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Lost Kingdom  :: Ellgard :: Les Tunnels de la Résistance

En unissant nos forces, nous sommes capables de renverser des montagnes et de défier les dieux! [Rae / Résistance]

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La terre était encore meuble là où Rae et Alteas avaient déposé le petit corps sans vie, victime de la maltraitance de quelques abjects êtres humains sous les ordre de l'empire. Tous les soldats impériaux n'étaient pas des brutes sanguinaires et oppressives. Mais ils en existaient qui, enivrés dans leur autorité et leur toute puissance et leurs sombres pulsions, franchissaient la ligne et se transformaient en monstre. Ce n'était pas là le propre de l'armée Ellgardienne, mais aujourd'hui c'était l'un d'eux que le Dark Thunder Master et cette fille avaient arrêté... trop tard...

C'était là quelque chose de rare, mais le Dark Thunder Master c'était tût, laissant Alteas pleurer cette terrible perte pour le monde, cette innocence brisée, cet incommensurable gâchis contre lequel il se battait maintenant depuis plus de 2 ans. S'il avait été plus vif, plus puissant, plus tranchant, il aurait pu sauver le petit... Alteas n'était pas encore assez fort, pas assez puissant pour contrôler la puissance ténébreuse du Dark Thunder Master, pas capable de sauver la vie de cet enfant... Il n'avait pas tant progressé au final depuis qu'il avait quitté son village, il n'était toujours pas capable de prendre soin des gens auxquels il tenait.

Cette fille aussi semblait mal vivre les évènements qui venaient de se dérouler. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle avait également l'air d'être une puissance guerrière, et pourtant elle non plus n'avait pas pu sauver le garçon. Ils n'avaient échanger que peu de mots, mais leurs pensées étaient sans nul doute à l'unisson. Un sentiment d'impuissance, une colère sourde et une volonté de tout donner et se battre pour faire cesser cela...

«Je ne les laisserai plus faire !»

Sa voix puissante et déterminée malgré la tristesse qu'on pouvait encore y ressentir vint rompre le silence et la froideur du deuil, la pesante présence de la mort. Alteas releva les yeux vers elle, son regard noir comme la nuit affichait une détermination sans faille, une détermination qu'Alteas connaissait bien, similaire à celle qui animait la plupart des membres de la résistance. Une volonté capable de briser des montagnes, pierre par pierre.

Leur chemin venaient à peine de se croiser, ils n'avaient échanger que quelques mots, mais cette fulgurante amazone, intraitable Hérault de la justice céleste, lui inspirait confiance. Elle s'était illustrée en combattant le mal aux côtés du Dark Thunder Master, elle avait partager le deuil, le chagrin et les larmes d'Alteas Dryden et sa soif de justice au nom du bien semblait inextinguible.

« Avant j'étais seul et perdu. Je luttais, isolé, face à des maux trop grands pour un seul homme, des forces terribles capables des pires atrocités. Mais il y a un peu plus de deux ans, ma route a recroisé le chemin de cet homme... Il a cru en moi et m'a offert l'opportunité de me battre pour les autres, d'œuvrer pour un monde meilleur aux côtés d'êtres exceptionnels. En unissant nos forces, nous sommes capables de renverser des montagnes et de défier les dieux ! Ton regard ne saurait me tromper, si tu veux te battre à nos côtés suis moi, je te montrerai la voie. »

Sa puissante tirade achevée, notre sombre et ténébreux héros tourna les talons et commença à repartir vers la ville sans prononcer un de plus. Il n'avait pas besoin d'en dire d'avantage, c'était à elle de prendre sa décision à présent...

Ses pas le menèrent bientôt dans les bas quartiers d'Ellgard, non loin de l'entrée des tunnels de la résistance. Mais avant de retrouver l'endroit qui était devenu son nouveau foyer, il restait à notre héros au moins une épreuve à affronter. Une petite fille vint bientôt à sa rencontre. C'était elle qui l'avait averti du danger qu'encourait le garçon et lui avait demander de lui venir en aide. Elle venait vers lui, les yeux remplis d'espoir :

«Monsieur le Darke Fundeur Masteur, vous avez pu aider Rodrigue ? Les méchants ont rien pu faire contre vous non ? »

Alteas se retrouvait légèrement désarmé, ne sachant vraiment comment annoncer à la petite qu'il n'avait pas été à la hauteur de ses espèrances...

417







Un sentiment particulier secouait les entrailles de la jeune femme. Une émotion qu’elle connaissait bien. Une vieille amie qui revenait aujourd’hui lui faire signe de vie, qui lui rappelait tant de chose qu’elle avait mise de côté en quittant son domicile perdu au fond des bois.

Elle ne connaissait pourtant pas ce petit garçon. Elle ne savait pas qui il était, ce qu’il faisait, ni même s’il avait des amis ou de la famille. Et pourtant, elle le pleurait. Elle le pleurait sincèrement et profondément.
Elle pleurait de colère. D’amertume. D’impuissance.
Rae pleurait d’injustice.
La rage montait en elle. Elle lui semblait assourdissante. Ses tempes bourdonnaient. Elle entendait son cœur battre, l’iniquité enflant violemment chacun de ses battements.

Les sentiments néfastes qui absorbaient peu à peu la jeune femme dans leurs ténèbres contrastaient très nettement avec le lieu de la récente sépulture.
Seul le vent se faisait entendre dans cette vaste plaine. La brise était erratique, à l’image de la situation. Elle emmenait au loin les larmes et les sentiments d’impuissances des deux jeunes gens qui se dressaient devant la tombe.
Le paysage était paisible. Il semblait être dans un monde différent du sien.

Rae luttait péniblement contre ce vacarme intérieur. Elle avait envie de hurler, sans pour autant avoir la force nécessaire de sortir le moindre mot. Son énergie passait dans le contrôle d’elle-même. Elle ne pouvait pas s’enrager maintenant. Elle ne pouvait pas se permettre de se transformer devant cet inconnu. Il ne devait même pas savoir qu’elle était une lycanne.
Les minutes défilaient sans qu’aucun d’eux ne s’en aperçoivent. Ils prenaient le temps dont ils avaient besoin pour encaisser les événements.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme avait parlé involontairement. Elle ne l’avait pas remarqué avant d’entendre les paroles d’Atleas à côté d’elle.

« Avant j'étais seul et perdu. Je luttais, isolé, face à des maux trop grands pour un seul homme, des forces terribles capables des pires atrocités. Mais il y a un peu plus de deux ans, ma route a recroisé le chemin de cet homme... Il a cru en moi et m'a offert l'opportunité de me battre pour les autres, d'œuvrer pour un monde meilleur aux côtés d'êtres exceptionnels. En unissant nos forces, nous sommes capables de renverser des montagnes et de défier les dieux ! Ton regard ne saurait me tromper, si tu veux te battre à nos côtés suis moi, je te montrerai la voie. »

Il lui fallut quelques instants pour saisir la signification de ses paroles. Ses pensées errantes parasitaient sa compréhension. Elle était déboussolée.
Alors que les mots prenaient leurs senss, Alteas tourna les talons.
Elle lui emboita le pas rapidement, sans prendre davantage de temps pour y réfléchir.

Elle observait la carrure impressionnante de ce jeune homme. Sa démarche derrière son long manteau bleu orné de figures géométriques pour le moins étranges.
Elle se questionnait sur ses origines. Elle se demandait pourquoi il avait un cache œil et d’où il tenait ses pouvoirs. Tant de questions ridicules et inutiles au vu de la situation.

Elle était à quelques pas de lui et elle avait l’impression d’être encore plus petite qu’à l’ordinaire. La jeune femme enfila ses gants en perdant son regard sur les bâtiments délabrés des bas quartiers. L’obscurité ne dévoilait en rien les bons côtés de ces lieux. Elle les rendait plus angoissant qu’en plein jour, plus insécurisant encore pour les faibles.

Alteas s’était arrêté et Rae eut juste le temps de freiner pour ne pas lui rentrer dedans. Elle était ailleurs. La situation l’avait déstabilisée au plus au point. Elle n’était pas attentive à ce qui l’entourait.

Elle secoua la tête, ses mèches brunes virevoltant doucement, afin de se remettre les idées en place. D’une main, elle replaça ses cheveux derrière ses oreilles pour dégager sa vue.

«Monsieur le Darke Fundeur Masteur, vous avez pu aider Rodrigue ? Les méchants ont rien pu faire contre vous non ? »

La foudre semblait s’abattre sur la jeune femme. Son cœur s’arrêta un bref instant alors qu’elle comprenait ce qu’il se passait. Le souffle coupé, elle se mit à saisir comment Alteas était arrivé sur les lieux du carnage.
Elle ne voyait que le dos du jeune homme, mais elle contatait bien qu’il ne savait pas comment gérer la situation. Comment aurait-il pu ?

Elle se décala lentement pour apercevoir l’enfant. Ses yeux brillaient d’espoir. Elle le regardait comme s’il était un dieu à qui tout était donné de faire.
La fillette était persuadée qu’il avait aidé Rodrigue, sans faire le rapprochement avec son absence auprès d’Alteas.

Le gorge nouée, Rae se glissa aux côtés du mage en glissant une main compatissante dans son dos. S’il ne pouvait pas lui apprendre la mauvaise nouvelle, elle le ferait.

« Bonsoir… Je suis Rae.. »

La voix de de la jeune femme tremblait. Elle était incapable de maitriser ses cordes vocales alors qu’elle bloquait déjà ses sanglots.
Ses paupières gonflées ne pouvaient que trahir le léger sourire qu’elle adressait à l’enfant. Le visage de la petite se décomposa alors qu’elle dévisageait Rae. Son regard jonglait entre elle et Alteas. Elle semblait comprendre petit à petit que quelque chose clochait.

« Je… Nous… »

Rae déglutissait. Elle ne savait pas non plus comment gérer cette situation. Pourquoi diable avait-elle décidé de parler ? Elle le regrettait amèrement. Mais elle ne pouvait pas consciemment laisser Atleas détruire l’image qu’elle avait de lui.
Les enfants ont besoin de Héros. Ils ont besoin d’espoir.

« Rodrigue a succombé à ses blessures. C’est ma faute. Je n’ai pas pu agir assez vite… Je… Il lui a trouvé un bel endroit. »

Sa voix irrégulière avait jeté ces mots comme pour s’en débarrasser. Il n’y avait pas de bonne manière d’annoncer une nouvelle comme celle-ci. Il fallait juste le dire, sans laisser l’inquiétude grandir chez cette enfant.

Rae souhaitait disparaitre à ce moment précis. Cette nuit avait réussi à détruire le peu d’innocence qu’elle avait précieusement gardée de son enfance. Cette sombre nuit avait réussi à la contraindre à voir le monde tel qu’il était. Et ce monde ne lui plaisait pas.

Elle tourna la tête et leva les yeux vers Alteas, honteuse de sa maladresse. Incapable d’affronter le regard de l’enfant.

Code par Rae, headers par milou- epicode
Alteas était pour moins gêné devant la petite fille, ne sachant que lui répondre. Comment lui dire la vérité ? Comment lui expliquer l'horreur qu'avait subi le petit garçon avant que la fulgurante Amazone et lui ne puisse le venir en aide, trop tard ? Valait-il mieux inventer un mensonge pour lui cacher la vérité, au moins partiellement ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête de notre ténébreux héros qui n'en menait pas large à l'heure actuelle, toujours accablé par le chagrin et enragé fasse à son incapacité à agir....

Finalement il sentit la main de la jeune femme qui l'accompagnait se poser doucement dans son dos, comme pour le soutenir...
Ce contact... cela faisait longtemps qu'Alteas n'en avait pas eu de similaire, il lui rappelait la manière dont sa mère le consolait lorsqu'il était enfant. Le geste de la jeune femme avait un peu la même douceur, la même envie de soutenir Alteas, de l'aider à aller de l'avant. Les souvenirs d'enfance du jeune homme commençaient à refluer vers la surface de son esprit. Comment sa mère lui avait-elle annoncé la mort d'un de ses amis d'enfance suite à un raid de bandit déjà... ?

Après s'être avancée pour soutenir Alteas de par son geste, la brune était à présent au même niveau que lui devant la petite fille :

«Bonsoir... je suis Rae »

Rae... un joli prénom, un peu sauvage, mais cela lui allait bien. Cependant sa voix n'avait plus la même fermeté que lorsqu'elle avait annoncé vouloir combattre les injustices. Au contraire elle était à présent beaucoup plus douce, plus fragile alors que des sanglots semblaient pointer au fond de sa gorge.

«Je... Nous... »

La situation n'était pas simple à gérer pour elle non plus... La petite semblait comprendre que quelque chose n'allait pas, elle regardait Rae, puis Alteas, puis Rae à nouveau. Ses yeux commençaient déjà à s'embuer. Alteas se sentait à nouveau écraser par son impuissance.

«Rodrigue a succombé à ses blessures. C’est ma faute. Je n’ai pas pu agir assez vite… Je… Il lui a trouvé un bel endroit. »

Elle endossait la responsabilité à part entière, dédouanant de fait Alteas... Elle n'avait pas à le faire. Ce fardeau était lourd, trop lourd pour lui, trop lourd pour elle, ils devaient affronter cela ensemble, se serrer les coudes, pour le bien de la petite...
Rae semblait à présent bien impuissante, comme lui. Ils avaient beau être des guerriers d'exceptions, des êtres bénis par le destin, la fulgurante Amazone et le Dark Thunder Master, ils étaient là bien impuissants et bien mortels face aux larmes naissantes d'une petite fille et la douleur de la mort d'un petit garçon.

Sans doute au bord de la rupture, Rae se retourna vers Alteas. Ces yeux noir bien que rougis par ses sanglots précédant semblaient l'appeler au secours. Son visage était bouffi, déformé par la tristesse, la douleur, la colère et la honte. Elle devait sans doute être harmonieux en temps normal...

La petite se tournait à présent aussi vers lui, des larmes coulaient sur ses douces joues d'enfant à présent. Elle était sur le point d'éclater violement en sanglot, juste le temps que son cerveau analyse et comprenne ce que Rae venait de lui annoncer :

«M...Mais... c'est pas possible. Vous êtes le Dak Fundeur Truc, vous êtes invincible non ? Elle ment la madame hein ?! Elle est méchante et dit pas la vérité hein ?!? »

Alteas sentait ses souvenirs continuer à remonter à la surface de son esprit. Il se revoyait refusant de croire à la nouvelle de la perte de son ami de l'époque....
C'est alors que la manière dont sa mère l'avait consolé lui revint !

Notre sombre héros fit alors un colossale effort théâtrale sur lui même, tâchant de recomposer au mieux l'expression de son visage, après quoi il se pencha alors pour se mettre au niveau de la petite, plongeant son œil bleu dans le siens.

«Constance, ne soit pas méchante avec elle. Malheureusement elle dit vrai... Rodrigue s'est battu comme un héros jusqu'au bout, il a affronté courageusement les méchants de l'Empire, jusqu'au bout. Malheureusement cela ne suffit pas toujours... Nous ne sommes pas arrivés assez vite, nous n'avons pas été à la hauteur de son courage... »

Le visage de la petite commençait à se déformer horriblement alors que toute sa tristesse était sur le point d'exploser. Alteas souffrait lui, mais il tâchait de ne pas le montrer, il ne lui restait que quelques instants pour parler à la petite avant que son chagrin ne lui en coupe la possibilité :

«Mais écoute-moi. Rodrigue nous accompagne toujours ici, dit-il en posant le creux de sa main sur le cœur de l'enfant. Aucun de nous trois n'oubliera jamais son courage, sa gentillesse et penser à lui nous aidera dans les moments difficile. »

La petite hocha la tête, mais elle avait atteint sa limite à présent. Elle éclata en sanglot, sa voix résonnant terriblement dans le vide des bas quartiers, sa douleur peignant les habitations branlantes d'une peinture de deuil.

Immédiatement Alteas la serra fort contre lui, passant affectueusement sa main dans ses cheveux pour l'apaiser. Une larme coula doucement le long de sa joue, mais il ne laissa pas échapper de sanglot. Il ne devait pas laisser échapper de sanglot. Il devait être fort pour Constance...

«Aujourd'hui, tu peux pleurer, pleurs autant qu'il le faudra. » lui murmura-t-il doucement à l'oreille, d'une voix apaisante.

La fillette ne se fit pas prier... Combien de temps dura cette scène ? Difficile à dire. Alteas n'était pas pressé et laissa pleurer tout son saoule à la petite. C'est ce que sa mère lui avait appris. Lorsque la tristesse est trop grande, la douleur insoutenable et que le monde est injuste, on peut attendre d'un enfant qu'il parvienne à se contrôler. Mieux vaut le laisser pleurer en lui montrant qu'on reste avec lui par un câlin...

Finalement, Constance n'avait plus de larmes, mais elle continuait de serrer fort le manteau d'Alteas dans ses petites mains. Les larmes ne venaient plus, mais son petit corps restait agités de léger spasmes alors que ses sanglots semblaient sans fin. Après encore quelques instants hors du temps, elle relâcha sa prise. Alteas la laissa s'éloigner de lui. Ses yeux étaient rouges et bouffis, son visage décomposé, le chagrin encore palpable. Alteas, au prix d'un effort presque sur-humain parvint à lui offrir un sourire un peu gauche :

«Ça va aller Constance... Nous devons vivre et aller de l'avant... C'est que Rodrigue voudrait non ?
-O..Oui..
-Bientôt, on ira le voir, pour lui dire que nous vivrons pour lui. Tous les trois, dit-il en se tournant vers Rae pour chercher son approbation.
-E...Elle aussi ?
-Oui, c'est une jeune femme très gentille, je suis sûr que vous vous entendrez très bien.
-D'..D'accord.
-Mais ce soir, il faut que tu rentres vite chez toi, ta maman va s'inquiéter.
-... oui.
-Va ma grande, et donne lui ceci de ma part. Ne traine pas en chemin. »

Alteas tendit à la fillette une petite bourse contenant quelques pièces. Ce n'était pas grand chose, mais cela pourrait déjà les aider dans leur quotidien, particulièrement après le passage des brutes de l'Empire. Il s'apprêtait à présent à relever pour se tourner vers Rae et s'excuser qu'elle ai du prendre part à un tel moment.

417






Alteas regarda rapidement Rae qui était démunie face à la situation. Elle n’avait jamais eu à faire face à ce genre de problème. Solitaire comme elle était, elle n’avait pas de mauvaises nouvelles à annoncer, à qui que ce soit.

«M...Mais... c'est pas possible. Vous êtes le Dak Fundeur Truc, vous êtes invincible non ? Elle ment la madame hein ?! Elle est méchante et dit pas la vérité hein ?!? »

Ces mots lâchés par la petite voix incrédule de la fillette achevèrent la jeune femme. Elle avait l’impression qu’on lui avait planté un poignard dans le cœur, qu’on enfonçait toujours plus depuis quelques heures.
Honteuse, Rae avait tourné la tête. Jusqu’à cet instant, elle ne pensait pas un jour vouloir disparaitre devant une enfant, courbée par l’humiliation de son impuissance.

«Constance, ne soit pas méchante avec elle. Malheureusement elle dit vrai... Rodrigue s'est battu comme un héros jusqu'au bout, il a affronté courageusement les méchants de l'Empire, jusqu'au bout. Malheureusement cela ne suffit pas toujours... Nous ne sommes pas arrivés assez vite, nous n'avons pas été à la hauteur de son courage... »

De brèves images de la barbarie dont Rodrigue avait été victime traversèrent les paupières de la lycanne. Elle revoyait la scène comme si elle se déroulait encore en face d’elle. Elle bloqua sa respiration en tenta de ranger ses idées et d’éloigner ses visions cauchemardesques.
Elle s’était redressée depuis quelques minutes, la tête basse, incapable de faire quoi que ce soit pour consoler Constante, observant la situation.

«Mais écoute-moi. Rodrigue nous accompagne toujours ici, dit-il en posant le creux de sa main sur le cœur de l'enfant. Aucun de nous trois n'oubliera jamais son courage, sa gentillesse et penser à lui nous aidera dans les moments difficile. »

Cette enfant était intelligente. Elle comprenait tout très bien. Peut-être même plus que Rae elle-même, qui n’avait jamais entendues des paroles aussi douces face à une situation aussi triste.
Elle avait toujours constaté les morts avant qu’on le lui annonce. Son père était un homme bon, mais il n’avait jamais eu la force de consoler Rae lors de la perte de sa mère. Le pauvre homme n’avait déjà jamais pu se réconforter lui-même. Il s'était contenter de survivre.

Constance pleurait à chaudes larmes. Les sanglots abondaient, incontrôlables. Alteas enlacait la petite fille, comme un grand frère l’aurait fait avec sa petite sœur. La scène était touchante. Une peinture magnifique dans toute cette douleur.
Il lui murmura quelques mots, que Rae n’entendit pas. Elle était complétement désorientée, ses sens n’étaient pas très fiables en ces instants, ses sentiments avaient pris le dessus.
Elle masquait ses émotions tant bien que mal en ne respirant que lorsque cela était vraiment nécessaire.

Constance ne se calma qu’au bout de longues minutes. Rae était statique. Elle n’avait pas bougé d’un pouce. La lycanne n’était qu’une spectatrice. Elle ne bronchait pas, recluse volontairement de l’interaction entre Alteas et Constance.
Il gérait beaucoup mieux la situation qu’elle finalement. Il était fin pédagogue, il savait lui parler.

«Ça va aller Constance... Nous devons vivre et aller de l'avant... C'est que Rodrigue voudrait non ?
-O..Oui..
-Bientôt, on ira le voir, pour lui dire que nous vivrons pour lui. Tous les trois, dit-il en se tournant vers Rae pour chercher son approbation.
-E...Elle aussi ?
-Oui, c'est une jeune femme très gentille, je suis sûr que vous vous entendrez très bien.
-D'..D'accord.
-Mais ce soir, il faut que tu rentres vite chez toi, ta maman va s'inquiéter.
-... oui.
-Va ma grande, et donne lui ceci de ma part. Ne traine pas en chemin. »


Tous les trois…

Tous les trois ?!

Elle sursauta, légèrement paniquée à cette annonce. Elle acquiesça hâtivement dans son coin, mal à l’aise. Ses pupilles se jetait un peu partout, tentant vainement de s'attarder sur quelque chose d'autre.

Il offrit une bourse à l’enfant. Par compassion, certainement, mais surement par honte aussi.
La lycanne inspira longuement avant de relâcher doucement l’air à travers ses lèvres. Il fallait qu’elle remette ses pensées en ordre et rapidement.

Elle détacha ses cheveux et s’empressa de les rassembler pour les lier à nouveau. S’occuper les mains l’aider plutôt bien à ranger sa tête.

« Tu t’es bien débrouillé. Tu es plus douée que moi pour ce genre de… De choses. »

Rae dépassa Alteas, elle ne connaissait pas la direction, mais elle s’en moquait. Elle s’était montrée faible devant cet inconnu. Elle devait se ressaisir, et vite. Pour que cela se fasse, il fallait qu'elle bouge. Qu'elle exorcise toute cette colère.

Code par Rae, headers par milou- epicode
La petite s'éloignait, encore un peu groggy d'avoir pleurer autant, mais se dépêchant tout de même de rentrer chez elle suite aux conseils avisés de notre noble héros à la destinée ténébreuse mais au cœur noble. Il aurait sans doute été compliqué de faire mieux pour annoncer la tragique nouvelle à la fillette et la consoler ensuite, mais tout cela laisser tout de même un gout bien amer dans la bouche, celui de l'échec mêlé à l'impuissance...

Alteas s'apprêtait donc à se relever pour présenter ses excuses à la jeune femme qui l'accompagnait. Elle n'aurait pas dû à avoir assister à une telle scène... La pauvre semblait bouleversée et agitée. Elle n'avait pas bougé pendant qu'Alteas essayait de consoler au mieux la fillette, se tenant près d'eux en spectateur silencieux de la scène, sans doute par respect pour la tristesse de la petit Constance...

Notre ténébreux héros savait que le destin lui réservait encore bien des horreurs et des moments difficiles, c'était là la contre partie qui allait de pair avec les terribles pouvoirs du Dark Thunder Master.  Le fardeau qui pèserait toujours sur les épaules d'Alteas Dryden. En était-il de même pour cette jeune femme ? Sous ses traits harmonieux se cachait-il une destinée sombre et difficile à porter. Alteas ne saurait en juger en ci peu de temps, mais il était certain d'une chose, qu'elle soit maudite ou non, elle faisait parti des êtres d'exceptions, elle faisait partie de ceux qui pouvait changer le monde...

Avant que le jeune homme n'ai pu dire un mot, Rae lui lança

«Tu t’es bien débrouillé. Tu es plus douée que moi pour ce genre de… De choses. »

Puis le dépassa d'un pas ferme et décidé.

Le Dark Thunder Master resta un instant circonspect, ne sachant que comprendre dans les paroles de la foudroyante amazone qu'il avait rencontrée ce jour. Sa souffrance et sa tristesse étaient palpables, et pourtant elle conservait la tête haute, marchant vers le futur. Elle aurait pu prendre la fuite, comme lui avait coutume de le faire jadis, abandonnant derrière soit les horreurs du monde pour essayer de trouver la paix ailleurs. Mais non, elle avait choisi de rester et de se battre. Il ne pouvait pas l'abandonner.

Notre sombre héros termina de se redresser avant d'emprunter le pas à sa nouvelle alliée face aux injustices de la vie et aux vicissitudes du destin.  Son pas était d'ailleurs pour le moins énergique, savait-elle où se rendre à présent ? Ne suivait-elle pas notre héros encore instants plus tôt ? Sa démarche en revanche avait quelque chose de presque envoutant, il en émanait une impression de force, mais aussi de grâce. Difficile d'expliquer ce qui donnait cette impression cependant...

Il fallu un certains temps à Alteas pour rattraper Rae, son pas décidé l'avait presque contraint à courir pour se faire. Ils était à présent un peu plus avant dans les rues des bas quartiers de Keveire la terrible cité impériale, capitale mondiale de la techno-magie diabolique des tourments éternels du chaos. Alteas posa finalement sa main sur l'épaule de la jeune femme avec douceur mais une certaine fermeté également. Il cherchait à arrêter sa course folle :

«Attend... Rae c'est bien ça ? N'oublie la promesse que tu as faites à Constance et celle que tu as du te faire à toi même, telle l'intraitable hérault de la justice céleste que tu sembles incarnés. Nous devons vivre pour lui, et essayer de faire en sorte qu'il n'ai pas souffert tant de tourments pour rien. Combat à mes côtés, à nos côtés, ensemble nous pourrons changer les choses. Mais pour cela il faud... »

Alteas se retrouva interrompu dans sa tirade par des bruits bien caractéristiques du quartiers : des portes et des volets branlants qu'on tentait de claquer violemment, des pas pressés, des discussions qui soudain s'éteignaient... Cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose : des gardes impériaux arrivaient vers eux. Peut être cherchaient-ils qui avait éliminé plusieurs d'entre eux quelques heures auparavant. Dans tous les cas, mieux valait ne pas s'en assurer...

*C'est bien ma veine... *

417






Rae continuait d’avancer à vive allure. L’exercice quotidien et ses aptitudes lycannes lui permettaient de maintenir un rythme soutenu sur plusieurs kilomètres. De toute manière, la route ne devait pas être compliquée. C’était une ligne droite. Les ruelles adjacentes étaient des impasses pour la plupart.  
Elle râlait intérieurement. Revoyant les scènes de la soirée et ce qu’elle aurait dû dire ou faire. Elle se repassait le scénario en l’améliorant à chaque fois. Ses mâchoires étaient tellement crispées qu’elle en avait des crampes. Mais la douleur l’importait peu. Elle se révélait même libératrice dans ces conditions. Elle lui permettait d’extérioriser un peu sa peine intérieure.

Alteas semblait un peu à la traine. Elle l’entendit trottiner pour la rattraper et jeta un bref coup d’œil quand il arriva à sa portée.
Le regard fixe, elle avançait. Elle ne pouvait faire que ça, marcher. Une main imposante, qui recouvrait entièrement sa petite épaule, la freina dans son élan. Le geste était ferme mais pas agressif. Bien que surprise, elle se mit à ralentir un peu, il devait sans doute en avoir marre de la suivre à cette allure.

«Attend... Rae c'est bien ça ? N'oublie la promesse que tu as faites à Constance et celle que tu as du te faire à toi même, telle l'intraitable hérault de la justice céleste que tu sembles incarnés. Nous devons vivre pour lui, et essayer de faire en sorte qu'il n'ai pas souffert tant de tourments pour rien. Combat à mes côtés, à nos côtés, ensemble nous pourrons changer les choses. Mais pour cela il faud... »  

Ce qui coupa la parole a son nouvel allié attira son attention avant qu'elle n'ait le temps d'émettre la moindre objection. Elle distinguait les pas d'une troupe d’une petite dizaine d’homme non loin d’ici.  Elle avait complètement oubliée l’armée. Rapidement, elle observa les alentours en cherchant une échappatoire. Il ne fallait pas compter sur les habitants, aussi bons soient-ils, pour les sortir d’une situation pareille. Ils étaient bien trop faibles et effrayés par les gardes pour tenter quoi que ce soit. Et après avoir vu ce qu’ils pouvaient faire subir à ces malheureux, elle ne leur en tenait pas rigueur.

Elle leva la tête sur les bâtiments un bref instant et observa Alteas. Elle avait un doute sur son habilité à monter sur les rebords des fenêtres comme elle avait l’habitude de le faire. Un homme d'un mètre quatre-vingt dix avec un manteau bleu et un cache-oeil suspendu aux murs des bâtiments attirerait forcément l'attention s'il n'était pas rapide et agile. Il fallait vite qu’ils se trouvent un endroit où se réfugier en attendant que la troupe passe. Entre la carrure d’Alteas et son arme gigantesque, ils étaient bien trop repérables.
S’ils continuaient quelques mètres, ils pouvaient s’engouffrer dans une ruelle sur la droite, mais c’était risqué. Ils pouvaient tomber nez à nez avec les gardes impériaux, et quand bien même ils n’auraient pas eu leurs signalements, ils leurs chercheraient des problèmes.

La jeune femme tourna les talons, agrippa le poignet d’Alteas et trottina sur quelques mètres avant de tourner brusquement à droite. La ruelle était incroyablement sombre et sale. Une odeur nauséabonde s’en dégageait, mais c’était peut-être leur meilleure chance. Elle leva la tête et ne pu s’empêcher de sourire en voyant quelques rebords de fenêtre, une Gouthière branlante et quelques pierres abîmées qui pouvaient les aider à grimper.

Elle fit signe à Alteas et commença à se hisser sur les premières pierres. Les gardes n’étaient plus très loin, mais s’ils se mettaient un peu en hauteur, ils échapperaient à leur vigilance. Deux mètres suffiraient surement à passer inaperçu. Elle ne se souvenait pas d’une seule fois ou les troupes avaient regardé en hauteur, lorsqu’elle se cachait d’eux le soir en rentrant.
Rae espérait sincèrement qu’il était assez habile pour grimper sur une courte distance. L’obscurité de la ruelle pouvait lui permettre d’être maladroit et plus lent que nécessaire puisqu’ils étaient cachés de la vue de tous, mais ils n’avaient pas l’éternité devant eux.
Elle baissa les yeux et chuchota dans sa direction, tout en agrippant fermement un rebord de fenêtre en bois.

«  Alteas, grimpe ! Dépêche-toi ! Je ne tiens pas spécialement à leur souhaiter une bonne soirée ! »

Elle ne savait pas si son idée était la meilleure, mais elle n’en avait pas eu d’autre. Elle marmonna discrètement, s'intimant de ne plus prendre d'initiative de ce genre.

Code par Rae, headers par milou- epicode
Il fallait rapidement trouver une cachette, sans quoi les prochains instant risquaient d'être pour le moins tendus pour nos deux protagonistes au destin si particulier. Ayant été obligé à courser à moitié la jeune femme en focalisant son attention sur elle, Alteas n'était à présent pas en mesure de déterminer clairement où ils se trouvaient. Il y avait bon nombre d'accès aux réseaux de tunnels de la Résistance, répartis un peu partout à travers les bas-quartiers pour faciliter la vie des héros qui prenaient tous les risques pour rendre le monde un peu meilleur qu'il ne l'était.  Mais le Dark Thunder Master aurait été bien incapable à cet instant précis de dire vers lequel il valait mieux se diriger dans l'espoir d'un salut...

Alteas observait les lieux autour de lui, cherchant des points de repère lui permettant de déterminer quelle était la voie vers la meilleure échappatoire possible. Cependant le temps lui manquait cruellement d'une part, et d'autre part le jeune homme n'avait pas le meilleur des sens de l'orientation ce qui pour se repérer dans une zone manquant de point de repère comme les bas quartier de Keivere rendait l'opération pour le moins complexe.

Ce fut finalement la jeune femme qui prit les devants, empoignant prestement le poignet d'Alteas, elle l'entraina rapidement un peu loin dans la rue. Surpris, notre ténébreux héros ne pensa pas à lui opposer une quelconque résistance. Il avait confiance en elle, elle savait ce qu'elle faisait, elle les menaient vers une porte de sortie...

Nos héros arrivèrent finalement dans une ruelle pour le moins étroite et sale. Elle dégageait des odeurs dignes du septième cercle de la putréfaction infernale du chaos, un classique pour les rues les moins bien loties de Keivere. Cependant, elle avait également le bon gout d'être plus qu'étroite, sombre et munie de paroies facilement escaladables. Alteas, malgré ses talents qu'on ne parvenait plus à compter tant ils étaient  nombreux, n'était sans doute pas le meilleur des grimpeurs, aussi hésita-t-il un instant.

«Alteas, grimpe ! Dépêche-toi ! Je ne tiens pas spécialement à leur souhaiter une bonne soirée ! »

Les pas militaires des terribles soldats impériaux étaient très proches à présent, il n'avait plus le choix, aussi s'exécuta-t-il tant bien que mal. Il agrippa du mieux qu'il pu l'espèce de gouttière branlante qu'il avait à sa portée et commença à prendre appui sur le mur inégale pour décoller du sol. Le Dark Thunder Master n'était pas dans son élément loin du plancher des Cerberus, il manqua plusieurs fois de perdre l'équilibre, se raccrochant comme il le pouvait. Rae de son côté se trouvait un peu en dessous de lui, logée félinement sur le rebord d'une fenêtre, observant l'embouchure de la ruelle.

Les pas étaient à présent sur eux, on pouvait voir dans la semi luminosité de la grande rue les ombres des Soldats impériaux qui inspectaient la zone. Certains s'arrêtaient pour frapper aux portes de quelques maison - si tant est que l'on pouvait appeler ces taudis des maisons. D'autres observaient les toits, à la recherche d'ombre fugitives. D'autres enfin roulaient des mécaniques, prêt à ouvrir le feu au moindre signe suspect. Ils étaient confiants, trop sûrs de leurs autorités et de leur puissance même, mais les choses bougeraient bientôt...

Soudain, Alteas glissa, perdant totalement ses appuis et tombant directement sur la pauvre Rae en contrebas. Nos deux héros se retrouvèrent allongés au sol, face à face, leur visage n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

«J'ai entendu du bruit, va voir Bob
-Ok Fred.»

Fred et Bob... Alteas avait déjà croisé la route de ses deux soldats d'élites de l'Empire, ils n'étaient autres que d'humaines incarnation de terribles démons sans pitiés, issues des plus maléfiques et tourmentés cercles de l'enfer. Il fallait à tout pris faire profil bas. Alteas vint poser son index sur les lèvres de la jeune femme à présent si proche de lui, littéralement, alors qu'il venait se serrer encore d'avantage contre elle pour dépasser le moins possible du sol. L'obscurité qui régnait dans la ruelle étroite suffirait peut être à les faire passer inaperçus au regard inquisiteur de Bob...

Les instants qui suivirent parurent sans aucun doute terriblement longs pour nos protagonistes préférés. Contraints à partager une proximité pour le moins gênantes, se fixant dans le blanc des yeux, espérant échapper à ceux qui les traquaient. Se fut pour Alteas l'occasion d'observer de plus près celle qui l'accompagnait. Elle était jolie décidément, mais conservait un côté sauvage et libertaire, ses yeux noirs, rougis des larmes qu'ils avaient versés plus tôt, semblait porter à la fois colère et détermination, mais aussi une certaine tristesse... Alteas ne put s'empêcher de lui adresser l'un des sourires dont il avait le secret.

Les pas de Bob étaient sur eux à présent :
«T'vois que'qu'chose Bob ?
-Nah... Puis bordel ça empeste là dedans en plus. Surement je sais quel chat ç moitié crevé en train de bouloter des trucs moisis, on s'tire Fred.
-Ok. »

Les pas s'éloignèrent, mais Alteas n'osa bouger que lorsque le silence fut revenu autour d'eux. Il se releva alors, avant de tendre la main à le jeune femme pour lui donner un coup de main si nécessaire. Les vêtements de la brune étaient à présent dans un triste état, couvert d'un mélange de sang, de terre, de sueur, de larmes et de détritus issus ce contact prolongé avec le sol... Alteas lui proposa son manteau, une manière de demander pardon à la jeune femme :

« Semblerait que la chance n'ai pas encore totalement abandonné le Dark Thunder Master. Il y a une entrée vers les tunnels par là bas, nous pourrons discuter plus calmement une fois en sécurité. »

417






La lycanne était agrippée fermement sur ses prises. Alteas avait réussi à se hisser maladroitement, elle avait retenue sa respiration jusqu’à ce qu’il paraisse stabilisé. Il était posté un peu au-dessus d’elle. Elle n’était vraiment à l'aise, à l’idée de se retrouver en dessous d'une carrure comme celle de son nouvel allié après avoir vu ses petites difficultés à grimper.

Après tout, il ne devrait plus pouvoir bouger… Il n’y aucune raison que ça se passe mal, pensa-t-elle en essayant de se rassurer.

Les troupes étaient désormais à porté de voix. Elle qui n’avait jamais prié, elle se surprit à le faire intérieurement. Elle avait eu sa dose d’émotion pour un bon petit moment, si elle pouvait se passer d’un affrontement supplémentaire cette nuit, elle le ferait sans regret.
La jeune femme ne voyait pas grand-chose de sa position, mais elle entendait les soldats parler et frapper aux portes. Heureusement, les habitants avaient pour principe de ne rien voir et de ne rien entendre pour ne pas s’attirer les ennuis. Rae était concentrée sur les voix et les mouvements des soldats pour comprendre les directions qu’ils prenaient et ce qu’ils disaient.
Elle entendit un bruit étrange. Comme un glissement. Elle leva la tête brusquement et vit Atleas lui tomber dessus dans rien pouvoir faire. Les yeux écarquillés, elle étouffa un cri alors que le mètre quatre-vingts quinze du résistant s’effondrait sur elle. Ils s’écrasèrent lourdement au sol, la jeune femme dû encaisser le poids de son compagnon en plus de la chute. Quelque chose avait légèrement craqué à son atterrissage, elle grimaça de douleur. Légèrement sonnée après avoir sentit son crâne taper contre la pierre, elle tenta de bouger pour constater les dégâts.
Ses oreilles bourdonnaient et elle ne comprenait pas grand-chose des bruits qu’elle entendait. Elle tourna la tête et constata qu’elle était vraiment proche du visage du jeune homme. Quelques centimètres à peine.
Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il lui cloua le bec en lui posant un index sur les lèvres.

Ah oui… Les soldats.

Elle le sentit se presser plus encore contre elle et se sentit soudainement très mal à l’aise. Les seules fois où elle avait été aussi proche d’un homme, c’était lors de combat. Elle ressentit une bouffée de chaleur, anxieuse, alors qu’elle l’observait en tentant de retenir son souffle pour ne pas trahir son malaise. Il était plutôt bel homme, en fait. Elle n’avait pas pris le temps de réellement le constater jusque-là.

« …on s'tire Fred.
-Ok. »


Ses sens s’étaient remis de l’impact. Elle n‘avait pas compris ce qu’il c’était dit avant, mais le principal, c’est qu’ils partaient. Alteas resta quelques minutes supplémentaires agglutinait contre elle. Son regard se perdait sur la rue en tentant de se changer les idées pour échapper, au moins par la pensée, à cette situation pour le moins très étrange.

Il lui tendit la main une fois relevé, elle l’accepta pour ne pas avoir à toucher le sol et observa son manteau. Il était vraiment sale. Elle allait passer un sacré moment à le nettoyer… Cela l’agaçait. C’était le manteau de son père, et elle ne pouvait décidément pas en prendre soin. Elle savait que c’était risqué, mais ne pouvait pas se résoudre à le laisser dans une armoire. En plus, elle n’avait pas les moyens d’en achetait un de si bonne qualité.

« Semblerait que la chance n'ai pas encore totalement abandonné le Dark Thunder Master. Il y a une entrée vers les tunnels par là bas, nous pourrons discuter plus calmement une fois en sécurité. »

Interloquée, elle leva un sourcil en tentant de comprendre les mots qu’il venait de prononcer. Il ne semblait pas dérangé par ce qu’il venait de se passer. Elle ne savait pas ce qu’il l’énervait le plus, qu’il se soit collé à elle, ou qu’elle soit perturbée qu’il l’ait fait. Bougonne, elle fronça les sourcils et refusa fermement le manteau. Elle soupira, releva la tête, se redressa, le dos droit pour se donner de l’assurance et lui passa devant le nez.

« Il est hors de question que j’aille où que ce soit dans cet état. »

Et voilà. Il l’avait mise suffisamment mal à l’aise pour qu’elle réagisse de manière irrationnelle.
Les auberges ne manquaient pas ici, elles étaient toutes miteuses et mal fréquentées, mais elle pourrait sans aucun doute se laver et en profiter pour nettoyer ses vêtements.
Elle pencha la tête dans la rue pour vérifier que tout était bien libre avant de tourner sur la droite. Une auberge se trouvait cinq ou six cents mètres plus loin. Elle n’était jamais rentrée dedans, mais ça ne pouvait pas être pire qu’ailleurs.
Ses vêtements dégageaient une odeur insupportable. Elle en avait honte.

« Il y a une auberge plus loin. »

C'était non négociable. Il était impensable pour la jeune femme de discuter en sentant si mauvais. Cela finirait par lui donner la nausée, sans compter qu’elle n’avait aucune idée d’où il l’emmenait et s’il y avait quelconque moyen de se débarbouiller là-bas.

Cela faisait des heures qu’ils étaient dehors, elle devait également manger. Le jour ne tarderait pas. Dans quelques heures, ils seraient le lendemain matin.
Elle s’engagea dans la rue en saisissant sa bourse pour faire ses comptes. Elle avait de quoi se payer une chambre et un repas chaud, peut-être même une bière.

Code par Rae, headers par milou- epicode
La jeune femme refusa le manteau d'Alteas avec fermeté et peut être même un soupçon d'agacement. Alteas se demanda un instant qu'elles pouvaient être les causes d'une telle attitude à son égard. Il n'avait pourtant rien fait qui soit à même de la vexer... a priori. Comment expliquer cela alors ? La seule solution qui émergea alors dans l'esprit ténébreux de notre sombre héros fut la suivante : elle ne souhaitait pas revêtir la ténébreuse veste ésotérique du sombre oracle du chaos foudroyant. C'était logique, un tel objet n'était pas à mettre entre toutes les mains. Alteas avait été bien sot de le lui proposer...

« Il est hors de question que j’aille où que ce soit dans cet état. »

Alteas resta un moment circonspect, il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Ils n'étaient pas blessés et c'était bien là l'essentiel, le reste pourrait attendre qu'ils soient en sécurité. Il la regarda s'éloigner de son pas élégant vers l'embouchure de la ruelle et jeter un regard dans la rue.

« Il y a une auberge plus loin. »

Elle souhaitait donc trouver un endroit où elle pourrait se débarbouiller et peut être se changer ? Cela pouvait se comprendre en soit, la pauvre n'avait pas été gâtée par les derniers évènements. Alteas hésita un instant à la retenir et à lui qu'elle pourrait faire tout cela au sein d'une des cache de la résistance si elle l'accompagnait. Mais elle était déjà partie, elle semblait bien décidée et le jeune homme compris qu'il ne pourrait faire changer d'avis à cette intraitable hérault de la justice célèste.

Notre ténébreux héros soupira, il pouvait bien lui accorder cela, il n'avait pas l'intention de la laisser tomber dans les tous cas. Elle serait pour eux une alliées de taille il n'avait aucun doute là dessus. Son sens de la justice, sa volonté de faire le bien, elle était parfaite, et ses capacités martiales seraient également un atout indéniable pour la résistance.

*Nous sommes parvenus à échapper à Fred et Bob, plus rien ne peut nous arriver à présent. On peut bien prendre encore un peu de temps pour rentrer. Les autres ont confiance en moi, ils ne s'inquièteront pas, il savent que je sais me débrouiller.*

Alteas décida ainsi d'emboité le pas de Rae pour sortir de la ruelle et retourner dans la grande rue. Ils franchirent rapidement les quelques mètres qui les séparaient de l'auberge que la jeune femme avait repéré. La vie reprenait doucement son cours autours d'eux après le passage des soldats, les gens avaient l'habitude, c'était peut être ça le plus triste et le plus rageant dans le fond...

Ils pénétrèrent à l'intérieur de l'établissement. L'endroit était pour le moins miteux, mais pas sale. Il était très tôt encore et la salle commune ne contenaient plus quelques piliers de bars comme on les appelle parfois, la plupart des autres habitués étant soit rentrés chez eux, soit repartis dormir.

Ils se dirigèrent vers le tenancier, un homme jovial et légèrement bedonnant même si son visage était marqué par la fatigue. Il serait sans doute bientôt relayé par sa femme.

«Quel ravissant p'tit couple que voilà, vous faut une chambre les tourtereaux ? »

Les tourtereaux... ?

Mais qu'allait-il donc s'imaginer là ? Le Dark Thunder Master n'avait pas un seul instant envisagé Rae autrement que comme la fulgurante Amazone qu'elle était, une justicière redoutable, une alliés grandiose pour affronter le destin qui les attendait, une femme qui avait pleuré avec lui la mort d'un innocent... Mais à dire vrai, c'était effectivement une jolie femme...

«Euh non... enfin oui... mais pas pour ce que vous croyez !
-Allons bon, vous semblez déjà avoir eu une nuit bien agitée tous les deux. La fougue de la jeunesse. HAHA !
-Mais... roh et puis laissez tomber.
-C'est ça, aller chambre 8 pour les amoureux du jour. »

Alteas attrapa les clés que lui tendit l'homme, elles portaient bien le chiffre 8. Il les tendit à Rae qui semblait pressée de pouvoir se débarbouiller. Il la laissa monter à l'étage et demanda au tenancier une bière  et une bassine d'eau dans laquelle il se lava les mains et le visage en attendant sa nouvelle alliée.

417






La jeune femme avançait d’un pas assuré, alors qu’elle ne détenait aucune assurance à ce moment-là. Alteas ne tarda pas à la suivre, elle entendait ses pas. Ensemble, ils s’engouffrèrent dans l’auberge. L’établissement n’était pas si sale et miteux qu’elle le pensait. Il était peut-être même mieux entretenu que celle où elle créchait. L’aubergiste avait l’air bien plus agréable aussi.
La pensée de venir vivre ici plutôt que dans sa taverne habituelle la traversa. Perdue dans ses songes des pour et des contre de cette idée, elle n’eut pas le temps de s’approcher du propriétaire des lieux. Alteas s’en chargea rapidement.

«Quel ravissant p'tit couple que voilà, vous faut une chambre les tourtereaux ? »

Tourt…tourtereaux ?! Mais qu’est ce ça veut dire ? Une femme ne peut pas être accompagnée d’un homme sans qu’il soit son amant ?

Bouche bée, elle observa la scène sans pour autant réagir.

«Euh non... enfin oui... mais pas pour ce que vous croyez !
-Allons bon, vous semblez déjà avoir eu une nuit bien agitée tous les deux. La fougue de la jeunesse. HAHA !
-Mais... roh et puis laissez tomber.
-C'est ça, aller chambre 8 pour les amoureux du jour. »


Rae s’était crispée d’un coup, pinçant les lèvres. Les muscles de ses mâchoires étaient visibles tant elle serrait les dents. Son nouvel ami lui tendit la clef qu’elle s’empressa d’attraper. Elle pivotant sans un mot et s’engouffra dans les escaliers.
Alors qu’elle montait les marches glissantes et irrégulières, elle pesta sur la situation et les idées étranges de l’aubergiste.
Non pas qu’Alteas était vilain, il était plutôt bel homme. Bien qu’il soit pour le moins étrange, comme jeune homme.

« Je ne me suis jamais intéressée à ça ! »

Ce qu’elle voulait être une pensée se transforma en bougonnement alors qu’elle tournait la clé dans la serrure. Elle claqua la porte derrière elle et déposa son marteau dans un coin de la pièce.

« Les tourtereaux… N’importe quoi ! »

Tout en continua son monologue, elle retira son manteau qu’elle laissa au sol tant il était sale, fit glisser son pantalon et ses dessous jusqu’à ses chevilles et les enjamba. Lentement, en essayant de toucher le moins possible ses vêtements, elle enleva sa brassière et se détacha les cheveux.
Un miroir fissuré, posé sur une commode bancale lui renvoya un reflet peu flatteur. Dépitée, elle poussa la porte au bout de la chambre. La salle de bain n’était pas grande mais il y avait ce qu’il fallait. Une grande bassine remplie d’eau l’attendait dans un coin. Elle tourna la tête et soupira de bonheur en voyant la cheminée. Elle n’allait pas être obligée de se laver avec de l’eau glacée. Finalement, cette auberge était beaucoup mieux que la sienne. Elle prendrait seulement un peu plus de temps, voilà tout. Elle déposa une quantité d’eau suffisante sur le feu et retourna chercher son marteau. Elle détestait qu’il soit loin d’elle.

Après une bonne demi-heure à attendre que l’eau se mettent à bouillir, elle versa le liquide brûlant dans l’eau froide de la bassine. Elle se plongea entièrement dans l’eau avec plaisir et soulagement. Elle se laissa quelques minutes avant d’attraper le savon et de frotter frénétiquement son corps pour enlever cette odeur abominable.

Elle pensait à cette dure soirée. Les images du petit Rodrigue la rattrapèrent sans prévenir et elle lâcha le savon qui s’échappa dans l’eau. Des larmes perlaient sur son visage. Incontrôlables. Ses tripes se tordaient alors qu’elle ramenait ses genoux sous son menton. Ses cheveux mouillés tombaient en cascade sur son visage, le masquant en partie. Ils coupaient sa vision périphérique et la plaçait dans un cocon. Elle en avait besoin, de ce cocon. Seule, elle en profita pour pleurer abondamment, ne retenant si ses larmes ni ses gémissements. Elle revit Constance pleurer, la tombe de Rodrigue, sa maladresse, son impuissance. Sa tristesse se transformait doucement en rage. Les minutes défilaient, et elle pleura jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle trempait dans l’eau mais sa peau s’était ramollie, dessinant des fripures blanchâtres dignes d’une vieille femme. Tant pis. Elle allait rester là encore un peu.

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Rae était partie en semblant toujours pour le moins énervée, sa démarche était plus raide qu'à l'accoutumée. Avait-elle aussi été perturbée par les propos tenus par le tenancier si jovial ? Quoiqu'il en soit, on entendit bientôt la porte de la chambre de numéro 8 claquer violemment... Un homme qui descendit l'escalier juste après coup fit un signe de la main, l'air de dire qu'il venait de croiser une personne qu'il ne valait mieux pas déranger... Le propriétaire se contenta de rire chaleureusement tout en apportant à Alteas sa bière et la bassine.

Combien de temps s'écoula-t-il alors ? C'était difficile à dire pour Alteas. Il avait eu le temps de se débarbouillé, opérant une rapide toilette de chat à l'aide de la bassine, et de savourer sa première bière sans que l'on ai plus de nouvelles de la part de Rae. Reposant son godet vide devant lui, il eu la surprise d'en voir un plein atterrir juste à côté, tenu par la main ferme et bienveillante du tenancier. Alteas releva les yeux vers lui, et il lui adressa un grand sourire derrière sa moustache :

« Je sais pas si t'as un truc à te reprocher mon gars, mais ça commence à faire long là.
-Je ne pense pas spécialement en soit... La nuit n'a juste pas été facile.
-Me dit pas que c'était pour vous le passage des guignols tout à l'heure.
-...
-Je vois... J'ai entendu pour le petit Rodrigue, vous les avez punis, c'est déjà ça. »

Les nouvelles allaient parfois plus vite que la vitesse du son dans ces endroits où on est obligé de se serrer les coudes pour survivre. Alteas ne répondit pas, se contentant de baisser la tête, toujours honteux de n'être pas parvenu à faire plus pour le petit garçon qu'on lui avait demandé de secourir. Le silence retomba entre les deux hommes alors qu'Alteas s'emparait du second godet pour le porter à ses lèvres. Un peu plus tard, une femme descendait les marches à son tour.

«Soleil de mes jours, tu as bien dormi ?
-Vile flatteur, concentre toi sur les clients, je vais commencer à préparer les petits déjeuner moi. »

Il s'agissait donc de la tenancière des lieux, une femme assez petite mais bien en chair comme son mari. Avant de se diriger vers la cuisine, elle s'approcha d'abord du comptoir et embrassa rapidement son mari avant de lui glisser quelque chose à l'oreille. Alteas ne put entendre que les mots "bruits étranges". Le propriétaire des lieux de son côté hocha la tête d'un air grave avant de reporter son attention sur notre ténébreux héros.

«Mon gars, tu devrais monter le voir, lança-t-il en posant un double des clés sur le comptoir juste à côté de la seconde pinte.
-...Qu'quoi ?
-AHAHAH, arrête de faire ton timide. On laisse pas un aussi joli bout de femme seul dans une chambre aussi longtemps crois moi. Alors va vite voir si tout va pour elle. »

Alteas ne savait trop comment réagir dans cette situation, il se voyait très difficilement monter et déranger Rae. Mais d'un autre côté, cet homme lui était sympathique et il avait l'impression sans vraiment savoir pourquoi qu'il était de bons conseils. Le Dark Thunder Master empoigna alors sa chope et la descendit d'une traite, laissant ce liquide au reflet d'or envahir tout son corps pour lui donner du courage, il était de nouveau invincible. Il reposa ensuite le godet et attrapa la clé sur le comptoir.

«C'est ça mon gars, vas-y. T'es un champion. »

Alteas sourit au tenancier avant de se diriger vers l'escalier. Les marches de ce dernier étaient pour le moins étroites et inégales. Alteas n'aimait pas les escaliers... Il prit ses précautions pour les monter et arriver finalement devant la porte de la chambre numéro 8. Il frappa à la porte mais n'eut pas de réponse. Il entendit seulement des bruits indistincts de l'autre côté. il posa la main sur la poignée mais elle était verrouillée. Inspirant un grand coup, il glissa la clé dans la serrure et ouvrit la porte :

«Euh...Rae... Tout va bien ?»

Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir les affaire de la jeune femme sur le sol de la pièce...

417






La jeune femme observa la couleur de l’eau et se mit à penser qu’un deuxième bain ne serait pas de trop. Elle soupira en mettant la tête sous l’eau, ferma les yeux et se laissa aller quelques secondes à ce silence et à cette paix. Elle savoura ces minutes coupées de tout et retrouva une certaine sérénité parmi toute cette injustice. Elle inspira et expira profondément avant de se redresser doucement. Des yeux, elle chercha une serviette dans la pièce.
Un craquement sur le vieux parquet résonna. Il provenait de la chambre. Elle enjamba rapidement la bassine lorsque son pied glissa sur le parquet mouillé. Sa cheville se tordit et elle se rattrapa in extremis au rebord en bois de la baignoire. Elle se figea dans une position plus qu’étrange et tendit l’oreille pour voir s’il y avait du mouvement dans la pièce d’a côté.
Cela semblait plutôt silencieux. Ni une, ni deux, elle attrapa la serviette, saisis son marteau de la main gauche et se stoppa vers la porte. Elle écouta attentivement quelques petites secondes. Le parquet grinçait un peu, il y avait bien quelqu’un de l’autre côté, mais cet individu ne semblait pas bouger.

Elle inspira profondément et approcha très lentement sa main de la poignée. Elle exerça une force légère et continue. Lorsque le mécanisme cliqueta, elle ouvrit la porte d’un coup et brandit son marteau en direction de la silhouette. Les sourcils froncés, elle stoppa la course de son arme au dernier moment en reconnaissant la personne qui s’était introduite ici.

«  Atleas ?! »

Ses cheveux mouillés étaient plaqués contre son visage et dégoulinaient. Elle abaissa son marteau et soupira, soulagée.

« Mais enfin, tu m’as fait peur ! Tu sais combien d’hommes mal intentionnés tentent de fracturer les serrures de chambres de femmes seules ?! »

Elle savait de quoi elle parlait. Ça lui était arrivé plus d’une fois. Heureusement, jusque-là, elle était toujours tombée sur plus faible qu’elle. Elle dégagea son visage de sa main droite, gênée par ses cheveux bruns collés à ce dernier. Cela la fit baisser un peu la tête, et elle se rendit compte qu’elle n’était pas vraiment couverte.
Elle s’immobilisa quelques secondes avant de saisir brusquement un drap étendu sur le lit et de le plaquer contre sa poitrine.  

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Son ton était bien moins doux. Les situations compliquées, ou bizarres, dans lesquelles elle n’était pas à l’aise la rendait toujours un peu agressive. Ses sourcils légèrement froncés et ses lèvres pincées en disaient long sur ce qui pouvait attendre le jeune homme à la mauvaise réponse. Son regard le fusillait ouvertement alors qu’elle s’interrogeait sur ses intentions en rentrant dans la chambre alors qu’elle se lavait.
Elle n’avait pas de problème avec la nudité, mais elle vivait ici depuis assez longtemps pour savoir que la société désacralisait et sexualisait complétement un corps nu.

Planté au milieu de la pièce, elle attendait impatiemment la réponse d’Alteas.

Code par Rae, headers par milou- epicode
Alteas resta figé quelques instants devant la pile de vêtement laissée par terre par la fulgurante amazone qui l'accompagnait depuis le début de la soirée. S'ils étaient là, c'est qu'ils n'étaient pas ailleurs et donc... pas sur elle. Cette pensée fit monter le sang au cerveau du jeune homme l'espace d'un instant. Passé ce moment de douce rêverie, Alteas secoua la tête pour reprendre ses esprits. Pas besoin d'être un géni pour comprendre que la jeune femme devait se trouver dans la pièce d'à côté, occupée à se laver encore. Mieux valait quitter la chambre et refermer derrière soit...

C'est ce qu'Alteas s'apprêtait à faire quand soudain la porte de la salle de bain s'ouvrit. Notre ténébreux héros fit volte-face, prêt à se défense au besoin mais il n'aurait de toute façon pas été assez vif pour éviter le puissant coup de marteau qui arrivait droit dans sa direction. Le coup l'aurait d'ailleurs sans doute mis très mal en point... Heureusement, la masse violacée s'arrêta avant d'avoir percuté son crâne, sa détentrice, qui n'était autre qu'une Rae enroulée dans une serviette, aya nt reconnu les traits affables de notre ténébreux héros.

«Alteas ?! »

Elle abaissa son arme. La jeune femme qu'il avait en face de lui était assez différente de celle qu'il avait rencontré un peu plus tôt. Le visage propres, les cheveux détachés et encore humides, elle avait moins l'air d'une guerrière sauvage qu'auparavant, même si le marteau n'y trompait pas. ALteas apprécia tout de même d'autant mieux ses traits maintenant qu'ils n'étaient plus couvert de terre et de sang.

« Mais enfin, tu m’as fait peur ! Tu sais combien d’hommes mal intentionnés tentent de fracturer les serrures de chambres de femmes seules ?! »

Inconsciemment, il promena également, il promena également son regard sur le reste du corps de la jeune femme, qui n'était couvert que par une fine serviette blanche clairement pas assez grande... Rae se recoiffa rapidement, puis sembla réaliser soudainement la légèreté de sa tenue. Elle se jeta sur les draps, les empoignement fermement pour se couvrir aux yeux d'Alteas.

«Qu'est-ce que tu veux ? »

Le ton était pour le moins sec et cassant, tranchant peut être même. La situation ne l'amusait pas, elle devait être en train de s'imaginer les pires choses au sujet d'Alteas, le voyant comme une sorte de pervers vicieux qui cherchait à profiter d'elle à un moment où elle était vulnérable. Le jeune homme lui était déboussolé, rouge comme une pivoine, honteux de se retrouver dans une telle situation. Il ne s'était jamais retrouvé dans une telle situation d'intimité avec une femme, il ne savait pas quoi faire...

«Euh, c'est pas du tout ce que tu crois Rae ! Je venais juste... euh... vérifier que tout allait bien... euh... de ton côté. »

Prononçant ces mots, il réalisa qu'il avait toujours le regard fixer sur elle, ce qui ne devait pas plaider en sa faveur.

«Je n'ai rien vu... rien du tout. Y avait rien à voir de toute façon... euh... c'est pas ce que je voulais dire mais.... Tiens regarde pour montrer que je mens pas. »

Alteas sorti alors de la poche de son manteau un second cache-œil de régression divine des ténèbres du paradis qu'il entreprit de passer devant son deuxième œil. Ce n'était guère pratique

«Tu vois ? Je suis pas mal intentionné, je me faisais juste du soucis pour toi... Euh... Rae ? Je vois plus rien en fait. »

Alteas n'était pas un être des plus adroits, aussi se priver d'un sens aussi primordial que la vue ne faisait qu'ajouter à son manque d'adresse naturel. Il chercha un instant ses repères, les bras tendus, faisant quelques pas mal assuré avant de finalement se prendre les pieds dans le tapis et s'étaler lourdement par terre.

«Aieuh ! ... Enfin tout ça pour dire que la nuit n'a pas été facile, donc je voulais juste m'assurer que tout allait bien pour toi... Tout le monde ne supporte pas avec la même facilité que le Dark Thunder Master le terrible poids du monde ! »

Cette déclaration faite, il avait dans l'idée de s'éclipser au plus vite pour laisser la jeune femme terminer sa toilette, l'attendant à présent sagement en bas.

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«Euh, c'est pas du tout ce que tu crois Rae ! Je venais juste... euh... vérifier que tout allait bien... euh... de ton côté. »

Ils disaient tous la même chose. Ca manquait cruellement d’originalité, à un moment. Le regard fixe, Rae ne clignait même pas des yeux en dévisageant Alteas. Elle ne croyait pas un seul mot de ce qu’il tentait de dire.

«Je n'ai rien vu... rien du tout. Y avait rien à voir de toute façon... euh... c'est pas ce que je voulais dire mais.... Tiens regarde pour montrer que je mens pas. »

Elle grinça des dents et se crispa davantage en serrant le poing. Il s’enfonçait dangereusement. Il allait vers une pente glissante où la seule issue était une bonne correction dont seule Rae avait le secret. Alors qu’elle faisait un pas en avant, il fixa un deuxième cache-œil sur son visage. Elle leva un sourcil, septique, tendit qu’il se privait volontairement d’un de ses sens.

Quel genre d’idiot se balade avec 2 cache-œil ?!

«Tu vois ? Je suis pas mal intentionné, je me faisais juste du soucis pour toi... Euh... Rae ? Je vois plus rien en fait. »

Elle détendit ses muscles légèrement, contemplative. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il faisait, mais il paraissait de bonne volonté. Il disait sans doute la vérité plus tôt, lorsqu’il prétendait ne pas être entrer avec de mauvaises intentions.
Il avait désormais les mains en avant et secouait l’air doucement en tentant de se repérer. Rae soupira, excédée par tant de maladresse.
Alors qu’elle baissait sa garde et voulut lui demander de sortir de la pièce, le jeune homme s’emmêla les pieds dans un tapis.
Elle observa sa silhouette imposante s’écraser lourdement au sol alors qu’elle n’avait rien pu faire. Elle s’inquiéta quelques micro-secondes de l’état d’Alteas avant qu’il ne reprenne la parole.

«Aieuh ! ... Enfin tout ça pour dire que la nuit n'a pas été facile, donc je voulais juste m'assurer que tout allait bien pour toi... Tout le monde ne supporte pas avec la même facilité que le Dark Thunder Master le terrible poids du monde ! »

Rassurée qu’il n’est rien de grave, elle se mit à pouffer, lâchant son marteau pour plaquer sa main sur sa bouche. Il s’en était plutôt bien tiré.

« Il t’arrive d’agir normalement ? »

Elle avait difficilement prononcé ses mots entre deux rire. Elle ne l’avait même pas vu, ce tapis. Elle aurait très bien pu être à sa place, même si elle aurait moins bien vécu la situation.

« Ca va, je te crois. »

Elle noua le drap correctement, afin d’être décente et s’approcha d’Alteas qui tentait de se relever. Elle se baissa doucement pour se mettre à sa hauteur et leva délicatement le cache œil qu’il venait de mettre, avant de le retirer.

« Je ne voudrais pas que tu te blesses par ma faute. »

Elle se releva et lui tendit avant de commencer à ramasser ses affaires pour les lancer dans la pièce d’a côté.

« J’ai besoin de prendre un deuxième bain et de laver mes vêtements. Tu veux bien m’aider ? Plus vite j’aurai fini, plus vite tu pourras te laver aussi. »

En fait, elle ne savait pas du tout où récupérer de l’eau dans cette auberge, et elle ne s’était pas lavée pour renfiler ses vêtements sales en cherchant comment faire. En fin de compte, il allait être utile. Même si elle n’avait pas prévu d’avoir un coup de main.

« Dit… C’est quoi Dark Thunder Master ? »

Elle l’avait entendu plusieurs fois dire ces mots sans jamais les comprendre. Il était étrange comme garçon, mais il n’était pas méchant. Maladroit, peut être un peu idiot, mais il semblait sincèrement faire ce qu’il pouvait. Une petite voix intérieure lui intimait de relâcher un peu sa méfiance et d’apprendre à le connaitre. Il serait peut-être son premier ami depuis des années.

Code par Rae, headers par milou- epicode
Alteas ne savait trop comment la jeune femme réagissait à sa grotesque et gauche tentative de justification. Il était sincère dans son propos, mais Rae ne disait rien, affichant un air sévère avant qu'il ne se bande les yeux. Depuis plus rien. Pas un son, pas une remarque, juste un soupire à un moment ? Alteas avait peur d'avoir perdu l'estime de sa nouvelle alliée...

Le mutisme de la fulgurante amazone se maintint encore quelques instants même après la chute d'Alteas. Puis soudain, la lumière. Elle éclatait d'un rire cristallin et beau, un rire franc et contagieux auquel Alteas se joint de bon cœur. Ce rire le rassura profondément, et lui rechargea complètement son énergie, il se sentait réellement capable d'abattre des montagnes et de défier les dieux à présent, rien ne saurait résister à la puissance ténébreuse de ce Dark Thunder Master galvaniser par des émotions positives.

Entre deux éclats de son rire si pur, Rae lui demanda :

« Il t’arrive d’agir normalement ? »

Alteas ne savait que répondre à cela. Son attitude n'était pas originale si ? Enfin, pas spécialement étrange pour être ayant hérité de pouvoirs aussi sombres et ténébreux que lui : le destin du Dark Thunder Master. Il le portait sur ses épaules depuis 15 ans à présent, peut être cela l'avait-il changer un peu. Mais surtout, sa logique était simple : il devait sourire en toute situation, pour permettre aux gens de lui sourire en retour. Face à  l'adversité et la cruauté du destin, il avait choisi de répondre par la bravade et l'originalité...

«Ça va je te crois.»

Ces mots soulagèrent Alteas, il était parvenu à apaiser la situation grâce à son charme ténébreux et sa sombre classe naturelle. Il aurait été tellement dommageable pour le monde entier de voir un tel duo, si prometteur face au destin terrible, se brouiller ainsi à peine leur rencontre pour des broutilles. Le Prophète aurait eu bien honte de lui si cela était arrivé. On ne rencontrait pas des êtres aussi fabuleux que cette intraitable héraut de la justice céleste tous les jours.

Puis soudain, la lumière à nouveau, mais littéralement cette fois. Rae venait de doucement lui enlever son second cache-œil, elle se tenait juste devant lui, le visage prêt du sien. Elle le regardait droit dans les yeux, son visage semblant plus lumineux qu'il ne l'avait encore jamais vu, propre à présent et détendu surtout. Rire semblait lui avoir fait le plus grand bien...
« Je ne voudrais pas que tu te blesses par ma faute.
-Ne t'en fait pas pour moi. Le Dark Thunder Master est un roc, rien ne saurait le mettre à mal. J'ai déjà fait des chutes bien pire que celle-ci, et je suis toujours indemne. »

Elle aida tout de même notre ténébreux héros à se remettre sur pieds, aide qu'il accepta de bon coeur, la gratifiant d'un grand sourire amical et détendu. Elle s'était fait une robe de fortune des draps de la chambre, lui permettant de se présenter décente devant lui à présent. Une fois tous les deux remis sur pieds, elle rassembla ses affaires alors que lui s'apprêtait à quitter la pièce pour la laisser terminer sa toilette. Mais elle s'adressa à nouveau à lui :

« J’ai besoin de prendre un deuxième bain et de laver mes vêtements. Tu veux bien m’aider ? Plus vite j’aurai fini, plus vite tu pourras te laver aussi.
-Qu'Quoi ? T'aider à te laver !? Mais...euh....je veux bien....mais.... tu es sure ? Ça serait un peu... bizarre non ?
...
Euh... Tu parles de tes vêtements en fait c'est ça ? Désolé... je t'aiderai oui. »


La légendaire assurance ténébreuse du Dark Thunder Master semblait fondre comme neige au Soleil dans ce genre de situation. Il toussa un peu histoire de reprendre un peu de contenance avant. Il s'apprêtait à sortir pour aller cherche de l'eau quand Rae lui demande :

« Dit… C’est quoi Dark Thunder Master ? »

Il se retourna alors vers elle, le visage dure. Ayant récupéré tout son aplomb, il posa ses mains sur les épaules de la jeune femme et plongea son regard dans le siens.

«Je suis le Dark Thunder Master...Moi Alteas Dryden du désert d'Akantha, héritier des ténèbres et porteur du chaos. Les dieux m'ont affublé d'un sombre destin, m'offrant des pouvoirs incommensurables mais à la nature malheureusement sombre et ténébreuse. J'ai été investi de la Foudre noire des abysses infernales du neuvième cercle du tourment éternel, une magie capable de détruire le monde entier si elle tombait entre de mauvaises mains. Cette puissante magie a déjà causé bien des ravages et des tourments, elle est redoutée et crainte pas de nombreux personnes, d'autres au contraire souhaiteraient s'en emparer pour commettre les pires exactions. Mais il est du devoir du Dark Thunder Master, de mon devoir, d'empêcher cela. J'ai longtemps parcouru le monde, à la recherche d'une façon de canaliser ce pouvoir ténébreux, de m'affranchir de mon sombre fardeau et de devenir maître de ma destiné. Sans succès malheureusement... Au mieux ai-je trouver des artefacts, comme ce fabuleux cache-œil de régression des ténèbres du paradis pour m'aider à contenir ces sombres énergies. Mais même un objet magique aussi puissant ne parvient à réguler totalement mes pouvoirs.
Soucieux de préserver ce monde et ses habitants, je pensais alors disparaître, me rendant dans les lieux les plus reculés du monde, où personne ne serait mis en danger par cette terribles magie ténébreuse. Mais c'est alors que j'ai rencontré le suprême prophète de la rédemption éternelle d'Agartha. Cet homme m'a tendu la main, il a vu la lumière en moi malgré la noirceur de mes ténèbres, il a vu ce que je pouvais apporter à ce monde et il m'a humblement demander de l'aider dans sa mission. Depuis je me bats à ses côtés, aux côtés de la résistance, aux côtés de mes compagnons. Ils sont devenus mes compagnons, mes amis, ma famille, et ensemble nous œuvrons chaque jour pour essayer de rendre le monde meilleur qu'il ne l'était hier. »


Emporté par sa fouge, il avait lâcher les épaules de la jeune femme pendant son discours, se lançant dans de grands gestes théâtraux comme il avait coutume de le faire. Ou arborant de sa célèbre pose de régression de puissance ténébreuse du chaos de l'oublie, la main gauche devant son cache-œil, se concentrant pour ne pas laisser sa puissance ténébreuse éclater au grand jour. Il soupira finalement avant de sourire à Rae :

«Mais tu peux m'appeler Alteas, cela me convient également. Je vais te chercher de l'eau, je reviens de suite. »

Il quitta alors la pièce, redescend vers la salle commune où il subit les quolibets du tenancier comme quoi il avait été bien rapide, sans vraiment comprendre où il voulait en venir. Il demanda une nouvelle bassine d'eau pour la chambre, qu'il alla récupérer directement chaude en cuisine. Il manqua ensuite de peu de tout renverser dans l'escalier mais parvint miraculeusement à sauver le coup. Quelques instants plus tard, il toquait à la porte de la chambre 8 :

«Rae ? Je peux entrer ? J'ai de l'eau chaude.»

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Alteas mettait du cœur à répondre. Il déballait un discours qu’il imageait en se mouvant dans toute la pièce. Ses bras s’agitaient alors que la mâchoire de la jeune femme se décrochait. Ebahie, elle l’observait, incapable de le suivre dans ce monologue.
Elle essayait de se concentrer, pour comprendre ce qu’il disait, mais malheureusement, elle n’avait pas tout saisi. Le principal était qu’il voulait défendre le peuple. Du moins, c’est ce qu’elle avait compris. Ca, et le fait qu’il n’était pas le seul à le faire.

«Mais tu peux m'appeler Alteas, cela me convient également. Je vais te chercher de l'eau, je reviens de suite. »

Il lui avait souris gentiment après avoir repris son souffle. Elle lui retourna un sourire, qu’elle voulu sympathique, mais qui semblait très certainement bizarre. Les bras ballants, elle le regarda quitter la pièce avant de rire doucement en secouant la tête.

« C’est un sacré numéro, cet homme… »

Elle souffla et se dirigea dans la salle d’eau. La baignoire n’était pas emplie d’eau propre, mais cela suffirait surement à décrasser le plus gros de ses vêtements, elle s’agenouilla, en prenant soin de ne pas se mettre dos à la porte. Elle voulait s’éviter une nouvelle frayeur.
Son manteau serait le plus difficile à nettoyer, et à sécher. Elle l’empoigna et l’immergea dans l’eau avant d’y plonger le reste de ses affaires. Elle s’acharna dessus quelques minutes avant de les essorer et de les laisser au sol.
Cela allait lui prendre un temps fou… En bougonnant en vidant l’eau dans un conduit bizarre, construit dans un coin de la pièce. Du moins, elle espérait sincèrement qu’il était là pour ça…  
Elle chantonna en détachant sa serviette, qui était sous sa robe de fortune, afin d’essuyer correctement la bassine. Une fois fait, elle la jeta dans un coin. En attendant Alteas, elle repensa à son discours et tenta de se remémorer tout ces noms étranges afin de les comprendre.
On toqua à la porte. Elle se redressa et tendit l’oreille.

«Rae ? Je peux entrer ? J'ai de l'eau chaude.»

Elle trottina jusque vers la porte en prenant soin d’éviter le tapis avant de se stopper.

« Attend, j’arrive. »

D’un coup de pied, elle envoya le tapis à l’autre bout de la pièce et vint ouvrir la porte. Elle ne souhaitait pas vraiment qu’il trébuche encore pour renverser la bassine et mettre de l’eau partout, même si cette image serait amusante.

« Merci, Alteas, tu es un homme gentil. »

Elle empoigna la bassine et se dirigea dans la salle de bain. Elle en versa une partie dans celle qu’elle avait vidé plus tôt et ramena le reste dans la chambre.

« J’ai déjà commencé à laver mes vêtements, mais si tu veux gagner du temps… Sinon laisse, ce n’est pas grave. »

Sur ce, elle le posa dans la chambre, près de la cheminée et claqua la porte. Elle n’en aurait pas pour longtemps. Elle plongea dans l’eau et se perdit dans ses pensées quelques minutes en jouant avec ses cheveux lorsqu’une pensée la frappa.
Ses dessous.
Elle les lui avait donnés avec son linge. Elle hoqueta de stupeur en plaquant sa main sur sa bouche avant de hurler pour qu’il entende à travers la porte.

« Alteas ! Ne touche pas mes vêtements ! C’est bon ! Je vais m’en occuper ! »

Elle espérait vraiment qu’il n’était pas aussi serviable qu’il en avait l’air, et qu’il n’avait pas commencé à laver ses vêtements. Ca lui était jamais arrivé. Elle avait toujours lavé ses vêtements seules et lorsqu'elle était enfant, c'était ses parents. Elle n'avait jamais fait le rapprochement jusque là.

« Quelle idiote ! »


Elle se rinça en vitesse, s’enroula dans le draps et ouvrit la porte en tentant de paraître aussi rassurée et normale qu’elle le pouvait. Elle agrippa fermement la poignet et tira brusquement la porte. Sa maladresse l'avait rattrapé. Sa force aussi. Elle venait de décrocher la porte de ses gonds et tentait de la récupérer comme elle pouvait.

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Un homme gentil ?

Elle aussi était donc capable de percevoir, à travers la noirceur ténébreuse de la sombre aura du Dark Thunder Master, l'homme au grand cœur qu'était Alteas Dryden ? Ce héros au ténébreux destin qui ne désirait que faire le bien autour de lui. Rae n'était décidément pas n'importe quelle personne... Alteas n'eu heureusement pas à réagir à ce compliment car déjà la jeune femme s'éloignait de nouveau vers la salle de bain. Il entendit alors le bruit de l'eau qu'on verse et s'apprêtait à quitter les lieux, mais il fut rappeler par la voix de la fulgurante amazone qui revenait vers lui :

« J’ai déjà commencé à laver mes vêtements, mais si tu veux gagner du temps… Sinon laisse, ce n’est pas grave. »

Et la voilà qui le laissait donc avec une pile de linge sale et une demi bassine d'eau chaude avant de retourner s'enfermer dans la salle de bain. Elle avait fortement sous entendu ce qu'elle attendait de lui à présent et le Dark Thunder Master n'avait pas dans l'idée de décevoir les espoirs que l'intraitable héraut de la justice célèste avait placé en lui. Remontant ses manches, il vint placer la bassine sur la table de la chambre, écarta tranquillement les chaises avant de tourner son attention vers la pile de linge laissée par la foudroyante amazone :

« À nous deux, ténébreuse pile de linge. Tu as beau avoir été ointe par le sang de 1000 démons échappés à l'ensemble des cercles de l'enfer, avoir survécu à la plus sombre des nuits, bravant le cours du destin pour ressortir indemne d'un affrontement avec des envoyés de Terraris corrompus par la terrible noirceur d'Obscurale et avoir même su réchapper à une première rencontre avec de l'eau bénite de la justice intraitable… Le Dark Thunder Master saura triompher ! Ma noirceur fera état de sa supériorité et tu termineras comme tous les autres : dévorer par ma puissance ténébreuse ! »

Et sur ce discours à même de galvaniser n'importe quelle armée, le ténébreux héros que nous adorons tous attrapa le savon noire avant de le laisser échapper par maladresse. Mais rien ne saurait arrêter le Dark Thunder Master dans sa ténébreuse quête visant la destruction de la funeste crasse qui s'était emparé des effets personnels de l'intraitable héraut de la justice céleste. Il ramassa donc son arme de combat, et se lança dans la bataille.

Avec ardeur, il frotta, trempa, essora les vêtements de la fulgurante amazone. Des gerbes d'eau venaient s'éclater violemment sur les parois la bassines à chacune de ses attaques. Le récipient de cuivre, devenu la somptueuse arène d'un affrontement titanesque entre les différentes forces de la nature, encaissait les différents assauts sans broncher. Les frusques souillées opposaient cependant une résistance farouche aux assauts de notre ténébreux héros et le combat ne faisait que gagner en intensité à chacune de leur parade.

Au bout de plusieurs minutes, l'endurance colossales des salissures, qui parasitaient fourbement les effets de Rae, commençait à s'avouer vaincue par l'audace et l'énergie déployées par l'héritier de la  Foudre noire des abysses infernales du neuvième cercle du tourment éternel. Quand soudain, un cri sonore se fit entendre venue tout droit de la salle de bain. Rae ? Était-elle attaquée par quelques
suppôts du trente-quatrième cercle du chaos éternel ? Ou pire, Fred et Bob étaient-ils parvenus à remonter leur piste ?

Notre sombre héros n'eut guère le temps d'envisager l'ensemble des scénarii probables derrière ce soudain cri de sa nouvelle alliée que déjà la voix de la jeune femme se faisait entendre dans l'autre pièce :

« Alteas ! Ne touche pas mes vêtements ! C’est bon ! Je vais m’en occuper ! »

Que pouvait-elle donc craindre ? Une destiné aussi sombre que celle du Dark Thunder Master impliquait nécessairement d'être parfois confronté à ce genre de situation, il ne reculerait pas face à de la saleté, aussi terrible et tenace soit elle. Là où Alteas passe, les tâches tenaces trépassent. Il reprit donc son combat avec d'autant plus d'ardeur que Rae s'inquiétait pour lui. Il lui montrerait quel puissant guerrier au destin sublime il était !

Et soudain, sa main rentra en contact avec un objet pour le moins étrange. Bien qu'il soit gorgé d'eau et de savon, il était admirablement doux au toucher. Notre ténébreux héros fronça les sourcils et l'attrapa à pleine main avant de le sortir de l'eau. Il s'agissait a priori d'un petit bout de tissu blanc. Un mouchoir ?

Lâchant sa savonnette, Alteas attrapa le vêtement si doux dans ses deux mains et tira légèrement dessus pour le déplier. Il fut alors saluer par une petite tête de panda qui venait orner ce qui semblait être.... une culotte ?!? Un observateur extérieur aurait alors pu voir comme une explosion de vapeur issue de la tête d'Alteas alors que son visage se teintait de rouge, sans qu'il ne lâche pour autant le sous-vêtement.

L'instant d'après, la porte de la salle bain s'ouvrait avec fracas alors que Rae l'avait littéralement arrachée, sans doute mue par sa volonté de venir en aide à Alteas dans sa tâche. Surpris à la fois par sa découverte, l'irruption de Rae dans la pièce, et la position pour le moins... difficile à expliquer dans laquelle il se trouvait, notre ténébreux héros paniqua complètement. Rae était-elle énervée contre lui au point d'en détruire les portes ? Un puissant éclair noire jaillit alors entre ses mains, traversant le sous-vêtement et le réduisant en cendres fumantes à ses pieds...

Alteas resta figé un instant, incapable de réagir, le cerveau comme engourdi. Finalement le réalité vint le frapper de plein fouet (ou était-ce Rae ?), quoiqu'il en soit, ses esprits lui revinrent et il entreprit de s'excuser platement :

«À nouveau, les circonstances jouent contre moi, le destin s'acharne sur mon être malheureux qui, alors qu'il ne vise qu'à aider son prochain, se retrouve malheureusement à lui nuire. Je ne puis tolérer cela, aussi vais-je me retirer là où mon pouvoir ne te troublera plus.»

Et il profita de cette subtile tirade pour se diriger vers la porte.

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Rae se débattait avec la lourde porte en bois qu’elle avait malencontreusement arrachée de ses gonds. Elle tenta de la replacer quelques secondes avant de la laisser dans l’encadrement et s’empresser d’aller vers Alteas.

Il avait sa culotte dans les mains. En un éclair, elle se mit à avoir chaud, honteuse de la situation. Quelques mots tentèrent vainement de sortir de sa bouche, sans succès. Elle colla ses lèvres l’une à l’autre et bloqua sa respiration quelques instants.
Le jeune homme ne semblait pas beaucoup plus à l’aise, avec une petite culotte ornée d’une tête de panda, entre les mains. De tous ces sous-vêtements, il avait fallu qu’elle porte celui-là. Le plus ridicule et enfantin de tous, qu’elle trainait depuis des années sans pour autant réussir à s’en séparer.

Immobile, tout comme son compagnon, elle fixait ce dernier avec des yeux ronds et affolés. Elle mit d’interminables secondes à se ressaisir et emboita le pas. Elle n’en avait pas fait un qu’elle observa, stupéfaite, sa petite culotte se désintégrer.
Des sortes d’éclairs noirs avaient jailli des mains d’Alteas et avait carbonisé son sous vêtement en quelques secondes. Il semblait tout aussi surpris. Il resta figé quelques instants, les mains tenant encore la culotte disparue avant de se tourner vers Rae.

«À nouveau, les circonstances jouent contre moi, le destin s'acharne sur mon être malheureux qui, alors qu'il ne vise qu'à aider son prochain, se retrouve malheureusement à lui nuire. Je ne puis tolérer cela, aussi vais-je me retirer là où mon pouvoir ne te troublera plus.»

Encore abasourdi, elle le regarda se diriger vers la porte. Elle avait terriblement de se cacher dans un coin et de ne plus en sortir. Malheureusement, ça ne réglerait en rien la situation.
Elle essaya de ranger un peu ses pensées, en cloitrant ses sentiments dans un coin de son esprit. Elle inspira doucement, se redressa, leva légèrement le menton et ferma le poing. Il fallait assumer, maintenant.

« Ce n’est pas ta faute. C’est moi… Je n’ai pas fait attention. Je m’excuse. J’avais oublié le… La… hum…Culotte… »

Elle croisait les doigts pour ne pas paraitre aussi perturbée et honteuse qu’elle l’était intérieurement. Elle poussa quelques mèches mouillées de son visage avec son index et planta ses prunelles brunes sur la porte arrachée. Cela n’allait pas être pratique, pour qu’il se lave, lui.

« Je…euh.. Je vais réparer ça. Pour que tu puisses te laver. Et, euh… Je vais aller demander des serviettes supplémentaires pour toi. »

Sans attendre, elle bomba un peu la poitrine, se retourna, empoigna la porte pour la soulever, sans aucunes difficultés et s’approcha des gonds pour tenter de la remettre en place.
Les mains encore humides, elle n’avait pas une très bonne prise, mais s’en accommodait, jusqu’au moment ou elle était sur le point de réussir et la porte glisse. Sa main se retrouva coincée entre les gonds et la porte qui tapa brusquement dessus.
Elle grogna de douleur en serrant les dents avant de regarder comment se dégager. Elle ne savait pas où était Alteas, elle ne pouvait pas le voir et s’il était déjà descendu, elle était légèrement embêtée pour se dégager.

« Mais c’est pas vrai ! Idiote. Je suis vraiment qu’une stupide, idiote et bonne à rien de femme ! »

Elle continua à pester, sans prêter attention à qui écoutait ou n’écoutait pas sa tirade, tout en essayant de soulever la porte pour dégager sa main, qu’elle commençait à ne plus sentir avec le poids de la porte. Elle était accoutumée à ce genre de situation. Celle où elle brisait des meubles, elle se blessait par maladresse, elle chutait par inattention... Et pour autant, elle bougonnait toujours autant lorsque cela lui arrivait. Elle détestait ça.

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Rae semblait rester calme malgré les différentes péripéties qui s'enchainaient entre les deux jeunes gens. C'était là quelque chose d'étonnant, mais sans doute avait-elle compris que le Dark Thunder Master, malgré le danger que représentais sa seule existence, n'était pas mal intentionné. Elle ne lui reprochait même pas la disparition du panda, ce qui étonna le jeune homme. Cependant, notre ténébreux héros était bien trop gêné et pressé de quitter la pièce qu'il ne pouvait vraiment s'attarder sur de tels détails. Alors qu'il s'apprêtait à franchir la porte, il entendit dans son dos :

« Je…euh.. Je vais réparer ça. Pour que tu puisses te laver. Et, euh… Je vais aller demander des serviettes supplémentaires pour toi. »

Il entendit alors la jeune femme soulever la porte qu'elle venait de dégonder et s'approcher de l'entrée de la salle d'eau pour la remettre en place. Curieux, notre ténébreux héros lâcha la poignée de la porte de la chambre, et se retourna vers la fulgurante amazone pour voir s'il n'y avait pas moyen de lui venir en aide.

A priori cela n'était pas nécessaire, la jeune femme avait soulevé la porte avec une facilité pour le moins déconcertante. Elle progressait à présent sans réelles difficultés vers l'entrebâillement d'origine de l'objet pour le remettre en place. Cette jeune femme était décidément toujours aussi impressionnante... Rassuré quant à ses capacités, notre ténébreux héros s'apprêtait à quitter la pièce pour laisser sa nouvelle alliée terminer sa toilette en paix, quand soudain :

« Mais c’est pas vrai ! Idiote. Je suis vraiment qu’une stupide, idiote et bonne à rien de femme ! »

Surpris, le détendeur de la Foudre noire des abysses infernales du neuvième cercle du tourment éternel fit volte face et eu alors la surprise de voir l'intraitable héraut de la justice céleste, les doigts coincés après avoir regondé la porte. Emprisonnée telles les 46 anges du paradis attendant leur jugement après s'être aventurés au sein du 7 ème cercle des enfers chaotiques de la métempsychose, elle jurait et tentait vainement de se dégager.

Notre ténébreux héros ne pouvait laisser une sœur d'arme et de cause en détresse, aussi s'approcha-t-il pour lui venir en aide. Son pas était assuré, son torse bombé, son sourire charmeur, son regard décidé. Il était l'heure pour lui de rattraper ses menues incivilités à l'encontre de la jeune femme et de lui montrer qu'il saurait être un partenaire sur qui compter dans l'adversité du sombre destin qui les attendait.

«Ne t'en fais pas fulgurante Amazone, le Dark Thunder Master vient à ton aide !»

Analysant la situation de son œil inquisiteur du destin infernal, Alteas s'aperçut rapidement que son plan initial de dégonder la porte pour libérer la jeune femme serait compliqué à mettre en œuvre au vue de la situation dans laquelle elle se trouvait... Cela impliquait que la chose à faire était alors de tirer la jeune femme pour lui rendre sa liberté...

Au début ce plan ne choqua pas notre ténébreux héros, puis soudain il eu une nouvelle bouffée de chaleur en réalisant qu'il devrait trouver des prises sur le corps uniquement recouvert de draps transformés en robe de fortune de la belle brune :

«Ok Rae, ne bouge pas, je vais tâcher de te sortir de là. »

Se plaçant alors juste derrière Rae, Alteas hésita un instant sur le type de prise à adopter. Comment être le plus efficace, sans pour autant se montrer intrusif pour la jeune femme... Mais notre ténébreux héros n'avait pas le temps d'explorer toutes les possibilités, sa nouvelle amie étaient en difficulté et semblait souffrir. Il devait mettre un terme à cela au plus vite !

Dans un premier temps, notre héros entreprit de passer ses bras puissants autour des épaules de la jeune femme pour avoir une prise solide. Cependant, alors qu'elle se débattait et que lui n'était pas le plus adroit des hommes, il effleura légèrement la poitrine de la jeune femme dans l'opération. Confus et gêné, il se retira aussitôt.

«Dé...Désolé !... Euh... Attend.... Je vais trouver une autre prise...»

Nouvel essai. Alteas eu alors l'idée de venir enlacer la taille de la jeune femme, ce qui lui assurait une prise solide... Cependant, cela impliquait de se rapprocher énormément d'elle ! C'était à nouveau pour le moins gênant... Confus mais bien intentionné, Alteas prit finalement la décision de venir empoigner les hanches de la prisonnière. Cela lui ferait une prise correcte, tout en limitant la proximité avec elle. Il se mit en place.

«Tu es prête ? On tire à trois... Un... Deux... Trois. »

Nos fantastiques élus du destin joignirent alors leur effort pour triompher du terrible piège qui s'était refermé si soudainement sur la fulgurante amazone. Une telle démonstration de force brute combinée était à même de vaincre les plus terribles adversaires et ainsi les gonds ne résistèrent pas. La jeune femme se retrouva dégagée d'un coup. La stratégie s'avéra tellement efficace que les mains d'Alteas en vinrent à glisser, alors que les deux jeunes gens étaient projetés en arrière par leur effort conjoint, entrainant avec elle le tissu qui couvrait le corps de Rae...

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Le sang ne circulait plus dans la main de la pauvre jeune femme. Elle était coincée. Elle ne pouvait pas se dégager comme elle le voulait, soulever la porte ne servirait pas à grand-chose si elle tenait à ne pas aggraver sa blessure, alors elle jurait en s’agitant.

«Ne t'en fais pas fulgurante Amazone, le Dark Thunder Master vient à ton aide !»

Ainsi, il était encore là. En dehors du fait qu’il continuait avec ces mots incompréhensibles, Rae était soulagée. Il allait très certainement pouvoir l’aider.

Si les dieux existent, s’il vous plait, ne lui faite pas m’arracher la main.

En effet, il n’était pas très habile de ce qu’elle avait pu constater jusque-là. Elle craignait un peu pour sa sécurité, mais c’était accepter son aide ou risquer une blessure importante. Elle hocha la tête en l’observant s’approcher pour examiner les possibilités.
Il mit un certain temps à se décider et la jeune femme le regarda en coin, se questionnant sur ce qui pouvait bien l’empêcher d’agir.

«Ok Rae, ne bouge pas, je vais tâcher de te sortir de là. »
«  C’est pas comme si je pouvais… »

Elle avait marmonné, sans être sûre qu’il est entendu alors qu’il se plaçait derrière elle. Rae n’était ni à l’aise, ni rassurée, mais elle n’avait pas le choix. Elle secoua son bras, comme pour vérifier que sa main y soit encore bien accrochée, tandis qu’Alteas tenta de la saisir par les épaules. Il effleura sa poitrine et elle remercia le ciel qu’il ne voit pas son visage devenu rouge pivoine.

Idiote. Calme-toi. Il n’a surement pas fait exprès. Ce n’est rien.

Elle inspira à plein poumon pour se détendre un peu alors qu’il s’excusait. Elle leva les yeux ciel en lui faisant de sa main disponible, pour lui montrer que ce n’était pas grave. Il semblait hésiter. Surement tout aussi mal à l’aise qu’elle l’était.
Il finit par la saisir par les hanches et la jeune lycanne ne put retenir un sursaut lorsqu’il posa ses mains.

«Tu es prête ? On tire à trois... Un... Deux... Trois. »

Elle fléchit les genoux et recula un peu ses épaules pour s’assurer un certain équilibre et accompagner Alteas dans son mouvement. Elle grimaça de douleur sous la pression. Ses cuisses musclées mettaient autant de pression que possible pour qu’elle puisse se dégager alors que son nouvel ami faisait également de son mieux. Sa main gauche empoigna son poignet droit pour le secouer un peu dans l’espoir que cela aide sa main à se libérer.
Au bout de quelques secondes, ils réussirent. D’un coup, la main droite de Rae se libéra alors qu’ils étaient encore dans leur élan. Sans surprise, ils partirent tout deux en arrière. La demoiselle tituba légèrement pour reprendre son équilibre alors qu’elle sentait le drap glisser.
Elle tenta de le rattraper mais sa main droite encore endolorie l’en empêcha. Son mouvement la retourna à moitié alors qu’elle voyait, stupéfaite, les mains d’Alteas fermement accrochées à ce qui lui servait de vêtements de fortune. En quelques petites secondes, elle se retrouvait nue en face d’un jeune homme. Elle se figea quelques instants, paniquée dans cette situation totalement nouvelle et inconnue avant de plaquer brusquement une main sur sa poitrine et d’envoyer l’autre dans le visage de son compagnon de voyage. Il avait eu le temps de voir. C’était sûr et certain. Plusieurs sentiments se bousculaient dans l’esprit de la louve ; la colère, l’indignation et la gêne, mais elle se sentait aussi un peu désolée pour le pauvre Alteas qui venait de se prendre sa main en pleine figure. Elle ne l’avait pas frappé par méchanceté. Elle voulait simplement qu’il ne voit rien. Elle avait été un peu brute, et il était possible qu’elle n’ait pas totalement contrôlée sa force en lui assénant le coup.
Rapidement, elle empoigna le draps et tira dessus pour le nouer de nouveau autour de sa nuque et de sa taille avant tourner les talons.

« Merci, désolée et à plus tard ! »

Elle s’engouffra dans la chambre en claquant la porte de la salle de bain et osberva ses vêtements humides, posé sur une table dans un coin de la pièce. Elle soupira en les attrapant, percutant qu’elle allait devoir attendre qu’ils sèchent, ou devoir les enfiler mouillés.
La décision était difficile. Alteas était juste à côté et pouvait surgir à tout moment dans la pièce.

Il manquerait plus qu’il arrive nu parce qu’il ne sait pas que je suis là ! Ou qu’il entre alors que je m’habille !

La décision était difficile. Dans tous les cas, une situation encore humiliante et plus que bizarre risquait de se produire.
Elle ouvrit la porte de la chambre et se pencha pour passer la tête dans le couloir. Avec un peu de chance, l’aubergiste, ou sa femme, allait passé par là et elle pourrait demander un peu d’aide, ou si une autre chambre s’était libérée.

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