the thing ft. Aerith le diable |
Ton élément naturel, ton royaume, la merveilleuse Fhaedren. Des terres que tu avais appris à chérir avec le temps, des terres porteuses de mort. Avait il en ce bas monde des choses capables de t'offrir ce même sentiment des plus viciés que celui que cette étendue et ses conflits t'apportait ? Non, bien au contraire même, il n'y avait qu'ici où tu n'avais à trop te soucier de ce que tu étais, où tu avais à trop de soucier d'un de tes quelconques débordements. Enfoncé en les lignes ennemis à devoir le briser, pourrir avec vigueur son quotidien. Tu avais enfin retrouvé cette vie à laquelle on t'avait prédestiné depuis longtemps, loin des lits, des bandages, des prises médicamenteuses et bien d'autres que Ragnarök t'avait imposé il y a de cela un peu plus un mois. Tu étais loin de toute réelle civilisation, loin de leurs problématiques et façon de vivre. La névrosé pouvant donc reprendre sa progression en ton esprit, le dérèglement dont tu étais victime pouvant enfin de nouveau totalement s'exprimer alors que les apparences n'étaient plus à sauver tout bonnement. Au final qui savait ce qu'il se tramait au fin fond de ce continent qui ne connaissait que la désolation, une désolation dont tu t'abreuvais loin de tout jugement.
La nuit avait fini pas prendre ses droits sur ces terres vides de vie à l'exception des quelques mouvements de certains parasites. Les jours s'étant écoulés depuis votre départ, incursion en le territoire ennemi dans le seul but de mettre à mal son ravitaillement. Vous aviez attendu depuis des heures que le gibier montre enfin son nez conformément aux informations que vous aviez obtenu, le convois ayant été au rendez vous. Il y avait eu un bien beau massacre, une bien belle œuvre lors de l'arrivée du crépuscule. L'embuscade que vous aviez prévu ayant merveilleusement fonctionné, une déflagration s'en suivant d'un large flot d'hémoglobine. Tu n'avais pas eu à fournir un bien grand effort même si une grande partie du travail avait fini par reposer sur tes épaules de par le maigre effectif que tu avais emmené à tes côtés. Deux carrioles, les animaux les tirant ayant eu aussi trouvé la mort alors que les cadavres traînaient ici et là. Le feu crépitant le long d'une toile, la dévorant méticuleusement, conquérant temporairement son terrain face à l'obscurité qui reprendrait bientôt ses droits.
Tu te tenais au milieu de ce chaos, ta performance étant quasiment terminée alors que tu vagabondais tantôt entre les corps. L'oreille tendue comme la vue aux aguets à la recherche d'un survivant ou d'un malin souhaitant berner la mort en se faisant passé pour mort. Il n'y avait plus de place pour l'homme réfléchi actuellement même si tes gestes ne trahissaient rien d'une certaine animalité. Un simple poignard en main alors que tu cherchais ton tribut, l'affrontement ayant clairement été insuffisant. Il en voulait encore plus au fond de toi tandis que tu voulais le calmer, aucune raison ne te retenant, aucune raison t'ordonnant de le contenir. Les effets du traitement étant des plus imparfaits lorsque l'adrénaline s'occupait de souiller chaque parcelle de ton corps. Il était donc là entrain de s'aventurer hors de ta cage, la carcasse de chair sous ton imposante cuirasse s'étant vu forcée de l'accepter en espérant qu'il ne soit trop difficile par la suite, pour cette nuit. Il t'était dès lors arrivé de t'arrêter parfois comme par paranoïa, par peur d'oublier un vivant qui tentait une nouvelle de fuir son destin. Un simple processus de recherche s'entamant pour le chasseur inhumain, sa petite parade prenant vie sous les actes qui allaient venir.
Tu avais remarqué finalement un de ces couards, cherchant à ramper loin de cette magnifique scène que tu avais crée. T'abaissant pour le bloquer de tout ton poids, un genou reposant contre son dos. C'est en un mouvement prompt que tu vins glisser tes griffes d'acier en sa chevelure l'agrippant jusqu'au moment où la lame vint une première fois se perdre en sa nuque, ne le décapitant pas directement sur le moment. Tu avais laissé quelques infimes secondes s'écouler avant de porter un second coup, arrache définitivement une tête du tronc sur lequel elle aurait dû à jamais reposer. Simple amusement alors que tu avais toujours eu la force surtout en ta tenue de guillotiner avec efficacité et netteté un être pour le peu que tu avais une lame sous la main. Cela l'avait mis en appétit, un bon amuse gueule alors qu'il voulait enfin son vrai repas même si les seuls vivants devaient rentrer *normalement* sain et sauf. Il fallait parfois faire des sacrifices mais celui qui allait se profiler, tu allais leur imposer. Sur quatre hommes, un avait trouvé la mort tandis que deux autres furent blessés à des degrés variables, le dernier plus chanceux mais plus jeune de tous ayant eu peut être beaucoup de chance.
Ils avaient tous été bien trop occupés à s'occuper de leurs blessures respective pour observer ton divertissement en la pénombre même si la panique de ta première victime avait dû se faire attendre, tout comme les témoignages de sa douleur. Tu commenças donc à te diriger vers le reste du gibier qui attendait son destin, autant stressé par les retombés du combat que de par les complaintes d'un inconnu. Tu étais fourbe, prenant un immense plaisir à t'approcher lentement de ceux-ci, chassant d'un premier geste de main celui qui avait pris la charge du blessé le plus grave. Blessé gravement, au point où il n'était pas rentable de le ramener, même si tu avais pu simplement le porter tel un simple ballot de paille. Tu inspectas avec minutie son corps meurtri, une importante hémorragie ayant commencé à imbiber ses vêtements, sa maigre cuirasse. Tu avais tantôt amené tes phalanges une nouvelle fois sur sa personne, tâtant un tant soit peu la plaie. Tu allais sans doute lui faire une fleur, un cadeau à la portée variable mais qui allait un minimum plaire à la chose que tu étais. Tu plaquas dès lors ta paume contre ses lèvres lui ôtant le droit de hurler alors que ta lame que tu avais précédemment posé à même le sol commença à rapidement remonter son flanc pour se loger entre ses côtés, là où se trouvait son cœur, l'achevant. Un bien beau cadeau alors que tu entendis hurler en ton fond le plus jeune qui vint machinalement reculer tandis que tu ne faisais attention à ses paroles.
Tu aurais voulu le garder pour la fin mais il faisait trop de bruit, il était trop encombrant à sa façon pour le prédateur qui comprenait lui aussi le fait qu'attirer plus d'adeptes de Mearian n'était nécessaire. Une totale absence de cérémonie s'en suivant alors que tu le rattrapas avec une rare aisance en une démarche qui respirait qu'une seule envie, la soif de sang. Légèrement voûté comme une bête aux aguets. Tu agrippas bien plus brutalement lui, une seule de tes mains suffisant à englober la totalité du bas de son visage. C'est sans guère plus de cérémonie que tu l'envoyas valser contre l'une des carrioles, non loin du corps du premier sacrifié. La projection l'ayant bien assommé alors qu'il ne s'était point relevé, silhouette frêle qu'il était. Tu allais pouvoir le garder pour plus tard te disais tu finalement, une bien bonne nouvelle alors que tu te permis d'achever sans grand intérêt le blessé plus léger qui avait lui aussi cherché à ramper loin de cette folie, égorgé tel un misérable.
Le bouquet final pouvait arriver, tes pas lourds te portant vers le jeune individu qui reprenait ses esprits, toujours aussi apeuré, plus paniqué que jamais. Une main encore et toujours plaquée contre ses lèvres, enserrant sa mâchoire tandis qu'à l'opposé ta jumelle agitait doucement ton poignard. L'amusement prenant une autre forme alors que tu plantais méticuleusement l'acier acéré à diverses parcelles d'une anatomie que tu ne connaissais que trop bien. Diverses parcelles où l'hémorragie allait être présente mais bien mois importante que de par la section d'une artère. Il se vidait se fatiguant lui même un peu plus à chacun de ses mouvements, ses bras cherchant à repousser avec naïveté un poids mort comme le tien. Ses couleurs disparaissaient, la vision en étant réconfortante, une vision qui te procurait comme une joie. Tu étais envie par une émotion indescriptible mais qui faisait hurler ton côté le plus primaire que l'on t'avait insufflé avec maladresse. Tu n'avais plus qu'à attendre là, essuyant ta lame contre les vêtements du mourant aux larmes qui commencèrent à ruisseler.
Son destin était scellé.