Putain ça me fait toujours le putain même effet. Je me réveille, je tchek mes clés, mes clopes, ma dope et je tchek si les capotes sont pas périmés. J’ai mal à la tête, j’ai mal à la gorge, j’ai l’impression d’être un putain de déchet humain, je me rappelle de parler fort, je me rappelle d’avoir bu beaucoup de whiskey, je me rappelle d’être dans le bar, je me rappelle d’avoir bu des demi, je me rappelle d’avoir frappé deux ou trois bâtards.
Y a l’orchestre de primaire de Montpellier qui joue du Jul dans ma tête et je vous avoue que je suis dans le mal. Je peine à garder mes yeux ouverts, je peine à sentir mes lèvres, putain hier j’ai vraiment fini fracasser. J’ai plus de chemise, j’ai plus de clés, je compte mes clopes, quatre et demi. Je titube avec mon mal de crâne, je suis sûr que j’arriverais à déprimer un doliprane. Comment j’en suis arrivé là ? Alors asseyez vous sur la teubi de Père Luci et écoutez l’histoire
Père Luci raconte nous une histoire, même deux histoires ! Mets tes lunettes et lis-nous tout ! Bon calmez vous j’ai encore mal à la tête là. Et spoiler alerte les diplo se sont fait atomiser la tête et un dragon chez toi ça finit souvent en barbecue. -
Comme je disais, tout commença hier. Vous vous rappelez, j’avais déjà écrit la raison de ma venue dans cette cité méprisable qu’est Akantha. En quoi est-elle pourrie ? J’espère que vous déconnez ou que vous êtes aveugles, ou que vous êtes au moins cons … Non, mais sérieusement entre le fait qu’il y est trois fois plus de traîtres dans leur rang que de vrai fervent, qu’ici les nobles font la loi, en méprisant les plus faibles qui leur gravitent autour en leur léchant le cul dans le seul but de pouvoir un jour monter l’échelle sociale. Vraiment une cité saine n’est-ce pas ? Bref, moi j’étais là pourquoi déjà ? Ah oui : Un dragon. Y avait un putain de dragon qui rôdait dans le coin et je voulais à tout prix le rencontrer … Mais les informations étaient ou fausses, ou juste improbable. Un dragon qui prend des bains de soleil sur la plage, je vous jure, qu’est-ce qu’on n’entendrait pas comme connerie par ici.
J’avais donc passé une longue journée éreintante, remplie de stress et de querelles à la con. C’est pour ça que lorsque la lune pointa le bout de son visage pâle je vins me jeter à corps perdu dans un bar. Une taverne plutôt spacieuse qui possédait une auberge aussi pour les visiteurs un peu trop éméchés sûrement. A cet instant je devais sûrement me dire que je serais en état de prendre une chambre une fois la beuverie passée. Quelle innocence.
Et ce fut ainsi que commença ma murge méthodique. Je descendais autant de jaunes que les marines aux Vietnam, j’enchaînais les lignes à m’en prendre pour un géomètre. Et puis tout commence à devenir flou dans ma mémoire. Vingt et une heure je parlais avec un vieillard à qui je réussis à extorquer quelques boissons. Je faisais semblant d’écouter ses vieilles histoires et il m’entretenait en alcool … Putain quand je vois des gens comme lui je ressens une profonde pitié, ça sert à quoi de traverser les âges pour finir comme ça, une sorte de zombie, pas légalement mort, mais pas vivant pour autant. Il peinait à tenir sur ses deux pattes, enfin trois, si on comptait cette canne qui était bien la preuve de son impuissance … Tss. Je vous jure que quand on voit ce genre de déchet on reconsidère quand même certains génocides.
Vingt-trois heures je commençais à bousculer tout ce qui bougeait sur la piste de danse. Ma bile avait comme une soudaine envie de sortir de sa vésicule biliaire, mais je me retenais tout de même, question de fierté sans aucun doute … Je peinais à comprendre qu’est-ce qui m’avait laissé dans cet état, mais je me doutais qu’il devait y avoir un lien entre les différents mélanges de Rhum que j’avais eu l’excellente idée de goûter… Ou peut-être les cercueils que j’avais enchaîné en collectant les fonds de verre des gens. Je vous jure on a pas idée du gâchis que les gens sont capables de laisser dans leur verre ou sur leur table. Je raclais tous les liquides sur les tables, principalement de l’alcool, mais aussi de la salive et sûrement pas mal de transpi. Mais j’étais déjà bien trop amoché pour avoir une pensée cohérente. Mais la rumeur dit qu’il vaut mieux être un énorme sac, qu’un énorme sac à foutre.
Un horaire quelconque, j’ai presque que des flashs de ces moments, je sais que je parlais tout seul puisque personne ne pouvait me comprendre, personne ne pouvait me sentir ni me supporter. Je matais ma folie, je revenais sur ma vie, petite introspection déchiré, et défoncé, avant de me rendre compte que sur la route de la gloire, l’essence je l’ai toujours pas payé, je suis dans une ford fiesta fun, je suis dans la megan, le rétro, le pare-brise et le coffre m’a déjà lâché, mais je suis toujours là. Un peu en retard, mais bien là.
Je me rends compte que toutes les chattes que j’ai pu aimer n’étaient que des chiennes et en tirant un nouveau cul sec sur mon cocktail, je vins noyer les derniers souvenirs de la soirée de la veille. -
Et me voilà émergeant en plein milieu du bar .. J’ai du m’effondrer comme un énorme déchet. Le barman vient me donner un coup sur la tête avant de me gueuler de partir d’ici … Putain dans ma tête ça résonne tellement, c’est insupportable. Je dégaine mon Desert Eagle avant de lui coller une balle dans la tête sans sommation, sans avertissement. Le flingue vient m’exploser les oreilles pour me laisser dans une pls astrale. Je tchek mes poches … Avant de me rendre compte qu’on m’on m’avait piqué mon psypher la veille … Bon c’est pas si grave au pire je me dis … Et là je me rends compte qu’on m’a piqué un caillou avec des plumes roses qu’on m’avait offert pour mon anniversaire … Pas le choix, là ça va chier mais quand même … Oh putain sérieusement les gars vous abusez … Je vais vraiment devoir faire une course poursuite avec cette sale gueule de bois ? Je me lève en titubant légèrement, j’allume ma clope avant de m’avancer vers le bar pour me passer de l’eau sur le visage. Après cinq minutes de répit, je lâche un gros soupire, digne de la larve du lendemain de soirée que je suis.
« Putain je vous jure les fils de putes qui m’avaient piqué mes affaires, mais surtout mon cailloux plumé je vais vraiment vous enculer à sec de sorte à que plus jamais votre trou ne se referme … » gueulais-je pour me donner la motivation nécessaire à partir.