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Le coup du dragon | Luci K. Omnia & Erial Norterys

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「Luci K. Omnia & Erial Norterys」

Canard glacé.

Le coup du dragon

Tu avais entendu des rumeurs. Des murmures à travers les nations. Un bruit fuyant, étouffé par une chape de secret, de mysticisme. Au fil de ton exploration de ce monde, tu en avais entendu pas mal, des ragots. L’inconnu te stimulait. Tout ce qui ne te rappelait pas ta vie de merde te stimulait, en fait. Tout ce qui n’avait pas de rapport avec les Enfers.
Pourtant, il te manquait. Ton amour incestueux, ton jumeau. Ca faisait un bout de temps que tu ne l’avais pas vu. Depuis ton invocation, en réalité…
C’est à ça que tu pensais lorsque tu lâchas une bonne grosse dose de foutre dans la gueule de la meuf qui te pompait le dard alors qu’un mec te faisait le cul en même temps. Tu fixas longuement l’aquarium brûlant dans lequel survivait péniblement un poisson rouge alors que l’autre démêlait ses cheveux amalgamés par ta semence. Le troisième participant finit sont taff peu de temps après et tu te rhabillas, coupable. Putain. T’avais encore cédé. Parce que tu ne pouvais pas t’en empêcher, paire de couilles montée sur pattes. Mais toi, tu le savais, ce n’était pas sérieux. Tu batifolais à gauche à droite pour ne pas déprimer. C’était ta soupape de sécurité, sinon tu pétais les plombs.
Peut-être que Bridvar en faisait de même.
Ou peut-être que pendant ton absence, il avait des regulier(e)s… Après tout, il devait se sentir seul, dans leur désert de sel. Peut-être qu’il t’avait déjà oublié. Peut-être qu’il ne t’aimait plus.
Peut-être qu’il ne t’avait jamais aimé.
Cette simple pensée te rendit malade. Ouais, bordel, ça te triturait les tripes plus que la bite de l’autre ne venait de le faire. C’est bien d’ailleurs pour ça que tu traînais à Akantha, ce tas de caillasse brûlant. Pas fou pour un Démon censé incarner l’hiver. M’enfin tu la vivais bien, l’ironie du sort. Et puis ça rendait la baise plus torride encore, même si, à ce moment précis, la chaleur décuplait plus ta gerbe qu’autre chose.
Tu sortis de l’appartement, situé dans une petite ville du désert, pour te bouffer une bourrasque chargée de sable dans le visage. Avec un soupir, tu sortis un foulard de ta poche pour le nouer autour de ton cou… Avant de te raviser. Flemme. Et puis c’était pas la tempête non plus.
Le soleil se couchait sur la petite ville dans laquelle tu te trouvais, jetant des éclats topaze sur les façades presque fumantes des bâtiments. Tu avais laissé tomber ta veste en cuir. Etrange, hein ? Bref, débardeur habituel, pantalon sombre. Et une petite émanation de ton pouvoir pour rester au frais.
Habile.

• • •

Effluves d’alcool, rires gras, sensation de moiteur, couleurs vives, goût de réalité.
Ou de rhum, en fait.
C’était synonyme dans tous les cas.
Les deux coudes posés sur le bar, tourné vers la salle, un léger sourire flottait sur ton visage alors que tu observais la scène. Une pittoresque taverne où tournaient des ventilateurs suspendus au plafond au même rythme que le roulis des piliers de comptoir. Et toujours ce bruit, ces murmures. Tu repéras rapidement une table où l’on taillait une bavette à propos du sujet qui t’intéressait.

— … Aetoith…

— Mes bons messieurs, braves gens d’Akantha, clamas-tu en t’approchant du groupe intéressé.

Interpellé, ils t’observèrent t’asseoir à côté d’eux sans y avoir être invité. Tu t’en battais les couilles. Au pire, tant pis s’ils t’envoyaient chier. La politesse, très peu pour toi. T’étais pas un exemple de respect.
Tu quittas ton air goguenard lorsque tu présentas ton projet au groupe de poivrots locaux. Un peu imbibés, ils ne t’emmerdèrent pas et furent au contraire particulièrement réceptifs à ta demande, te résumant ce qui se disait à ce moment-là.
Ils te donnèrent un nom, une direction. Un objectif.
Le Sanctuaire de Visharan.

• • •

A l’aube, à moitié torché de la veille, tu pris la route après avoir volé un cheval auquel tu attachas deux sacoches contenant tes provisions pour ton petit trip dans le désert. Tu cavalas toute la matinée avant d’arriver à une oasis où tu fis une pause. Tu remplis tes gourdes d’une eau verdâtre. Qu’elle soit viciée ou non d’ailleurs, tu t’en branlais, tu ne craignais pas la maladie. Un des seuls avantages à être une créature immortelle en provenance direct des Enfers.
Tu pris un instant pour te poser au bord du point d’eau, soupirant longuement. Il faisait toujours un petit peu plus frais autour de toi, usage mineur du Mahāpadma. Tu songeas aux raisons qui t’avaient poussées à te perdre au fin fond d’Akantha. Et son visage apparut instantanément à ton esprit. Tu voulais savoir. Tu devais savoir.
Pourquoi ? Pourquoi toi ? Pourquoi ton existence ? C’était quoi, ton intérêt, au final ? Y avait-il seulement un quelconque sens à être doué de conscience lorsqu’on est basiquement un amas de magie noire ? Trouverais-tu un jour une réponse à ça ? Tu soupiras, las de te torturer l’esprit avec ce genre d’interrogation d’émo. Il y avait autre chose qui t’intéressait.
Pendant combien de temps ? Avec lui. Serait-ce infini ? Les sentiments étaient-ils réciproques ? Seriez vous un jour réunis à jamais ?
Coin coin, Eri. Coin. Coin.
Tu t’étais foutu en tête de trouver un Dragon voyant nommé Aetoith.
Au moins, ça avait plus de gueule que la caravane de cette gitane de Madame Irma. Je peux au moins t’accorder ça.

Cas soc’.

.

「Luci K. Omnia & Erial Norterys」

Canard glacé.

Le coup du dragon

T’étais là, au bord du lac, perdu dans tes pensées. Allongé, à peine redressé sur tes avant bras repliés. En pleine réflexion existentielle, observant la surface luisante de l’eau. L’ardeur du soleil semblait se battre pour la faire disparaître, l’astre dardant ses poignards lumineux sur celle-ci. Tu soupiras longuement. Il allait bientôt falloir reprendre ta route. L’épopée d’Erial l’amoureux transi. Cupidon t’avais foutu une bonne flèche dans le cul, mais pourtant, t’avais parfois envie d’aller sonner chez la Sorcière pour qu’elle te refile une p’tite potion de mort. Et l’eau, toujours paisible, luttant pacifiquement contre les assauts du désert. Un frêle îlot de vie. Si calme, si…

Enculé.

Des gerbes d’eau te parvinrent à la gueule. Stoïque, tu n’eus qu’un léger réflexe de recul avant de fixer le petit fils d’inceste venant de te tremper. Le brave garçon profita quelques instants de sa baignoire de merde et tu rêvais qu’un putain de gros poiscaille le bouffe façon orque vs. phoque. M’enfin. Au mieux, y aurait peut-être une algue à laquelle il serait allergique. Pas grand-chose devait pouvoir survivre là-dedans, en plein cagnard, malgré la présence de quelques palmiers et d’une herbe à moitié carbonisée s’étant frayée un chemin à travers le sable.
Tu te demandais si tu devais lui faire regretter son petit saut, te casser ou bien entamer une conversation avec lui. M’enfin, il t’imposa bien vite la troisième solution, après être sorti de l’eau, t’exposant son torse luisant au soleil. Belle gueule. Plutôt stock. Tatoué. T’aimais bien ce que tu voyais. Tu l’aurais bien forcé à te lécher les tétons. Mm.. Ouais, tu t’y voyais déjà, moment entre couilles en plein désert… Tu lui donnerais une bonne raison d’avoir envie de plonger dans l’eau.
Chaleur.
Et besoin de se nettoyer.
C’est alors, qu’enfin il te remarqua, après t’avoir à nouveau foutu de l’eau dessus. Au moins, ça rafraîchissait. Un sourire de gogole sur son visage, il s’approcha :

— Tu t’es perdu ? La ville c’est dans cette direction tu sais … Après je vais te dire un petit secret .. C’est un secret donc faut pas le dire hein, fais pas ton hypocrite et viens pas me faire un coup de pute, donc tu le dis à personne hein ; hein, hein, hein … Par là bas y a un DRAGON. UN PUTAIN DE DRAGON. Un truc qui fait graouch graouch et qui crache des flammes façon four 39-45.

Graouch, graouch, hein.
Sacré dragon saveur bacalhau.
Déjà, le bonhomme te filait un mal de crâne assez impressionnant. Mais pour l’heure, tu ne faisais rien si ce n’est le dévisager, attendant qu’il se calme.

— Moi c’est Luci. Enchanté. Assassin de mon travail. Ah et en parlant d’assassinat y a un Scorpion-De-Foutre à côté de toi …

Et alors qu’il te tendait la main, tu haussas un sourcil pour, en effet, remarquer la bestiole qui vint grimper le long de ton bras et baver cette exquise substance sur le haut de ton débardeur avant de déguerpir. Alors que le dénommé Luci te proposait de faire chemin avec lui pour trouver Aetoith, tu passa le bout de ton index sur le “foutre” du scorpion. Appréciant la texture entre ce doigt-ci et ton pouce, tu fis une moue intriguée avant de le porter à ta bouche. Amusé à l’avance, tu servis au jeune homme un regard puant la bite tout en donnant un lent coup de langue pour goûter la chose.
Bah, c’était comme de la semence humaine. En plus amer. Tu grimaças légèrement, haussas les épaules, et saisis la main tendue avec celle que tu venais de lécher. Petit clin d’oeil en te relevant.

Quel connard. T’avais vraiment que ça à foutre, hein ? C’était plus fort que toi, je sais. Dommage, Erial. Dommage. Un jour, tu regretterais peut-être.

— Erial. Et merci pour l’avertissement. M’en reste un peu sur l’pec, tu veux goûter ? En plus vu comme tu m’as mouillé, bébé, crois-moi, tu pourras ressentir tout mon corps...

Tu ne pus réprimer un petit rire. Ah, c’était marrant, hein ? Oui et non. D’un côté, t’aurais pas dit non pour une baise. De l’autre, tu voulais juste le titiller sans motif réel.
Vraiment ?
Sans motif, mec ?
C’était pas plutôt le fait que t’étais un putain de dépressif de merde qui cherchait à fuir sa vie merdique et sans aucun sens ? Un tas de luxure qui vivait à travers son propre frère parce qu’il était pas foutu de supporter sa propre existence ?
Oups.
Hihi.

Reprenant ton sérieux, tu pointas du doigt ton cheval volé, que t’avais attaché à un arbre un peu plus loin.

— J’suis un peu venu dans cet endroit merdique pour ça. Sinon, j’serais pas contre profiter de ta douce compagnie, mais j’ai qu’un cheval. Et déjà que j’sue du cul dessus, j’imagine pas si j’me tapais la route à pied avec toi.

Quoique… Qu’est-ce que t’avais à perdre, dans le fond ? Tu t’en branlais. C’est pas comme si on pouvait te crever aussi facilement. Puis l’autre, vu à quel point il avait l’air stable, il finirait sûrement bien vite par pourrir dans un coin. Ou alors il pourrait au contraire d’être d’une grande aide. De toute façon, tu pensais pas que le dragon refuserait la visite de deux personnes en même temps. Il devait bien s’emmerder, tout seul dans son Sanctuaire.
Teh, t’avais encore jamais baisé de dragon.
Expérience à faire.
Tu te grattas ta barbe de trois jours avant de faire un signe de tête à Luci.

— T’sais quoi ? Balec, t’auras qu’à marcher à côté, j’irai plus lentement. C’pas un voyage super facile j’pense, autant le faire à deux.

C’était somme toute rationnel, comme choix.
Peu de temps après, vous vous mettiez en route.
Beaucoup trop sociable.
Ou complètement con.
Toujours est-il que tu prenais un malin plaisir à voir ton compagnon de fortune se trimballer avec toute une quincaillerie sur lui. Parfois, lorsque tu te sentais être un bon maître, tu lui donnais un peu de ton eau.
Et quelques heures plus tard, le Sanctuaire de Visharan se découpa entre dunes et formations rocheuses, prenant un air de glorieux mirage alors que le soleil se couchait, caressant sa peau de miel orangé.

Graouch, graouch.