir une enfant aussi ravissante. La petite avait hérité du visage gracieux de sa mère et des yeux pâles de son père. Ses cheveux épais avaient une couleur sombre contrairement à ses parents, mais cela ajoutait à son charme mystérieux. Malheureusement, le bonheur fut de courte durée lorsqu’ils réalisèrent que l’enfant ne pouvait se maîtriser. Quoi de plus normal pour un enfant, pensa-t-on au début. Il lui fallait simplement apprendre à contrôler sa soif. Mais plus les années passaient et plus la réalité s’imposait. Seirafina ne pouvait résister à la pulsation du sang d’un être vivant. Les battements de cœur emplissaient ses oreilles, elle salivait à l’idée de croquer dans la chair d’autrui et ses yeux s’assombrissaient lorsqu’elle laissait son désir prendre le dessus. Très vite, sa mère prit la décision de la garder enfermée dans la maison, avec le moins de contact possible avec les domestiques autre que ceux pouvant maîtriser facilement l’enfant. Seirafina passait donc la majorité de son temps dans sa chambre, la porte verrouillée avec l’interdiction formelle de jouer avec les autres enfants.

Mais son incapacité à contrôler sa soif n’était pas la seule raison de son enfermement. La véritable raison était qu’il était épuisant de se tenir dans la même pièce que Seirafina trop longtemps. C’était pourtant une enfant calme. Mis à part ses crises assoiffées, elle dérangeait très peu. Elle s’occupait par elle-même et était très bien élevée. Malgré tout, l’accompagner longuement était éreintant. Tous avaient mis cela sur son vampirisme, car il était bien connu, les vampires drainaient l’énergie d’autrui. Néanmoins, dans le cas de Seirafina, c’était différent. Bien pire. Comme si, plus les gens s’épuisaient autour d’elle, plus elle était en pleine forme. Plus les gens voulaient s’allonger, moins elle avait besoin de dormir. Ses parents avaient rapidement constaté qu’un phénomène étrange se déroulait autour de l’enfant. Mais ni Mme ni M. Silvernight n’en comprenait la cause. Et lorsque la petite commençait à leur parler de l’équinoxe d’automne, ils la faisaient rapidement taire, effrayés par l’idée d’avoir mis au monde une enfant complètement dérangée. Seirafina était certes née le 21 septembre, mais cela n’avait rien à voir avec ses problèmes. Ses parents refusaient d’écouter les folles histoires qu’elle racontait. La petite finit par se taire et garder tout pour elle, légèrement furieuse qu’on ne lui accorde jamais le droit de s’exprimer.

Seule dans sa chambre à longueur de journée, Seirafina développa très tôt une passion pour la lecture. Elle dévorait les bouquins de la bibliothèque en quelques jours et s’intéressait à plusieurs sujets diversifiés autant qu’aux histoires fictionnelles. Voyant son intérêt pour autre chose que les saisons, ses parents furent rassurés et prirent la décision d’engager un tuteur personnel pour la jeune fille. Ils cherchèrent longuement et s’assurèrent que cette personne pourrait contenir Seirafina si elle se laissait dominer par sa soif. Les premières séances duraient une heure. Pour habituer l’enfant à la présence de ce nouveau tuteur et surtout, habituer l’homme à l’épuisante présence de Seirafina. Au grand étonnement des parents, les deux personnes s’entendirent tout de suite à merveille. Partageant une passion commune du savoir et de la connaissance. Seirafina n’avait qu’une hâte et c’était d’en apprendre davantage. Son tuteur était un homme d’âge mûr, un mage puissant qui ne se laissait pas fatiguer par la présence de la vampire. Ou disons qu’il ne le laissait pas paraître.

Après seulement quelques séances, il proposait d’enseigner beaucoup plus que simplement la lecture et l’écriture à la jeune noble. Ainsi, Seirafina reçut une éducation complète. Cours en matinée et après le repas du midi. Elle se retrouvait à la bibliothèque avec plaisir après chaque repas. Même le soir, elle s’y rendait pour avancer ses lectures. Elle aurait dormi dans la bibliothèque si sa mère ne la raccompagnait pas chaque soir pour fermer sa porte à clé. Seirafina suivait des cours d’étiquette, de politique, de commerce, d’histoire, de géographie, d’arithmétique et même quelques cours de base sur les développements scientifiques. Elle adorait écouter le mage lui raconter histoires et faits réels sur ce monde qu’elle ne connaissait que par les bouquins. Elle adorait en apprendre toujours plus. La connaissance devait être ce que Seirafina considérait comme le plus important. Et les cours qui lui apportaient le plus de satisfaction et qui creusaient sans arrêt sa curiosité étaient les cours de magie. Ce fut d’abord très élémentaire. Des cours sur l’énergie et les types de magies qui existaient. Puis, le mage lui expliqua les trois dimensions magiques soit le mana, la puissance et le contrôle. Ces trois éléments qui se retrouvaient chez chaque magicien, qui différait pour chacun, mais qui pouvait être travaillé et approfondi. Seirafina écoutait toujours avec attention, intéressée à la moindre particule magique qui pouvait exister en ce monde.

Rapidement, l’homme commença à s’intéresser à la magie de Seirafina. Il lui avait expliqué les principes et bases de la magie, mais il lui avait aussi montré que chaque pouvoir était unique, qu’il se séparait en compétences avec différentes particularités. Plusieurs critères devaient être pris en compte pour déterminer sa propre magie. Au début, la vampire s’était montrée très évasive, refusant de partager ses expériences. Dès que le mage abordait ses pouvoirs, la jeune fille se refermait comme une huitre, regard fuyant et soudainement muette. La déception s’affichait alors sur son visage, car pour une enfant si prometteuse niveau magie, c’était désappointant. Il s’informa auprès des parents, mais ceux-ci répondirent qu’elle ne semblait pas avoir les mêmes talents qu’eux. Mme Silvernight ajouta même que ça n’avait aucune importance, que l’enfant ne deviendrait jamais une véritable magicienne et qu’il valait mieux se concentrer sur des connaissances utiles. Il comprit facilement que dans cet environnement, Seirafina n’avait pas la liberté de s’exprimer et de se découvrir. Il se donna comme travail de l’aider à comprendre et développer ses capacités, qu’importe ce qu’en dirait le reste de la famille.

De son côté, l’Équinoxe hésitait à s’ouvrir à son tuteur. Elle se sentait plus proche de lui que de n’importe quel membre de sa famille, mais elle s’inquiétait. La dernière chose qu’elle souhaitait était qu’il la trouve ridicule et qu’il lui dise de se taire, comme le faisait régulièrement sa mère. Si elle lui parlait de l’automne, allait-il se détourner d’elle lui aussi ? Elle hésita longuement, incapable de se résoudre à lui expliquer ce qu’elle était. Mais une confiance s’était installée entre le professeur et l’élève. À chaque leçon, il se montrait compréhensif et intéressé. Et lorsqu’elle se sentit prête à parler, elle passa un long moment en silence, se mordillant les lèvres en se demandant par où commencer. Il ne la pressa pas. Il restait silencieusement assis devant elle. Finalement, elle ouvrit la bouche. Sa petite voix emplit la pièce avec une pointe d’incertitude, mais son regard était confiance. Elle croyait dur comme fer à ce qu’elle racontait. Elle n’était pas folle.

Elle parla d’abord des quatre saisons. Du cycle qui reprenait chaque année, des oppositions et des équilibres. Il ne comprit pas tout de suite où elle voulait en arriver. Puis, elle lui raconta les rêves qu’elle faisait souvent la nuit. Ce n’était pas que des rêves. Toujours les mêmes. Ceux-ci lui apprenaient à se connaitre. Lui expliquaient ses capacités et le but de son existence sur cette terre. Elle était une incarnation. Elle détenait le pouvoir de mort, en opposition au pouvoir du printemps. Elle ne lui confia pas sa mission ou bien ce qu’elle était réellement. Pas encore. Elle préféra lui parler de sa magie. Son pouvoir de mort n’était en fait qu’une ombre de la mort véritable. Un sommeil profond, une hibernation. Son pouvoir était celui de la désolation. L’arrêt de la vie grouillante sur terre. Endormir le monde jusqu’au printemps prochain. Porter la mort à la nature faible et éphémère, retourner au sommeil les arbres et vivaces. Elle lui expliqua les deux compétences qu’elle connaissait. La raison de l’épuisement des gens près d’elle et sa capacité à ralentir le métabolisme de tout être vivant. Mais elle ne savait rien contrôler, ni même utiliser son second pouvoir. Plutôt que de la trouver étrange, le mage fut fasciné par ce pouvoir. Son entrainement magique commença réellement à ce moment. Et avec les années, elle se découvrit une puissance considérable et un contrôle impressionnant.

Lorsqu’elle put contrôler presque totalement son aura pour ne pas gruger l’énergie de tous, l’homme décida d’amener un nouvel élève avec lui à la demeure des Silvernight. Le garçon devait avoir quelques années de plus que la jeune noble et il se montra tout de suite amical. Seirafina marqua un temps d’arrêt avant de lui serrer la main. Elle ne savait pas encore si elle pouvait se faire confiance pour ne pas laisser sa soif la dominer. Avec les années, elle avait appris à contrôler ses pulsions, mais il lui arrivait encore de vouloir attaquer les domestiques du manoir. Le mage n’avait jamais eu de difficulté à la remettre à sa place lorsque l’enfant perdait sa concentration sous l’écoute du sang dans ses veines, mais la vampire n’était pas certaine que le garçon pourrait en faire de même. Elle déglutit difficilement en mettant un point d’honneur à ne pas mordre celui qui deviendrait son premier ami.

Les jours, les semaines, puis les années passèrent. Seirafina passait sa vie entre la bibliothèque et sa chambre. Bien que la jeune fille se montrait capable de vivre en société, sa mère n’osait pas encore l’emmener en ville avec elle. Mais Seirafina s’en fichait bien. Elle avait beaucoup plus de plaisir à lire et s’entrainer par elle-même. Et puis, il lui arrivait de sortir avec le mage pour aller s’entrainer à l’extérieur. Celui-ci la poussait à expérimenter sur les gens et créatures peuplant le monde, pour bien comprendre les limites de sa magie et ses possibilités. Elle n’en parlait pas à ses parents, certaine qu’ils se montreraient offusqués qu’elle consacre plus d’énergie à la magie qu’à l’aristocratie. D’ailleurs, elle était certaine que sa mère avait tiré un trait sur elle comme pion dans son échiquier géant, car quelques semaines plus tôt, la femme avait donné naissance à deux nouveaux bébés. Un petit garçon et une petite fille. Allen et Alissa. Elle voyait déjà le regard d’espoir dans les yeux de ses parents, espérant que ces deux enfants ne soient pas aussi bizarres que la première. De son côté, l’Équinoxe était ravie. Elle se sentait déjà plus libre maintenant que toutes les attentes familiales ne se posaient plus sur elle.

Seirafina était beaucoup plus âgée que les jumeaux. Elle approchait de son vingt-cinquième automne alors que les deux bambins fêtèrent leur deuxième anniversaire. Ils étaient deux petites boules de bonheur pour les parents et si comme tous les jeunes vampires, ils eurent de la difficulté à contrôler leur soif, ils ne se montraient pas aussi étranges que l’ainée. Seirafina s’occupait souvent de son frère et sa sœur lorsque ses parents étaient hors de la maison, car autrement, elle ne pouvait pas réellement les approcher. Ne sait-on jamais, peut-être se trouverait-elle être une mauvaise influence ? En dépit de la tension entre Seirafina et sa mère, Allen et Alissa étaient proches de leur grande sœur. Celle-ci ayant maintenant la liberté de faire ce qu’elle voulait, elle amenait avec elle les deux plus jeunes en ville. Leur faisant découvrir les beautés d’un monde auquel elle n’avait pu que rêver à leur âge. Les jumeaux s’entendaient bien autant avec leur ainée qu’avec les parents. Les attentes qu’on posait sur eux leur échappaient encore, mais Seirafina ne s’inquiétait pas. Ils suivraient facilement les traces de ses parents si c’était ce qu’ils voulaient. Alissa ressemblait déjà beaucoup à leur mère. Toujours intéressée par les derniers potins et les dernières modes qu’elle voyait en ville. Et Allen, de son côté, était jeune garçon très prometteur et ambitieux. L’image parfaite de ce que voulaient les Silvernight. Et un poids s’enlevait des épaules de notre équinoxe en constatant que ces deux-là existaient pour prendre la place qu’elle ne comblerait jamais. Elle ressentait une immense satisfaction face à cette réalisation. Elle pouvait enfin être ce qu’elle était.

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Un matin où le soleil se cachait derrière de sombres nuages, Seirafina travaillait comme à son habitude à la bibliothèque. Ses parents avaient quitté la demeure pour rencontrer des amis importants de la famille, et avec eux suivaient Allen et Alissa. Seirafina n’avait jamais été invitée à ses réunions, mais n’avait jamais montré de l’intérêt pour celles-ci non plus. Il y avait maintenant plusieurs années qu’elle ne recevait plus de cours particuliers de la part du mage, mais elle le rencontrait régulièrement pour discuter et l’aider dans les recherches qu’il conduisait. Elle s’intéressait toujours à tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie et aimait approfondir ses connaissances. Elle continuait aussi à perfectionner ses propres pouvoirs, avec l’aide du mage. Elle passait parfois chez lui pour aider et il lui arrivait de rapporter certains bouquins chez elle pour les étudier. Ce qu’elle faisait à ce moment. Elle retranscrivait des notes intéressantes dans son cahier lorsqu’elle entendit cogner à la fenêtre de la grande pièce. Levant un regard curieux vers la source du bruit, Seirafina découvrit l’élève que lui avait présenté le mage il y avait maintenant de nombreuses années.

Elle se leva et s’approcha de l’immense fenêtre pour l’ouvrir et accueillir le jeune homme. Celui-ci se glissa difficilement à l’intérieur et Seirafina sentit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Elle porta la main à ses lèvres en se reculant vivement. Du sang. Il sentait le sang. L’odeur emplissait l’air. Elle s’éloigna. Rapidement, elle reculait. Elle frappait chaises et bureaux accidentellement, mais elle ne ressentait rien. Ses sens étaient concentrés sur une chose. Et elle entendait le sang glissé jusqu’au sol. Une goutte à la fois. Tentante. Attirante. Et délicieuse. Elle sentait déjà l’orage envahir ses pupilles. Ses crocs la démangeaient et la seule envie qui l’animait était de les planter dans cette peau foncée. Sa respiration s’accéléra et elle essaya de calmer les battements affolés de son cœur. Elle ne l’entendait pas lui demander de l’aide. Elle ne pouvait pas s’approcher. Elle secouait la tête, lui cria de partir. Il ne pouvait pas rester. Elle n’arrivait pas à partir. Elle devait. Mais elle n’arrivait pas à résister à l’appel du sang. Elle savait se contrôler en apparence seulement. Elle perdait tous ses moyens lorsqu’elle était confrontée à autant de sang. Une petite coupure, d’accord. Une blessure légère, aucun problème. Mais ça. Ce qu’il y avait devant ses yeux était beaucoup trop. Elle avait si soif.

S’il continuait d’approcher, elle ne savait pas ce qu’elle ferait. Elle avait beau lui tourner le dos en lui criant de fuir à pleine jambe, il n’en fit rien. Elle voulait partir, mais elle n’y arrivait pas. Elle était immobilisée par cette soif insatiable. Sa conscience lui demandait de fuir, mais ses instincts l’obligeaient à rester. Et elle fut incapable de résister à la tentation. Le monde devint rouge. Avant qu’elle n’y ait réfléchi, ses crocs s’enfonçaient dans sa peau. Criait-il ? Elle n’entendait rien. Elle savourait le sang qui coulait sur ses lèvres. Elle fermait les yeux en sentant le liquide chaud caresser sa gorge. Ses mains serraient le bras de sa proie. Qui était la victime n’avait plus aucune importance tant que sa gorge en demandait encore. Elle n’aurait pas pu s’arrêter si on ne l’avait pas retirée par la force. Elle se débattit, furieuse, la gorge en feu, criant, grognant. Ses pupilles sombres ne quittaient pas la vue du sang qui coulait le long du bras. Puis, elle reprit conscience du monde qui tournait, de la voix qui lui parlait doucement à l’oreille pour la calmer. Son estomac se tordit et l’effroi glaça ses veines. Elle se sentit nauséeuse. Elle avait complètement perdu le contrôle. Elle sentait le sang tacher son visage. Comment pouvait-elle redevenir la proie de ses démons si facilement ? Elle avait pourtant cru qu’elle avait grandi, qu’elle avait appris. Elle était encore la petite fille faible qu’elle avait toujours été. Elle leva un regard effaré vers le mage qui la tenait. Quand était-il arrivé et pourquoi il se tenait ici, elle n’en avait aucune idée, mais ça n’avait aucune importance. Elle se sentait complètement abattue et ne pouvait rien dire. Il la guida gentiment à sa chambre et lui prépara un thé pour la calmer. Il resta avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme sur le divan de sa chambre.

Lorsque Seirafina ouvrit les yeux, elle se sentait confuse. Elle retira ses vêtements tachés et demanda qu’on lui prépare une bassine d’eau chaude. Elle y resta jusqu’à ce que l’eau soit glacée sur sa peau. Par la suite, elle s’habilla lentement. Complètement dégoutée par sa propre faiblesse. Ses parents ne pouvaient pas apprendre ce qu’il s’était passé. Elle ne pourrait plus jamais quitter ses quartiers s’ils l’apprenaient. Lorsqu’elle regagna sa chambre, le mage y était, observant calmement par la fenêtre. Seirafina évita soigneusement son regard en prenant place devant sa coiffeuse. Elle entreprit de brosser ses longs cheveux noirs avec une main tremblante. Sentant le regard sur ses épaules, elle demanda finalement :

- Comment va-t-il ?

Quelques minutes de silence s’écoulèrent. Seirafina gardait les lèvres serrées, son regard posé sur le reflet du mage dans le miroir.

- Il s’en sortira…

Et par son regard, Seirafina comprit qu’elle ne pourrait cependant jamais le constater par elle-même. Qu’il n’approcherait plus jamais de sa personne. Elle hocha la tête. Pouvait-elle lui en vouloir ? Elle se détestait d’être aussi faible. Un long moment de silence suivit. Le mage resta immobile, debout. Seirafina coiffa ses cheveux, refusant de se montrer blessée.

- Je peux t’aider. Mais seulement si tu le souhaites, lui proposa-t-il soudainement.

Elle posa sur lui un regard de détresse et murmura un simple « S’il vous plait. » Et les cours reprirent ainsi. Augmenter la résistance de Seirafina au sang, car elle ne pourrait jamais sortir plus que quelques heures de cette maison si les choses ne changeaient pas.

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Sa famille revint sans embuche à la demeure familiale quelques jours plus tard. Personne ne dit mot sur ce qu’il s’était passé et Seirafina avait brûlé sa robe tachée de sang pour effacer toutes traces. Les jours qui suivirent, Seirafina se fit discrète, fuyant la demeure pour rejoindre le mage lorsque prévue et revenant tard dans la nuit. Personne ne l’empêcha d’aller et venir à l’heure qui lui plaisait. D’ailleurs, elle trouvait sa mère d’humeur beaucoup trop joyeuse. Lorsqu’elle croisait l’ainé dans les couloirs, un grand sourire éclairait son visage, mais Seirafina voyait bien cette idée qui flottait au fond de son regard. Elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Et elle n’eut pas à se poser la question très longtemps. Un matin, sa mère faisait irruption dans sa chambre, une lettre à la main. Elle arborait un sourire victorieux. De ceux qui ne présageaient rien de bon. Sourcils froncés de méfiance, Seirafina avait levé la tête du livre qu’elle lisait.

- Seirafina, ma douce, je suis si fière de toi, commença-t-elle, et la jeune vampire pouvait presque entendre l’ironie derrière cette phrase. J’ai une très bonne nouvelle pour toi.

Seirafina fixait sa marâtre avec une neutralité effrayante. Dans sa tête, ses pensées tournaient en vitesse, essayant de comprendre ce qu’il était en train de se passer. Ce ton mielleux. Ce regard confiant. Ce sourire certain. Quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas de simples mots qui allaient calmer sa méfiance. Sa mère agissait ainsi lorsqu’elle avait quelque chose derrière la tête. Quelque chose que Seirafina préférait ne jamais connaitre. Mais la femme continuait. Elle vantait soudainement la maturité de sa fille, la fierté qu’elle ressentait de la voir se développer comme une belle jeune femme. Seirafina ne pouvait dire si elle était sincère. Peut-être se voilait-elle les yeux pour voir son enfant comme elle la souhaitait ? Les mots sortaient de sa bouche dans un flot qui tenait Seirafina sans voix. Sa mère ne l’avait jamais complimentée aussi longtemps. En général, elle tentait le renforcement positif sur la jeune vampire. Féliciter les bons coups et mépriser les mauvais. La conduire sur la route de l’aristocratie.

Seirafina était en réalité complètement désintéressée de la vie que sa mère lui proposait. Mais ce n’était pas nouveau ni même un secret. Elle voulait simplement la liberté de faire ce qu’elle voulait. Étudier la magie et mener à bien sa mission d’Équinoxe. Elle ne voulait rien savoir des politiques et des conflits du monde. Tant que l’équilibre n’était pas en danger, elle ne souhaitait pas se mêler de simple querelle de pouvoir. L’équilibre était tout ce qui importait. Mais sa mère ne le comprendrait jamais. Elles étaient si différentes. Seirafina n’était pas une simple vampire. Mais jamais cette femme ne pourrait comprendre. Pourquoi était-elle née dans cette famille ? Elle ne saurait dire. Mais ceux-ci ne la retiendraient jamais. Seirafina ignorait les mots qui flottaient dans l’air. Son regard toujours fixé sur sa mère donnait l’impression qu’elle suivait, mais elle n’écoutait pas la moindre phrase. Jusqu’à ce que la femme lève l’enveloppe devant ses yeux. Mme Silvernight lui présentait comme un trésor, fière de pouvoir lui mettre sous le nez. Qu’est-ce que c’était ? Seirafina plissa le nez de curiosité, mais en même temps, elle ne voulait rien avoir à faire avec le contenu de cette enveloppe maudite. Si sa mère proposait, c’était une mauvaise idée, à tous les coups selon elle.

En vérité, l’Équinoxe commençait à perdre patience dans cette maison. Elle profitait de cette vie aisée, mais bientôt, elle ne le pourrait plus. Sa mère la pousserait dans ses derniers retranchements. Ce serait le mariage ou la liberté. Aucune hésitation sur la réponse. Plus vite elle partait, plus vite elle pourrait consacrer tout son temps à son existence. Elle entendit les mots Invitation, bonne impression et fiançailles. Dès cet instant, Seirafina sentit une douce colère l’envahir. Maintenant qu’elle pouvait paraître en société sans faire honte à cette famille, il était temps de la marier et de l’envoyer chez plus riche que soi. Elle en serait restée bouche bée si elle ne connaissait pas si bien le personnage qui lui faisait face. Elle n’allait pas laisser cette femme la bouger comme un pion sur l’échiquier qu’elle pensait contrôler.

Complètement furieuse, poings serrés sous l’effet de la colère, Seirafina ne put contenir ses propres mots. Les phrases, les insultes, les reproches fusèrent. Elle n’allait pas être un objet pour sa mère pour l’éternité. Elle appréciait la facilité que lui avait procurée cette vie née dans la richesse, mais elle n’en avait pas besoin pour survivre. Elles avaient beau respirer le même air, elles ne voyaient pas du tout le même monde. La dispute éclata. Violente. Les couteaux volaient par moment très bas. Piques et répliques. Elle s’était longtemps tue devant ses parents, mais c’était terminé. Elle tournait la page. L’air offusqué de sa mère ne la blessait plus. Ils avaient beau tous la penser étrange et complètement dérangée, elle s’en fichait. Elle resterait fidèle à elle-même quoiqu’il arrive.

Puis, soudainement, Seirafina se tut. Elle réalisa à quel point tout cela était une perte de temps et d’énergie. Futile. Que faisait-elle encore ici ? Elle n’y avait pas sa place et depuis longtemps. Tout était pourtant clair. Simple. Sa mère continuait de hurler, mais Seirafina n’entendait plus. La jeune femme traversa les quelques pas qui les séparaient sans se presser. Elle ne parlait plus, son regard froid posé sur la femme devant elle. Calmement, elle leva la main droite pour la poser sur le front de sa marâtre. L’étonnement arrêta Mme Silvernight dans son élan. Avant qu’elle ne puisse reprendre ses plaintes, elle sentit une fatigue soudaine la submerger. C’était différent de la simple présence normale de sa fille. Elle sentait l’engourdissement envahir ses membres, ses yeux se firent lourds, sa respiration tranquille. La magie de Seirafina s’imposait. La femme ferma finalement les yeux et s’abandonna au sommeil, son corps s’effondrant sur le sol. L’Équinoxe ne prit pas la peine de s’assurer de l’état de sa mère. Elle se détourna. L’hibernation durait plusieurs heures, mais ce n’était pas une raison pour trainer. Elle tira un énorme sac de sous son lit et le remplit. Vêtements divers, quelques bijoux et nécessaires pour sa toilette. Elle s’arrêta à la bibliothèque pour attraper ses livres préférés et les enfoncer dans le sac. Puis, capuche sur la tête, elle quitta la demeure des Silvernight. Sans un regard en arrière. Sans un au revoir. Sans un regret.

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Combien de temps cela faisait-il depuis qu’elle avait quitté la capitale d’Akantha ? Plusieurs mois. Une année peut-être. Elle avait librement fait le tour des nations. Quelques pièces au fond des poches, elle avait exploré les paysages des contrées qu’elle n’avait connues que par ses livres. Durant les derniers mois, elle avait entrepris ce voyage dans un but unique. Celui de se recentrer. Et en parcourant les territoires, elle avait compris. Elle avait senti ce monde prêt à s’effondrer. Corrompu. En déséquilibre. La moindre parcelle de la terre lui criait sa douleur. Un énorme sentiment d’échec et de honte s’était emparé d’elle. Comment avait-elle pu laisser cela se produire ? Partout où elle allait, elle sentait ce gouffre géant qui les engloutissait petit à petit. Elle n’avait d’autre choix que d’agir. Et rapidement. Jamais le chaos ne lui avait semblé aussi près. Seirafina était la représentation du moment où la lumière et les ténèbres se trouvaient équivalentes. Cette journée de l’année où aucune force ne dominait l’autre. Elle laissait ensuite place à la nuit. Le printemps était son opposé, son complément, un équilibre qui laissait par la suite place au jour. Ensemble, il surveillait le cycle des saisons. Les deux penchants d’un même équilibre. Et cet équilibre, Seirafina se devait de le protéger. Sinon, que faisait-elle sur cette terre ?

Elle était donc de retour à Everbright avec une idée derrière la tête. Elle n’eut aucune difficulté à circuler dans la ville, comme si elle ne l’avait jamais quitté. Ses pieds la guidèrent sans qu’elle y pense trop. Elle s’arrêta finalement devant une modeste maison du centre-ville. Coincée entre les autres bâtisses, elle passait inaperçue pour qui n’y portait pas attention. Mais Seirafina avait passé de nombreuses journées entre ces quatre murs à lire et étudier. La nuit était bien avancée, car elle préférait voyager une fois le soir venu, mais elle ne s’inquiétait pas le moins du monde. Elle toqua six coups, calculés et certains. Elle attendit en silence. Quelques habitants passaient derrière elle, mais personne ne lui accordait la moindre attention. Finalement, la porte s’ouvrit pour laisser place à un homme au visage cerné par de longues nuits d’insomnie. Un petit sourire prit place sur les lèvres de la vampire en voyant les sourcils froncés du vieux mage. Elle retira sa capuche d’un mouvement gracieux.  

- Cela fait un moment. Comment te portes-tu en ces temps sombres ?

Une fois la surprise passée, l’homme éclata de rire en lui cédant le passage, l’accueillant dans son humble chez lui. Un endroit qu’elle avait toujours préféré à l’immense maison si froide des Silvernight. Elle s’avança, tout en retirant la cape de ses épaules, et posa son sac dans un coin. Les retrouvailles se firent autour d’un thé chaud, Seirafina lui assura avoir croqué un morceau avant d’arriver. Ils discutèrent longuement. Il avait toujours été un confident pour la vampire et elle savait pouvoir lui faire confiance. Elle lui partagea son désarroi et ses inquiétudes. Elle lui expliqua son départ, son voyage, ce qu’elle avait découvert. Ce fut avec un regard grave qu’elle lui demanda son aide pour arranger ce monde complètement brisé. Un sourire mince s’étirait sur les lèvres du magicien.

- Avec plaisir, Seirafina. À une condition.

En silence, l’Équinoxe écouta la proposition. Hébergement et aide lui seraient procurés, mais elle devrait lui rendre quelques faveurs en retour. Rien de bien inquiétant. Un juste donnant-donnant. Seirafina accepta. Elle tendit la main et l’accord fut scellé. Ce fut le début d’une nouvelle vie qui s’ouvrait à elle. Une vie qui allait la mener bien plus loin qu’elle n’allait l’imaginer.  

Le travail n’était pas bien difficile. C’était partiellement de la recherche et parfois quelques voyages. Toujours sur le même sujet : les cristaux. Elle se souvint que le mage lui en avait glissé quelques mots par-ci, par-là durant son apprentissage, mais ils n’avaient jamais approfondi ce sujet. Seirafina les découvrait sous un nouveau regard et les étudiaient jour et nuit. Bien vite, elle en devint elle-même passionnée. Cherchant à savoir d’où ils venaient, ce qu’ils pouvaient faire. Intriguée, elle voulait en savoir toujours plus. Le mage, heureux et satisfait, n’hésitait pas à lui partager ses connaissances. Il lui partageait ce qu’il savait sur ces cristaux magiques. Et plus le temps passait, plus ils travaillaient ensemble, plus il constatait que le potentiel de Seirafina leur serait utile. Elle approfondissait ses connaissances magiques de jour en jour. Son contrôle devenait précis et sa puissance grandissait. Elle s’intéressait aux cristaux, détestait ce monde autant que lui. Elle lui semblait une candidate idéale. Il lui partagea donc le passé. L’histoire d’un royaume perdu. Histoire qu’il avait déjà racontée à Seirafina durant son apprentissage, mais cette fois, ce n’était pas la version des livres d’histoire. Il lui partagea ses secrets et ses buts. Il lui apprit l’existence d’un groupuscule œuvrant dans l’ombre avec l’intention de remonter le temps. Les mages noirs. Seirafina se contenta de hocher la tête en écoutant ces nouvelles informations qui lui étaient confiées. Ce fut sa seule réaction visible alors qu’elle replongeait dans son livre à la fin de la discussion. Mais dans son esprit, ses pensées tournaient. Et tournaient encore.

Ses recherches se concentraient principalement sur un moyen d’arranger ce déséquilibre. Et si… oui, un retour en arrière était une possibilité parfaite. Changer le cours du temps. Les empêcher de sombrer dans ce gouffre. Peu à peu, la vampire fut charmée par cette idée. Elle dirigea ses recherches dans cette avenue, s’intéressant davantage au groupe qu’elle découvrait soudainement. Elle entreprit aussi quelques missions avec l’espoir de trouver des cristaux ou pour étudier des endroits débordant d’énergie magique. Car si un voyage dans le passé était réalisable, il leur fallait le plus de puissance et de connaissance possible. Ne rien laisser au hasard. Et Seirafina ne se lassait jamais de lire, explorer et découvrir. Elle appréciait se perdre durant plusieurs jours dans les paysages désolés de Fhaedren. Celui-ci lui rappelait le déséquilibre auquel elle faisait face, nourrissait sa colère pour ce monde malade, lui rappelait qu’elle était en train d’échouer.

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[...]
DERRIERE L’ÉCRAN
PSEUDO ▬ Bambou Céleste
AGE ▬ 23 ans
TU NOUS A TROUVÉ OU ? ▬ Neha m’a gentiment montré le chemin :3
UN AUTRE COMPTE ▬ Pas encore ♥️
LE PERSONNAGE DE TON AVATAR ▬ OC ▬ OC | J’ai pas trouvé d’où il vient en vrai
TU AS LU LE RÈGLEMENT ? ▬ Il y a fort longtemps
HISTOIRE

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Revenir à la maison fut plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Plusieurs fois, elle s’était prise à vouloir rebrousser chemin, retourner d’où elle venait et ne jamais remettre les pieds dans la demeure de sa famille. Mais elle n’avait pas pu ignorer la demande de sa sœur. La main levée, elle voulait se convaincre d’ouvrir la porte de cette chambre. Elle sentait le regard d’Alyssa sur ses épaules. Remplie d’espoir pour une réconciliation qui n’aurait jamais lieu. Seirafina ne voulait pas la décevoir, mais elle doutait de pouvoir recoller les pots cassés avec sa mère. Plusieurs années étaient passées. L’eau avait coulé sous les ponts. Mais tout cela rendait ces retrouvailles encore plus compliquées. Elles étaient devenues des étrangères. Ce ne fut qu’après plusieurs minutes que l’Équinoxe se résigna enfin à pousser la porte. Le grincement brisa le silence et lentement elle s’avança, le plancher indiquant délicatement son arrivée. Et une voix s’éleva, faible et curieuse. Rauque et douloureuse. Seirafina n’aurait jamais pensé entendre ce genre de voix brisée sortir de cette bouche. Elle ne prononça qu’un seul mot. Un nom. Celui de sa sœur cadette. « Alyssa ? »

- Bonsoir... Mère, salua Seirafina avec respect, mais hésitation.

Sa voix se perdit dans le silence de la chambre. Elle ne reçut aucune réponse. Le silence lui sembla durer une éternité alors qu’elle sentait une angoisse soudaine lui tordre les entrailles. Elle doutait soudainement de sa présence à cet endroit précis. Elle n’aurait probablement pas dû se montrer. Elles s’étaient séparées sur une dispute et ni l’une ni l’autre n’avait voulu arranger les choses. Comment réagir maintenant, après toutes ces années de silence ? Seirafina ne lui en voulait pas. Sa mère ne lui avait jamais demandé de lui rendre visite. C’était l’idée d’Alyssa. C’était elle qui lui avait appris la condition de leur mère. Elle qui l’avait convaincue de rentrer à la maison, au moins pour quelques jours. Le temps que...

- Seirafina ? Est-ce que... c’est vraiment toi ? Je ne pensais pas te revoir un jour.

Mme Silvernight bougea dans le grand lit. Lentement, elle tourna son visage aux traits fatigués vers sa fille. Et Seirafina fut frappée de voir la faiblesse dans son visage, elle qui ne voulait jamais paraître moins que parfaite. À cet instant, elle comprit que c’était réellement la fin de cette femme qui l’avait mise au monde. Elle s’approcha. Assise sur une chaise posée près du lit, elle se fit une oreille pour sa mère. À l’écoute de ses derniers instants, avec respect et douceur. Elle répondit à quelques questions, pour apaiser le cœur anxieux de sa mère, mais n’entra jamais dans les détails, retournant sans cesse la conversation vers sa mère souffrante. Ce n’était pas le moment de reparler de vieilles blessures. Elle allait simplement être présente pour la femme et oublier pour un moment leur désagrément.

Lorsqu’elle quitta finalement la chambre, ce n’était pas comme si tout était arrangé ou comme s’il ne s’était rien passé. Cette distance resterait présente entre les deux femmes pour toujours. Il était trop tard. Elles s’étaient éloignées jusqu’à ne plus pouvoir se rapprocher. Ce n’était en rien des retrouvailles larmoyantes, simplement l’acceptation mutuelle de qui elles étaient. La conscience qu’elles ne seraient jamais faites pour s’entendre. Cela dit, cette femme restait tout de même sa mère et malgré leurs nombreux différends, elle ne pouvait lui refuser la paix sur son lit de mort.
Seirafina fut présente pour la cérémonie funéraire. Et même si elle entendait les murmures sur son passage, elle se tint droite et fière auprès de son frère et de sa sœur. Elle ne prononça aucun discours et ne prit pas part à la soirée qui suivait, mais elle avait considéré son devoir d’être présente pour saluer une dernière fois cette femme. Si elle ne pleura pas, elle ressentit tout de même une pointe de désolation devant le destin fatidique de ceux qui l’entouraient.

Elle passa plusieurs jours à la demeure familiale par la suite, réapprenant à connaitre les deux membres restants de sa famille. Elle avait fui cette famille pendant si longtemps qu’elle sentait maintenant ce gouffre entre eux. Et sans savoir pourquoi, elle avait envie d’alléger un peu les choses, ne plus se sentir aussi étrangère auprès d’eux. Certes, Alyssa lui avait parfois envoyé des lettres, mais Seirafina avait pris l’habitude de répondre de façon évasive. Et si elle connaissait encore un peu sa sœur, elle ignorait tout de son frère. Il avait tant grandi, maturé. Il avait repris en main l’entreprise familiale. Seirafina n’avait jamais douté de son potentiel. Elle réalisait seulement qu’ils évoluaient dans un univers différent. Seirafina pouvait très bien rejoindre leur monde, s’y glisser avec une facilité déconcertante ; elle y avait grandi après tout. Simplement, son cœur n’y était pas. Elle préférait passer sa vie le nez dans la poussière d’un bouquin qu’en corset au milieu d’une salle de bal.

Malgré tout, réintégrer la famille fut plus facile qu’elle n’aurait pensé. Son frère était débordé par le commerce qui prenait toujours plus d’expansion. Il fut plus qu’heureux lorsque Seirafina lui proposa son aide de manière nonchalante lors d’un diner en famille. Elle voulait s’impliquer, disait-elle. Faire partie de la famille. Son temps de rébellion vagabonde était terminé, aussi longtemps avait-il duré. Il était temps qu’elle prenne son avenir en main. Quelques mensonges qui ne faisaient de mal à personne. Seirafina avait beaucoup réfléchi. Ce qu’elle voulait en fait, c’était un masque, une couverture. Se mêler à la vie des autres. Suivre le cheminement du monde, afin de mieux prévoir ses prochains coups. Et aussi élargir sa bibliothèque, ainsi que ses recherches. La demeure du mage était devenue un vrai fouillis avec tous les livres et papiers qui trainaient. Seirafina avait besoin de plus d’espace afin de travailler librement. Mais elle ne voulait pas le faire à la vue de tous. Une idée avait alors germé dans son esprit, mais pour cela, il lui fallait de l’argent. Prenant part au commerce familial, elle avait maintenant sa part du butin. Et elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Elle se concentra sur le commerce international de leur produit, particulièrement avec Nueva. Et donnant cette raison, elle acheta une maison dans le pays voisin. Loin de la famille pour que personne ne vienne fouiner dans ses affaires et pourtant, bien logique puisqu’elle était responsable du bon cheminement des produits et de la vente.

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Sa main caressait doucement les lourds volumes entassés sur l’étagère. Elle avançait lentement dans les rangées, cherchant un livre en particulier. Mais parmi la collection qu’elle avait, retrouver ce qu’elle cherchait lui prenait parfois quelques minutes. Ses doigts se refermèrent finalement sur un large bouquin à la couverture vert foncé. Elle le feuilleta quelques secondes avant de tomber sur la page qu’elle voulait. Elle lut rapidement les informations et rangea à nouveau le livre avant de rebrousser chemin. Elle ne voulait qu’une confirmation. Elle pouvait maintenant retourner à sa recherche du moment.  

La bibliothèque dans laquelle se trouvait l’Équinoxe était immense. Et tout lui appartenait. La maison qu’elle habitait à Nueva constituait en majorité de cette grande bibliothèque ou elle passait tout son temps. Quelques chambres à l’étage, un petit salon, une cuisine qui s’ouvrait sur une salle à manger modeste et une salle pour le bain. L’entrée s’ouvrait sur un long couloir, mais la plupart des portes donnaient sur la bibliothèque. Cela lui avait pris plusieurs années à récupérer tous ces livres et il y avait encore des étagères vides à combler. Elle accueillait avec plaisir ceux qui voulaient l’aider dans ses recherches, hébergement compris. Seirafina n’avait pas d’esclave à Nueva, bien évidemment, mais elle avait deux, trois domestiques qui l’aidaient à s’occuper de la demeure. La maison n’était en rien comparable à celle des Silvernight, mais Seirafina s’y plaisait. Elle avait de place pour ses recherches et c’était tout ce qui lui importait. Protéger l’équilibre était la seule chose qui lui tenait à cœur. Et pour ce faire, elle irait aussi loin qu’il le fallait. Elle n’avait pas besoin d’avoir sa famille dans les pattes et tout devait se faire dans le plus grand secret.  

La vampire se dirigea vers une table au centre de la pièce, elle se posa et ouvrit le journal personnel qui ne la quittait jamais. Elle nota ce qu’elle venait d’y lire avec application. Seirafina en savait beaucoup, depuis le temps qu’elle avait commencé ses recherches, mais elle avait pourtant l’impression de ne rien savoir. Il y avait encore beaucoup trop de mystère et d’incertitude entourant les cristaux. Elle cherchait la moindre rumeur, la moindre phrase qui pourrait lui en apprendre plus, mais la plupart de ce qu’elle trouvait répétaient la même chose. Tout était encore à découvrir et si c’était intéressant et motivant, c’était aussi très frustrant. Elle adorait apprendre, creuser et chercher, mais elle voulait à tout prix protéger l’équilibre qui sombrait toujours plus bas.  

Un soupir quitta ses lèvres et elle arrêta un instant d’écrire. Elle se sentait par moment si impuissante. Incapable. Elle était pourtant une puissante magicienne. L’Équinoxe à qui l’on avait offert la mort. Mais elle commençait à se questionner. Pouvait-elle protéger ce monde toute seule ? Comment pouvait-elle protéger l’équilibre des saisons si le cycle n’était pas complet ? Elle savait qu’ils existaient. Elle le savait tout simplement. Comme une douce certitude au creux de son cœur. Mais elle n’avait jamais rencontré l’un d’eux. Elle ne savait pas même si elle les reconnaitrait. Quelque chose au fond d’elle-même lui indiquait qu’elle le saurait, mais rien n’était moins certain. Elle ne pouvait pas passer sa vie à les chercher. Elle avait une mission et même si elle avait besoin du printemps, elle ne l’avouerait jamais.  

Elle n’avait jamais rencontré son printemps. Elle ne l’avait jamais cherché, croyait-elle. Même si toute son âme était sans cesse à la recherche de cette partie qui la complétait, elle ne voulait pas le réaliser. Car elle le détestait. Sans même l’avoir rencontré, elle en était complètement jalouse. Envieuse. Pourquoi avait-elle hérité de la mort et lui de la vie ? Pourquoi devait-elle sentir la solitude la peser et les gens la fuir comme la peste ? Elle avait grandi avec cette léthargie, enveloppant les gens qui l’entouraient, et elle avait appris à vivre avec ses pouvoirs. Elle ne se détestait pas, mais parfois, elle avait l’impression de regarder la vie passer au loin. Sans jamais croiser son chemin. L’Équinoxe avait vécu dans la solitude, dans la froideur de novembre. Et parfois, cela semblait lui peser. Mais elle essayait de ne pas trop y réfléchir. Il y avait des choses beaucoup plus importantes que ses sentiments.  

Il fallait rétablir l’équilibre. C’était tout ce qui comptait. Ni elle, ni personne d’autre. C’était le chemin sur lequel elle avait décidé d’avancer. La solitude ne l’avait jamais effrayée et elle s’y enfonçait toujours plus loin. Pour la seule cause qui importait.  
Bienvenue !

Bienvenue sur le forum, j'espère que tu te plaira parmi nous Entre lumières et ténèbres murmure l’Équinoxe d’automne 635802493 Nous passons très vite lire cette fiche ma foi fort prometteuse!
Notre bel Automne vient d’ajouter à l’Été et l’Hiver ~

J’aime beaucoup ta fiche ~ et on va se faire de ces rps **
Merci ! J'attends patiemment pour la correction, vous en faites pas Entre lumières et ténèbres murmure l’Équinoxe d’automne 1348971353

Il ne reste plus que notre Printemps à arriver maintenant !
'Hâte de rp avec toi Neha **
Salut Entre lumières et ténèbres murmure l’Équinoxe d’automne 3622086245
Coucou toi
J'veux un lien. Même si J'suis pas le printemps
Bienvenue l'Automne ! Ta fiche est grave cool *^*
C'est dans la boîte !
Félicitation, te voilà officiellement validé ! *lance des cailloux festifs*

TEMPS FORTS Ҩ Hey, super perso pour les mages noirs ! C'est sympa comment tu les as intégrés à ton histoire, comment tu te laisses de la marge pour t'intégrer dedans en jeu plus ou moins profondément, et le déroulement en général ! Franchement good

REMARQUES Ҩ On en a causé au sujet de l'hibernation mais c'est ok avec ce que tu m'as dit donc no prob

Sur ces mots, je te redirige vers la fiche personnage obligatoire afin de conserver une trace de ton évolution. Bon courage pour la suite !