Voilà près d’un mois qu’Amalia avait débuté sa mission. Occupée avec ses nouvelles responsabilités, elle avait finalement été contrainte de repousser jour après jour sa recherche d’informations à propos des Séraphs. La chose n’était pas aisée et le peu de connaissances qu’elle avait au sujet de cette race venaient de la bibliothèque sacrée de Mearian.
Ici, à Ellgard, c’était pratiquement comme s’ils n’avaient jamais existé.
Elle avait fini par se résoudre, toutefois, après avoir réglé pendant des jours des problèmes administratifs à droite à gauche et chapeauté personnellement plusieurs laboratoires, à aller à la pêche aux informations. C’était uniquement car les informations étaient, en un sens, venues lui tapoter le visage qu’elle s’était réveillée et s’était rappelée de sa mission. Elle n’avait pas avancé et savait que le temps jouait en sa défaveur : à l’impératrice, elle avait suggéré un philtre de courage pour ses soldats, mais ce n’était pas ce qu’elle comptait lui apporter au final.
Les délais, eux en revanche, restaient les mêmes, immuables et la date limite approchait à grand pas, alors qu’elle venait tout juste de s’installer dans son nouveau rôle de directrice des recherches biologiques et génétiques. C’étaient de gigantesques complexes de laboratoires et d’industries pharmaceutiques qu’elle devait désormais piloter : par chance, elle avait pour cela les anciens directeurs qui étaient désormais ses subordonnés. Et le plus dur avait été de le leur faire comprendre, parfois à l’aide de menaces bien placées.
Après plus de dix ans de travail à Ellgard, Ama’ n’était pas méconnue, elle n’était pas vu comme une opportuniste car ce n’était pas l’image qu’elle véhiculait. Mais tout le monde n’était pas forcément d’accord avec ses manières de faire. Et certains qui l’avaient connue dix années plus tôt avaient tendance à la soupçonner de quelque chose, surtout lorsqu’ils notaient qu’elle faisait toujours la vingtaine physiquement.
« - Tu es sûr de ce que tu affirmes ?
- À peu près sûr, ma bichette, ça aurait été bien plus cher sinon » répondit le vieillard tout en triturant l’une des curieuses sculptures en métal rapiécé qui gisaient sur la commode à l’entrée de sa maison. Malgré son assurance et le ton de sa voix, il ne souriait pas, ce qui laissait entendre qu’il était très sérieux dans son propos.
Flottant dans son long manteau, la rousse replaça le chapeau qui lui servait à masquer ses mèches rousses et une partie de son joli minois. Elle avait bien fait de se rendre à la Casse, voir son vieil ami dealer de lyrium. De toute manière, ses réserves d’oplium étaient pratiquement épuisées, elle avait ainsi pu faire d’une pierre deux coups.
Qu’il était bon, décidément, d’avoir un pied dans le marché noir.
Le vieux Alfredo n’y connaissait bien évidemment rien en matière de Séraphs, toutefois il savait où il était possible de réunir ce genre d’informations. La mèche, il la lui avait vendue à un prix exorbitant ; la scientifique espérait juste ne pas être déçue. Mais dès ses premiers mots, Amalia avait su qu’elle était sur la bonne piste : il lui avait parlé d'hommes de l'ombre bercés dans des sciences occultes et interdites.
Quittant alors l’odieux terrier de l’olibrius, la directrice envisagea de gagner son laboratoire personnel pour y déposer les prescriptions de ses cobayes adorés.
Le laboratoire d’Amalia se trouvait en plein centre de la Basse-Ville, dissimulé plusieurs mètres sous terre, dans les caves d’un immeuble résidentiel désaffecté qu’elle avait, à terme, acheté. Malgré son emplacement dans une zone densément peuplée, elle s’était assurée que l’on ne pourrait jamais entendre ses patients crier depuis l’extérieur. Les murs blanc, complètement matelassés, étaient de ce fait parfaitement hermétiques, tout comme les lourdes portes en acier qui barricadaient les cellules et fermaient les cloisons des cinq ou six pièces que comprenait le complexe. En plus d’une dizaine de cellules étriquées, Amalia avait installé quatre salles d’opérations et un petit bureau où elle entreposait ses recherches dans de nombreux dossiers.
Globalement, l’endroit était donc blanc comme un hôpital et d’une salubrité exceptionnelle : Ama n’était pas une folle de ménage, mais lorsqu’il s’agissait de son laboratoire, elle ne laissait pas une poussière ni une tâche de sang passer. Les rares meubles étaient d’ailleurs recouverts d’un film plastique, comme les tables sur lesquelles végétaient ses cobayes. Seules les cellules de ces-derniers pouvaient pâtir d’un manque d’hygiène : même si elle ne les nourrissait pratiquement pas, sinon en intraveineuse, elle ne s’occupait pas non plus de leurs déjections. En somme, c’étaient comme des rats de laboratoire : elle ne les valorisait pas en tant qu’êtres humains, mais uniquement en tant qu’animaux.
Lorsqu’ils mouraient, elle nettoyait leurs cages avant d’y installer un nouvel arrivant. Et elle incinérait les corps.
Depuis dix ans qu’elle faisait ça, la scientifique s’est habituée à sa petite routine diabolique de fine scientifique psychopathe rejetant la moindre éthique. Empruntant l’ascenseur de l’immeuble, qu’elle avait fait réparer et dont elle seule avait la clé, elle rejoignit ce soir-là encore ce qui, pour elle, était son petit paradis. Rapidement, elle se délesta de ses affaires dans son bureau, se servit un verre de whisky et se mit au travail.
En moins d’une heure, elle avait déjà administré les doses nécessaires pour garder ses cobayes mutilés, opérés à cœur ouverts et déformés dans un état de semi-conscience. Elle ne pouvait pas garantir qu’ils ne souffraient pas, mais au moins pas assez pour en succomber. Ainsi, ils continuaient à se tenir tranquilles, prisonniers de leurs propres corps. Généralement elle se servait des hybrides pour noter les améliorations physiques extérieures, tandis que les lycanthropes, plus solides, lui permettaient de déceler les changements internes. Elle n’avait pas le moindre remord du monde à faire souffrir longuement et continuellement ces derniers : c’était son petit plaisir coupable.
Ce soir-là, elle dût toutefois déplorer la disparition de l’un de ses cobayes : une hybride belette chétive, probablement une junkie ramassé dans la rue, victime d’un arrêt cardiaque. C’était l’une des conséquences les plus courantes à ses terribles expériences, notamment chez les hybrides. Un vieillissement accéléré pouvait aussi survenir ou alors simplement une diminution drastique de l’espérance de vie, comme d’autres l’avaient démontré avant elle. Mais jamais personne n’avait été aussi proche du but qu’elle : car dans certaines cellules gisaient, endormis, des sujets pratiquement humains qui l’étaient depuis des semaines. Et pour l’un d’entre eux, depuis plusieurs mois désormais.
Elle espérait beaucoup de ces résultats.
Sitôt sa routine monstrueuse terminée, la scientifique gagna alors son bureau pour déplier le bout de papier fourni par Alfredo qui renseignait les coordonnées de son contact. Figuraient simplement un nom, un lieu et une heure, aucune date. La jeune renarde pouvait supposer que c’était aujourd’hui et, le temps de s’y rendre, elle pourrait même arriver à temps.
Le point de rendez-vous avait longtemps semblé désert, alors que le soleil était lentement descendu à l’horizon. Voilà près d’une heure que la scientifique attendait et elle le faisait désormais difficilement, de plus en plus persuadée qu’Alfredo l’avait bernée ou que ses informations étaient périmées. Elle doutait clairement de la présence d’un messager dans les environs, même les environs de l’Usine étaient connus comme particulièrement malfamés. Elle n’était pas si loin de la Casse, après tout, dont elle pouvait voir les lumières des moissonneurs balayer l’horizon.
Une fois de plus, elle balaya du pied le même caillou sur lequel elle s’acharnait depuis un moment désormais. Cette occupation ne lui fit même pas remarquer la paire d’yeux qui l’observait dans l’obscurité. Elle ne sentit même pas la présence de la silhouette avant que celle-ci prenne la parole.
« - Pourquoi cherchez-vous à nous contacter ? »
Amalia sursauta tout en saisissant soudainement le poignard à sa ceinture, avant de finalement noter l’ombre se détachant des ténèbres. C’était vraisemblablement une jeune personne encapuchonnée, elle laissait paraître peu de détails de sa physionomie. La scientifique comprenait, elle avait fait sensiblement la même chose.
« - Je suis à la recherche d’informations concernant les Séraphs.
- Ca ne sera pas gratuit.
- L’argent n’est pas un problème, contentez-vous de me fournir ce que je demande.
- Avez-vous au moins la moindre idée de qui nous sommes ? répondit brusquement le disciple, sans la moindre once d’empathie et en se rapprochant dangereusement. Sous sa capuche, Amalia pouvait désormais discerner des traits féminins. Je ne parle pas d’argent, il existe d’autres prix. Jusqu’où seriez-vous prête à aller ? »
La directrice sourit, elle sourit de toutes ses dents et dévoila sa magnifique dentition à son invitée qui saisit le message. Peu de personnes étaient capables de sourire en ce genre de situation.
« - Parfait. Nous avons ce qu’il vous faut. Nous vous recontacterons.
- Vous ne savez pas-
- Nous savons parfaitement qui vous êtes, Miss Blackwood. Nous reviendrons vers vous, » signa la silhouette sombre avant de disparaître soudainement, tout sourire à son tour. Amalia, elle, ne souriait plus.
Avait-elle été suivie ? Alfredo l’avait-elle trahie ? Elle ne saurait dire, toutefois son pied dans le marché noir l’avait visiblement menée à ce risque. Elle n’était plus aussi blanche désormais. Et quelque chose là-dedans lui plaisait atrocement. Son sang bouillonnait et son cœur battait la chamade, tandis que des dizaines de questions lui traversaient l’esprit.
Elle sentait à présent qu'elle avait affaire à quelque chose de plus grand qu'elle, quelque chose qui dépassait son imagination. Quelque chose de tapi dans l'obscurité qui l'appelait...
Ici, à Ellgard, c’était pratiquement comme s’ils n’avaient jamais existé.
Elle avait fini par se résoudre, toutefois, après avoir réglé pendant des jours des problèmes administratifs à droite à gauche et chapeauté personnellement plusieurs laboratoires, à aller à la pêche aux informations. C’était uniquement car les informations étaient, en un sens, venues lui tapoter le visage qu’elle s’était réveillée et s’était rappelée de sa mission. Elle n’avait pas avancé et savait que le temps jouait en sa défaveur : à l’impératrice, elle avait suggéré un philtre de courage pour ses soldats, mais ce n’était pas ce qu’elle comptait lui apporter au final.
Les délais, eux en revanche, restaient les mêmes, immuables et la date limite approchait à grand pas, alors qu’elle venait tout juste de s’installer dans son nouveau rôle de directrice des recherches biologiques et génétiques. C’étaient de gigantesques complexes de laboratoires et d’industries pharmaceutiques qu’elle devait désormais piloter : par chance, elle avait pour cela les anciens directeurs qui étaient désormais ses subordonnés. Et le plus dur avait été de le leur faire comprendre, parfois à l’aide de menaces bien placées.
Après plus de dix ans de travail à Ellgard, Ama’ n’était pas méconnue, elle n’était pas vu comme une opportuniste car ce n’était pas l’image qu’elle véhiculait. Mais tout le monde n’était pas forcément d’accord avec ses manières de faire. Et certains qui l’avaient connue dix années plus tôt avaient tendance à la soupçonner de quelque chose, surtout lorsqu’ils notaient qu’elle faisait toujours la vingtaine physiquement.
« - Tu es sûr de ce que tu affirmes ?
- À peu près sûr, ma bichette, ça aurait été bien plus cher sinon » répondit le vieillard tout en triturant l’une des curieuses sculptures en métal rapiécé qui gisaient sur la commode à l’entrée de sa maison. Malgré son assurance et le ton de sa voix, il ne souriait pas, ce qui laissait entendre qu’il était très sérieux dans son propos.
Flottant dans son long manteau, la rousse replaça le chapeau qui lui servait à masquer ses mèches rousses et une partie de son joli minois. Elle avait bien fait de se rendre à la Casse, voir son vieil ami dealer de lyrium. De toute manière, ses réserves d’oplium étaient pratiquement épuisées, elle avait ainsi pu faire d’une pierre deux coups.
Qu’il était bon, décidément, d’avoir un pied dans le marché noir.
Le vieux Alfredo n’y connaissait bien évidemment rien en matière de Séraphs, toutefois il savait où il était possible de réunir ce genre d’informations. La mèche, il la lui avait vendue à un prix exorbitant ; la scientifique espérait juste ne pas être déçue. Mais dès ses premiers mots, Amalia avait su qu’elle était sur la bonne piste : il lui avait parlé d'hommes de l'ombre bercés dans des sciences occultes et interdites.
Quittant alors l’odieux terrier de l’olibrius, la directrice envisagea de gagner son laboratoire personnel pour y déposer les prescriptions de ses cobayes adorés.
Le laboratoire d’Amalia se trouvait en plein centre de la Basse-Ville, dissimulé plusieurs mètres sous terre, dans les caves d’un immeuble résidentiel désaffecté qu’elle avait, à terme, acheté. Malgré son emplacement dans une zone densément peuplée, elle s’était assurée que l’on ne pourrait jamais entendre ses patients crier depuis l’extérieur. Les murs blanc, complètement matelassés, étaient de ce fait parfaitement hermétiques, tout comme les lourdes portes en acier qui barricadaient les cellules et fermaient les cloisons des cinq ou six pièces que comprenait le complexe. En plus d’une dizaine de cellules étriquées, Amalia avait installé quatre salles d’opérations et un petit bureau où elle entreposait ses recherches dans de nombreux dossiers.
Globalement, l’endroit était donc blanc comme un hôpital et d’une salubrité exceptionnelle : Ama n’était pas une folle de ménage, mais lorsqu’il s’agissait de son laboratoire, elle ne laissait pas une poussière ni une tâche de sang passer. Les rares meubles étaient d’ailleurs recouverts d’un film plastique, comme les tables sur lesquelles végétaient ses cobayes. Seules les cellules de ces-derniers pouvaient pâtir d’un manque d’hygiène : même si elle ne les nourrissait pratiquement pas, sinon en intraveineuse, elle ne s’occupait pas non plus de leurs déjections. En somme, c’étaient comme des rats de laboratoire : elle ne les valorisait pas en tant qu’êtres humains, mais uniquement en tant qu’animaux.
Lorsqu’ils mouraient, elle nettoyait leurs cages avant d’y installer un nouvel arrivant. Et elle incinérait les corps.
Depuis dix ans qu’elle faisait ça, la scientifique s’est habituée à sa petite routine diabolique de fine scientifique psychopathe rejetant la moindre éthique. Empruntant l’ascenseur de l’immeuble, qu’elle avait fait réparer et dont elle seule avait la clé, elle rejoignit ce soir-là encore ce qui, pour elle, était son petit paradis. Rapidement, elle se délesta de ses affaires dans son bureau, se servit un verre de whisky et se mit au travail.
En moins d’une heure, elle avait déjà administré les doses nécessaires pour garder ses cobayes mutilés, opérés à cœur ouverts et déformés dans un état de semi-conscience. Elle ne pouvait pas garantir qu’ils ne souffraient pas, mais au moins pas assez pour en succomber. Ainsi, ils continuaient à se tenir tranquilles, prisonniers de leurs propres corps. Généralement elle se servait des hybrides pour noter les améliorations physiques extérieures, tandis que les lycanthropes, plus solides, lui permettaient de déceler les changements internes. Elle n’avait pas le moindre remord du monde à faire souffrir longuement et continuellement ces derniers : c’était son petit plaisir coupable.
Ce soir-là, elle dût toutefois déplorer la disparition de l’un de ses cobayes : une hybride belette chétive, probablement une junkie ramassé dans la rue, victime d’un arrêt cardiaque. C’était l’une des conséquences les plus courantes à ses terribles expériences, notamment chez les hybrides. Un vieillissement accéléré pouvait aussi survenir ou alors simplement une diminution drastique de l’espérance de vie, comme d’autres l’avaient démontré avant elle. Mais jamais personne n’avait été aussi proche du but qu’elle : car dans certaines cellules gisaient, endormis, des sujets pratiquement humains qui l’étaient depuis des semaines. Et pour l’un d’entre eux, depuis plusieurs mois désormais.
Elle espérait beaucoup de ces résultats.
Sitôt sa routine monstrueuse terminée, la scientifique gagna alors son bureau pour déplier le bout de papier fourni par Alfredo qui renseignait les coordonnées de son contact. Figuraient simplement un nom, un lieu et une heure, aucune date. La jeune renarde pouvait supposer que c’était aujourd’hui et, le temps de s’y rendre, elle pourrait même arriver à temps.
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Le point de rendez-vous avait longtemps semblé désert, alors que le soleil était lentement descendu à l’horizon. Voilà près d’une heure que la scientifique attendait et elle le faisait désormais difficilement, de plus en plus persuadée qu’Alfredo l’avait bernée ou que ses informations étaient périmées. Elle doutait clairement de la présence d’un messager dans les environs, même les environs de l’Usine étaient connus comme particulièrement malfamés. Elle n’était pas si loin de la Casse, après tout, dont elle pouvait voir les lumières des moissonneurs balayer l’horizon.
Une fois de plus, elle balaya du pied le même caillou sur lequel elle s’acharnait depuis un moment désormais. Cette occupation ne lui fit même pas remarquer la paire d’yeux qui l’observait dans l’obscurité. Elle ne sentit même pas la présence de la silhouette avant que celle-ci prenne la parole.
« - Pourquoi cherchez-vous à nous contacter ? »
Amalia sursauta tout en saisissant soudainement le poignard à sa ceinture, avant de finalement noter l’ombre se détachant des ténèbres. C’était vraisemblablement une jeune personne encapuchonnée, elle laissait paraître peu de détails de sa physionomie. La scientifique comprenait, elle avait fait sensiblement la même chose.
« - Je suis à la recherche d’informations concernant les Séraphs.
- Ca ne sera pas gratuit.
- L’argent n’est pas un problème, contentez-vous de me fournir ce que je demande.
- Avez-vous au moins la moindre idée de qui nous sommes ? répondit brusquement le disciple, sans la moindre once d’empathie et en se rapprochant dangereusement. Sous sa capuche, Amalia pouvait désormais discerner des traits féminins. Je ne parle pas d’argent, il existe d’autres prix. Jusqu’où seriez-vous prête à aller ? »
La directrice sourit, elle sourit de toutes ses dents et dévoila sa magnifique dentition à son invitée qui saisit le message. Peu de personnes étaient capables de sourire en ce genre de situation.
« - Parfait. Nous avons ce qu’il vous faut. Nous vous recontacterons.
- Vous ne savez pas-
- Nous savons parfaitement qui vous êtes, Miss Blackwood. Nous reviendrons vers vous, » signa la silhouette sombre avant de disparaître soudainement, tout sourire à son tour. Amalia, elle, ne souriait plus.
Avait-elle été suivie ? Alfredo l’avait-elle trahie ? Elle ne saurait dire, toutefois son pied dans le marché noir l’avait visiblement menée à ce risque. Elle n’était plus aussi blanche désormais. Et quelque chose là-dedans lui plaisait atrocement. Son sang bouillonnait et son cœur battait la chamade, tandis que des dizaines de questions lui traversaient l’esprit.
Elle sentait à présent qu'elle avait affaire à quelque chose de plus grand qu'elle, quelque chose qui dépassait son imagination. Quelque chose de tapi dans l'obscurité qui l'appelait...